Malaisie : La fête hindoue de Thaipusam célébrée sur fond de manifestations

[Liens en anglais ou en français] Les fidèles ont célébré la fête hindoue de Thaipusam, jour férié en Malaisie, en envahissant les célèbres grottes de Batu pour que leurs vœux soient exaucés. D'après Wikipédia, cette fête commémore l'occasion au cours de laquelle Parvati a remis à Murugan une lance afin de vaincre le démon Soorapadman’.

Le blog Malaysia.com a publié un bref résumé [en anglais] sur la célébration de cette fête en Malaisie.

Selon la légende, le dieu Murugan préférait vivre au sommet d’une colline ou d’une montagne. Il n'est donc pas surprenant que la destination finale des fidèles, pendant la fête de Thaipusam dans la vallée du Klang, ne soit autre que les grottes de Batu, jusqu'où ils porteront l'effigie du dieu Murugan, sans manquer de gravir les 272 marches conduisant à son temple. Au fur et à mesure que l'on s'approche du temple, on peut apercevoir une statue en or du dieu Murugan, servant d'hôte, d'une hauteur de 42,7 mètres. À Penang, les fidèles partiront de Georgetown chargés de leur Cavadees [NdT : perche ornée de feuilles et de fleurs, d'images pieuses] sur leurs épaules, ainsi que d'offrandes, comme du lait, de l'eau et des fruits pendant tout le trajet jusqu'au temple Nattukottai Chettiar en passant par les chutes d'eau de Jalan.

Pour les fidèles qui participent à la procession et à la fête, les préparatifs ont commencé des jours avant Thaipusam. En principe, ils présentent au dieu Murugan un cavadee symbolisant leur promesse de garder la foi, et demandent en échange une amélioration de leur état de santé ou un avenir prospère au travail. Il y a certaines règles à respecter avant de pouvoir porter le Cavadee pendant la procession. Les fidèles doivent se purifier avec les prières et le jeûne et se laver. De strictes règles alimentaires doivent être suivies : les pénitents ont droit à de la nourriture Satvik pure une fois par jour, sans se détacher un seul instant de la pensée de dieu. Ils doivent également s'abstenir des plaisirs charnels. Certains pensent qu'en se privant ainsi des plaisirs de ce monde et en dormant à même le sol durant une semaine entière ou en marchant pieds nus pendant la procession, les dieux seront encore plus satisfaits et les récompenseront pour avoir accompli leur pénitence.

Outre la foule de fervents habituelle, des passionnés de photographie participent également à cette fête et beaucoup d'entre eux publieront des clichés sur leur blog.

Une hindoue malaisienne, Love2Cook [blog en anglais], était reconnaissante d'avoir pu visiter les grottes de Batu et prendre des photos.

Cela faisait des années que nous n'étions pas allés aux grottes de Batu pour la fête de Thaipusam. Une telle foule est parfois vraiment insupportable, surtout quand vous avez des enfants avec vous. Nous préférons nous y rendre pendant les jours les plus tranquilles mais malgré cela, il y aura beaucoup de touristes. Cet endroit est tellement impressionnant !

Il faut gravir un escalier raide de 272 marches pour arriver aux grottes de Batu ! Nous avons adoré la statue de 42,7 mètres du Dieu Muruga (la plus grande du monde représentant le Dieu Muruga) et celle de 15 mètres de hauteur à l'effigie de Jai Hanuman!

Ce qui m'a le plus effrayée dans les grottes de Batu, ce sont les singes! Bong sang… Je n'osais prendre en main aucun sac de nourriture ! À un moment, j'ai eu tellement peur que j'ai jeté ma bouteille d'eau à un singe !!! Mon mari a eu beaucoup de mal à le chasser, il ne voulait pas bouger d'un pouce…Hahaha.

Robin Wrong [en anglais], autre passionné de photographie, se montrait enthousiaste à l’idée de partager la culture de ses coreligionnaires hindous.

