Les blogueurs iraniens de tout le spectre politique continuent à faire connaître leurs opinions sur les révolutions dans le monde arabe [liens en farsi].
Masih, un blogueur islamiste conservateur très dynamique explique en un très long billet pourquoi le Hezbollah iranien ne devrait pas démolir la personnalité d'opposition égyptienne Mohamed Mustafa ElBaradei ou “comment ne pas transformer notre claire victoire en défaite”. Le blogueur évoque le soutien des Frères Musulmans égyptiens à M. ElBaradei et écrit :
Il avait [en tant que directeur de l'Agence International de l'Energie Atomique] de bonnes relations sur la question nucléaire avec le régime iranien et s'il accède au pouvoir il poursuivra une relation amicale avec le régime [iranien] et le Turc Erdogan. J'ajouterai que nous n'avons pas besoin que l'Egypte soit en guerre avec Israël. Ce qu'il nous faut, c'est que l'Egypte ouvre le poste-frontière de Rafah pour nous [l'Iran] permettre d'envoyer des armes dans les territoires palestiniens et y secouer les piliers du pouvoir de Mahmoud Abbas.
Le blogueur dit pour conclure qu'on ne devrait pas faire attention aux récentes activités des Verts [l'opposition] et soutient qu'ils tirent avantage des événements d'Egypte pour alléger la douleur de leurs défaites.
Bahman Azizi a publié plusieurs photos de la révolution islamique d'Iran en 1979 et les compare avec celles du soulèvement actuel en Egypte – depuis les combats de rue jusqu'à la fraternisation entre manifestants et soldats.
(De haut en bas, Egypte et Iran, les deux photos sont du site Fars News).
Azzarmehr affirme que le mouvement de contestation iranien de 2009 avait plus d'ampleur que ceux d'Egypte et de Tunisie, mais la répression beaucoup plus dure. Il dit :
A regarder les images de Tunisie et d'Egypte, il semble que la taille des foules était beaucoup plus grande en Iran. Aucune des manifestations en Egypte ou Tunisie n'a approché les trois millions qui sont descendus dans les rues de Téhéran, six jours après les élections frauduleuses de juin dernier. La répression par le régime en Iran a pourtant été trois fois plus brutale et sauvage qu'en Tunisie ou en Egypte. Les Egyptiens et Tunisiens n'ont pas été agressés à la maison et arrachés de leurs toits pour avoir simplement scandé Allah Akbar la nuit. Les manifestants blessés en Tunisie et Egypte n'ont pas été attaqués dans les hôpitaux et arrachés à leurs lits d'hôpital. Les manifestants n'ont pas été arrêtés et conduits en bus dans des centres de détention comme Kahrizak et violés en Tunisie et en Egypte comme ils l'ont été en Iran.
Sur son blog Negahe No, Shahini, un membre du clergé, compare Hosni Moubarak à Nelson Mandela et écrit que Mandela a quitté le pouvoir quand il était très populaire et que les gens prient pour lui, mais que Moubarak ramène tout à lui-même. Le blogueur fait erreur et croit que Moubarak a été élu démocratiquement jusqu'à présent et qu'il ne veut simplement pas abandonner le pouvoir.