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Maroc : Le Roi met en place le Conseil Economique et Social

Catégories: Afrique du Nord et Moyen-Orient, Maroc, Gouvernance, Manifestations, Médias citoyens, Politique

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur les manifestations de 2011 au Maroc [1].

Au retour de sa visite en France, le Roi du Maroc Mohammed VI s'est rendu au palais royal de Casablanca pour annoncer [2] l'installation d'un Conseil Economique et Social, lundi 21 février 2011.

Protesters gathered in solidarity with Moroccan people in Paris, France. Photo by sebastien rabany, copyright Demotix (20/02/2011). [3]

Manifestation de solidarité avec le peuple marocain à Paris. Photo de sebastien rabany, copyright Demotix (20/02/2011).

Il a expliqué :

Si Nous donnons le coup d’envoi de ce Conseil aujourd’hui, c’est parce que Nous nous sommes constamment refusé à céder à la démagogie et à l’improvisation dans Notre action visant à consolider notre modèle singulier de démocratie et de développement.

Le chapitre 9 de la constitution de 1996 du royaume du Maroc avait en fait déjà stipulé [4] l'existence de ce Conseil :

ARTICLE 94: Le Conseil Economique et Social peut être consulté par le Gouvernement, par la Chambre des Représentants et par la Chambre des Conseillers sur toutes les questions à caractère économique ou social.

Il donne son avis sur les orientations générales de l'économie nationale et de la formation.

Pourtant, ce n'est qu'en octobre 2008 que le roi Mohammed VI a initié la mise en place du conseil, comme le précise son adresse [5] aux deux chambres du Parlement marocain à l'époque :

Ainsi, Notre décision de mettre en place le Conseil économique et social participe de Notre attachement à une mise à niveau institutionnelle globale et constante.

En donnant corps à cette institution constitutionnelle vouée au développement, Nous entendons renforcer le système des instances consultatives nationales qui, du reste, ont fait la preuve de leur crédibilité et de leur efficacité, que ce soit en politique ou en matière de droits de l'homme.

Afin d'illustrer concrètement Notre détermination à installer ce conseil dans les plus brefs délais, Nous engageons le gouvernement à diligenter la préparation du projet de loi organique concernant cette institution et à en saisir le parlement avant la fin de l'actuelle session.

Le 5 mai 2010, Siham Ali, du site internet Magharebia [6], rapportait que “Vingt-quatre syndicats seront représentés au CES : douze choisis par le Premier ministre, et six par chacune des deux chambres du parlement.”

Pour Ali: “Nombreux sont ceux à avoir demandé le remplacement de la Chambre des conseillers par un Conseil économique et social.”

Le Roi a confirmé dans son discours de lundi que, “En Nous nous félicitant de la composition pluraliste du Conseil qui réunit en son sein acteurs socio-économiques, tissu associatif et compétences scientifiques et intellectuelles, Nous affirmons que Nous tenons pour égaux tous les membres de cette institution.”

Les réactions sur Twitter à ce discours varient de l'approbation à la condamnation totale :

@mhantirah [7]: Le discours du roi Mohammed VI rappelle le 1er discours de Moubarak. Ils ne comprennent rien

@freearab [8]: Le roi du #Maroc doit-il gouverner ? ou le premier minstre comme au Royaume Uni.

@mokromike [9]: Le roi s'est montré un véritable dictateur. Nous Marocains le méprisons lui et sa famille. M6 DÉGAGE !!

@NickKristof [10]: Le leader arabe qui a traité le plus sagement la contestation est le roi Mohammed VI du Maroc. Il l'a traitée comme un élément de progrès.

Laila Lalami, dans un article paru dans Foreign Policy [11] [en anglais], souligne que dans son discours, “le roi n'a fait aucune référence au mouvement du 20 février ni auxmanifestations.”