[liens en espagnol] Le projet de la centrale hydroélectrique d'Inambari [1] a de nouveau fait parler de lui dans les médias péruviens après la récente publication de deux décrets d'urgence, qui suppriment l'obligation pour diverses autorités administratives [2]d'étudier l'impact environnemental : la centrale hydroélectrique d'Inambari [3] fait partie des projets relevant de ces décrets d'urgence.
Mais en quoi consiste ce projet ? Selon le site officiel qui lui est consacré, Proyecto Inambari [4], il s'agit de construire une grande centrale hydroélectrique sur le fleuve Inambari, dont le cours traverse les régions amazoniennes de Puno, Cuzco et Madre de Dios. Ce serait le cinquième plus grand barrage de la région, générant une capacité électrique de 2200 Mégawatts, et dont la construction requièrerait un investissement de quatre milliards de dollars US.
Le projet a suscité dès le début l'opposition des habitants, d'abord en raison de l'imminent impact écologique et parce que 101 kilomètres de la route interocéanique sud [6] se retrouveraient submergés par la retenue, ensuite, parce que, bien sûr, il implique le déplacement et le relogement des quelques 60 localités [7]de Puno, Madre de Dios et Cusco, ceci, en de nombreux cas, contre la volonté des habitants qui ne souhaitent pas être obligés de quitter leurs villages. Toutefois, les autorités locales ont exprimé leur soutien [8] au projet d'Inambari.
Le parlementaire Johnny Lescano insiste sur l'impact que cette centrale aurait sur l'écosystème : selon les rapports établis par Egasur [9], l'entreprise promotrice du projet, le barrage a) causera la perturbation des cycles biologiques de la flore et de la faune aquatique, b) représentera une perte de forêt, la mort d'animaux et même l'extinction d'espèces locales, c) accroîtra le risque de maladies comme la malaria, la fièvre jaune, la dengue, etc., et d) générera des gaz toxiques à effets de serre, dûs à la décomposition de la flore noyée, qui émettront plus de 69 millions de tonnes de CO2.
Pablo Raúl Fernández, indique, dans Sociología Política [10], les incohérences juridiques présumées relatives à ces récents décrets d'urgence qui donneraient le feu vert au projet :
Nadie entiende cómo una norma con rango de ley, que el Poder Ejecutivo sólo puede dar en caso de urgencia económica y financiera, termine abordando temas ambientales y lo que es peor, eliminando requisitos fijados para obtener una concesión en esta materia. Por ello muchas instituciones, como el Instituto de Defensa Legal, están reclamando la inconstitucionalidad de esos decretos. Asimismo, esta semana se han pronunciado diversas organizaciones que siguen con preocupación el caso de las grandes hidroeléctricas que incluyen represas en la selva peruana…
Ewing Jesús Falla, du blog Nauseapolítica [11] réclame des candidats à la présidence qu'ils s'occupent du sujet [11]:
Lejos de defender nuestra Amazonía, se la viene subastando para beneficiar a Estados vecinos… La cuestión ahora es saber si los candidatos a la Presidencia en el Perú, van a priorizar temas como este o si sólo van a bendecir las atrocidades y corruptelas que deja el gobierno aprista liderado por quien ha resultado ser el mejor vendedor de nuestros recursos: el señor Alan García Perez. El tema esta en la mesa, los ciudadanos peruanos esperamos sus respuesta señores candidatos !!
Cependant, il faut aussi tenir compte de ce qui a été souligné par J. Francisco Canaza dans son blog Apuntes Peruanos [12]:
Hace más de cinco años señalamos que Brasil iba a requerir más energía a cargo de sus ratios de desarrollo. Y que, o la obtenía de Bolivia o de nosotros. (…) La situación nos ha puesto en el casi deber de ser proveedores. Ante esta circunstancia, lo necesario es establecer el cómo cumplir con esas necesidades sin destruir nuestros recursos, tanto energéticos como naturales. Se necesita establecer un modelo en el que se desarrolle socialmente la zona sur del país sin perjudicar el entorno natural.
Pendant ce temps, le Président Alan García a laissé entendre que les décrets pourraient “être réévalués par le Conseil des Ministres [14]“; le parlementaire Johny Lescano a annoncé qu'il présentera une demande d'inconstitutionnalité contre ces Décrets d'Urgence ; et le vice-Ministre de l'Energie, Daniel Cámac, a fait publier un communiqué de presse soulignant que le projet Inambari ne sera pas réalisé tant que l'Entreprise productrice d'électricité sud-amazonienne (Egasur) n'obtiendra pas une licence sociale [15].
Le débat s'est étendu à Twitter. L'ex-parlementaire, Javier Diez Canseco (@javierdcc [16]), fait ce commentaire:
@javierdcc [16] Inambari: poderosos intereses en juego, grandes constructoras d Brasil d dudosa reputación por irregilaridades,y un fuerte impacto ambiental
Tandis que l'utilisateur Aber Ver-Val (@catadioptrico [17]) lui répond:
@catadioptrico [17] @javierdcc [18] asi como estas en contra de inambari,xq no dices nada de todo el microtrafico de madera hecha por peruanos en las narices d todos.
Diego (@lokerias [19]) réclame que le sujet fasse son entrée dans la campagne électorale :
A Garcia le convienen los enfretamiento entre los candidato, asi, no nos preocupamos por Inambari , atención ¡¡ investiguen ¡¡
Emma Robles (@RosaEmma89 [20]) convie le candidat, Alejandro Toledo, à se prononcer sur le sujet :
@RosaEmma89 [20] @atoledomanrique [21] , tómese la molestia de responder al electorado si está o no a favor de la construcción de la hidroeléctrica inambari.
MonicaSol (@monicasol_35 [22]) s'interroge sur l'impact environnemental :
@monicasol_35 [22]@carlos1cd [23] la mineria informal en MDD [la región Madre de Dios] lleva casi 40 años, encima se viene la represa de Inambari y los pozos petrolíferos caletas [“escondido” en jerga peruana] de HuntOil.
Ana Karina (@Apioverde) [24] s'interroge sur les 101 km de route qui se retrouveraient submergés :
¿No que la carretera será inundada por la hidroelectrica de Iñambari? Pregunto nomás.
La question de l'énergie destinée au Brésil est abordée par Rosario Linares :
@maroliva22 [25] La energía de la CH Inambari, no será del Perú sino de los brasileros, pero Alan tenía que aceptar la orden de Brasil.
Dans le même temps, l'opposition aux décrets s'est étendue aux régions, et des marches de protestation à Lima [26], la capitale du Pérou, ont été organisées pour exiger leur abrogation [27] : car, en outre, selon Mariano Castro, de l'Association péruvienne de droit environnemental, ces décrets violent le droit à la consultation préalable [2].
Le projet a aussi provoqué le rejet tant au niveau politique que dans l'opinion publique, vu que la plus grande partie de l'énergie produite serait destinée au Brésil et non au Pérou. A ce sujet, J. Francisco Canaza indique dans son blog qu'il [12] faut promouvoir l'utilisation des ressources de manière à promouvoir le développement de la région et non du seul Brésil.
On attend des informations sur ce sujet et ses conséquences dans les prochaines semaines.