Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur le Bahreïn [1].
[Liens en anglais] Nicholas Kristof [2], chroniqueur au New York Times et double lauréat du prix Pulitzer, rapporte les événements se déroulant à Bahreïn via son compte Twitter [3]. Il est arrivé dans le pays il y a quelques jours [4], quand deux manifestants ont été tués suite aux manifestations dans lesquelles des milliers de personnes, rassemblées sur la place de la Perle [5], réclamaient la démocratie.
Nicholas Kristof expliquait hier soir (mercredi 16 février 2011) que la foule groupée sur la place était pacifique :
@nickkristof [7]: Les gens chantent et dansent sur la place de la Perle à #Bahreïn jusque tard dans la nuit. Les camions apportent des dons de nourriture.
Puis, jeudi 17 février, vers 3 h du matin, heure locale, alors que les manifestants dormaient sur le rond-point de la Perle, les forces de police les ont attaqués armés de pistolets et de gaz lacrymogène, faisant usage d'une violence excessive et sans avertissement préalable [8]. L'assaut contre les manifestants s'est produit après que le roi Hamad de Bahreïn a dit regretter l'usage précédent de la violence :
@nickkristof [9]: Le roi Hamad de #Bahrain dit qu'il regrette les violences, puis a déchaîné la violence contre des manifestants endormis. Il a de quoi avoir honte.
Il semble que le choix par le roi Hamad du moment de l'assaut et l‘interdiction aux journalistes d'entrer dans le Royaume du Bahreïn [10], avaient pour but qu'il n'y ait pas de témoins des violences. Au petit matin, les hôpitaux ont accueilli des centaines de manifestants blessés, victimes de coups, de pistolets à plomb et à balles de caoutchouc [11]. Nicholas Kristof informe de la situation dans les hôpitaux :
@nickkristof [12]: une infirmière m'a dit avoir vu un prisonnier menotté, passé à tabac par la police, puis exécuté au pistolet.
Les violences ne se sont pas limités aux hôpitaux, les ambulances ont également été prises pour cible :
@nickkristof [13]: Près de 10 ambulanciers attaqués par la police de #Bahreïn. Je les ai interrogés et j'ai vu leurs blessures.
@nickkristof [14]: Selon l'hôpital, le gouvernement du #Bahreïn a ordonné aux ambulances de ne plus sortir
Apparemment, le corps anti-émeutes de Bahreïn a demandé l'aide de forces étrangères [15] :
@nickkristof [16]: un conducteur d'une ambulance m'a dit qu'un officier militaire saoudien avait pointé son pistolet sur sa tête en le menaçant de le tuer s'il aidait les blessés #Bahrain #Saudi
Le nombre exact de manifestants blessés et morts n'est pas encore connu. Actuellement, les connexions Internet sont très lentes. Les tweets et autre types de mises à jour sont parmi les rares moyens d'obtenir des informations dans le pays.
Mise à jour : l'accès à Internet à une vitesse normale est à nouveau possible depuis jeudi 17 février à 17 h 00 (AST).