Ce billet fait partie de notre dossier spécial Egypte.
Des Egyptiens de toutes classes sociales continuaient, vendredi matin 4 février, de réclamer haut et fort la fin du régime de Moubarak, alors que l'Egypte se préparait à son onzième jour de manifestations.
La journée a été surnommée le Vendredi du départ, ou le Dernier vendredi, et des millions de personnes étaient décidées à descendre dans la rue, après la prière de midi, afin de faire tomber le régime de Moubarak. D'autres avaient déjà pris position sur la place Tahrir, au Caire, et les slogans semblaient ne jamais avoir été aussi virulents.
Les événements continuent d'être diffusés sur nos écrans de télévisions et par l'intermédiaire des médias sociaux, et ce malgré les tentatives désespérées du gouvernement égyptien de museler ceux qui s'expriment librement à travers le monde.
La journée de jeudi a été le témoin d'attaques sans précédent orchestrées par le gouvernement à l'encontre d'opposants politiques, de défenseurs des droits de l'homme et des médias internationaux, ce qui a soulevé un tollé à l'étranger. Pendant la nuit, chacun a retenu son souffle, craignant le pire de la part d'un régime ayant démontré qu'il était prêt à s'abaisser de la manière la plus méprisable dans le seul but de terroriser des Egyptiens en demande de changement et de vies meilleures. Des histoires racontant que des casseurs payés par le gouvernement dévastaient tout sur leur passage ont continué d'affluer tandis le bilan des morts et des blessés ne cessait de s'alourdir.
Sur la place Tahrir, l’heure était à la joie [en anglais comme l'ensemble des liens du billet, sauf la vidéo] dans la matinée de vendredi car les hommes de main de Moubarak étaient pour le moment maintenus à distance.
En témoigne ce tweet envoyé par Ayman Mohyeldin :
L'atmosphère est redevenue joyeuse et festive comme lors des premiers jours du mouvement. Les attaques éclairs des pro-Moubarak sont derrière nous.
Le journaliste Abbas Al Lawati, qui vient de Dubaï, capitale des Emirats Arabes Unis, a envoyé ce tweet alors qu'il était au milieu de la foule :
Je viens d'arriver sur la place Tahrir. Il y a trois barrières de sécurité. J'ai dû montrer mes papiers six fois et ai été fouillé quatre fois.
L'opposant et blogueur Malek annonçait pour sa part sur Twitter qu'il retransmettrait la manifestation en direct de la place Tahrir depuis son téléphone portable grâce à l'application et au site de vidéos Bambuser.
Cette vidéo tournée parmi les manifestants a été mise sur YouTube :
En voici la traduction grâce à Adam :
Alaa Moubarak demande des royalties chaque fois qu'il fait travailler une entreprise. Ils disent qu'il regrette mais il se goinfre de viande (kebab). Je suppose que c'est l'argent de son papa. L'argent donne tout pouvoir. Pendant ce temps les gens s'enfonçaient dans la misère. Non à Moubarak, non à Souleiman. Que la tyrannie aille au diable. Nous voulons un Etat à l'écoute des citoyens. Non aux idéologies sectaires ou religieuses. Non aux fanatiques et aux bandits !
D'autres avaient décidé de faire une pause et de ne retourner sur la place Tahrir qu'après la prière du vendredi midi :
Je rentre dormir deux heures, puis je rejoindrai la place Tahrir après la prière Gom3ah.
Raafat, lui, avait décidé de rester :
Des gens arrivant de partout se dirigent vers la place #Tahrir. Ca va bouger jusqu'à Alexandrie aujourd'hui. #egypt #jan25
Les signes de soutien continuaient par ailleurs d'affluer vers les manifestants. Depuis Bahreïn, Eyad Al Malood ajoutait sur son compte Twitter un twibbon spécial Soulèvement en Egypte en geste de solidarité.
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