Aujourd'hui, on fête Thaipusam, une immense célébration pour la communauté hindoue, et j'ai décidé d'en profiter pour tirer les enseignements et m'imprégner de cette culture unique qui fait de la Malaisie une nation unique. Je suis vraiment heureux d'y avoir assisté, car ce dont j'ai été témoin aujourd'hui dépasse tout ce que j'avais imaginé et espéré.

C'était un vrai plaisir d'assister à un événement si authentique, à une célébration que je n'avais jamais vue auparavant. Ce n'est pas la même chose d'écouter des histoires, de lire des articles ou de se délecter de photographies. Y être vraiment, se mêler à la foule, marcher dans la même direction que le peuple, pouvoir voir, toucher et sentir l'atmosphère… Tout était si vivant et réel. Je voulais faire partie de cette célébration et en capturer quelques instants en prenant des clichés.

Un couple canadien, Dave et Deb [en anglais] était particulièrement heureux d'avoir pu y assister pour la deuxième fois.

Nous n'imaginions pas que nous assisterions de nouveau à Thaipusam, mais nous nous trouvons en Malaisie juste au moment des fêtes. Demain, nous serons témoins pour la deuxième fois de Thaipusam. À Penang, cette fois. On nous a dit que ce ne serait pas pareil qu'à KL (Kuala Lumpur), et nous sommes impatients de pouvoir faire la comparaison.

Cette fête est de loin la plus fascinante à laquel il nous a été donné d'assister, et nous brûlons d'impatience à l'idée de nous rendre à cet incroyable fête hindoue connue sous le nom de Thaipusam.

Cependant, il a été signalé [en anglais] que plusieurs activistes ont été arrêtés lors de cette journée sacrée, alors qu'ils manifestaient contre l'utilisation d'un roman controversé par le système malaisien des écoles secondaires.  Ce livre, écrit en malais et intitulé Interlok, se réfère au système des castes d'une façon jugée “offensante” par la communauté ethnique indienne. Nantha Kumar a écrit dans son blog Free Malaysia Today [en anglais] que le livre ne décrit pas “le respect et l'unité” dont le gouvernement se vante tant.

Interlok a été écrit par l'auteur malaisien Abdullah Hussein dans les années 1960. Il raconte l'histoire des trois principales ethnie en Malaisie, à savoir les Malaisiens, les Chinois et les Indiens, avant et après l'occupation japonaise.

L’écrivain y a présenté les Indiens aux Malaisiens comme des “parias” de la société. C'est de là que vient le problème de la Malaisie moderne.

Le terme “paria” a profondément déplu aux Indiens, tout comme le mot à connotation péjorative “keling” lorsque, il y a quelques années, le Dewan Bahasa dan Pustaka, l'institut de la langue et de la littérature, a ignoré les contestations de la communauté et l’a inclu dans son dictionnaire.

Permettez-moi d'indiquer qu'à la base, Interlok n'est pas un récit qui reprend des faits réels. D'ailleurs, le livre contient quelques erreurs.

L'auteur a lui-même signalé qu’Interlok n'était autre qu'un récit fictif  ne prétendant pas décrire des faits historiques.

J'espère que le ministère (de l'Éducation) justifiera et expliquera aux parents quels sont les avantages pour les élèves de lire Interlok.

Cependant, nous ignorons si ces élèves, qui, soit dit en passant, sont les futurs dirigeants de la Malaisie multiraciale, se sentiront plus unis après l'avoir lu.

Ce que je pense, c'est qu’Interlok présente un point de vue difforme et ne fera que creuser un plus large fossé entre les différentes races de la Malaisie.

Ce livre, ainsi que le sujet principal qu'il traite,  n'encouragent en rien l'unité et le respect entre les communautés.

Photos de Thaipusam dans les blogs de J.C. et de Shaiful Rizal.

La photo des grottes de Batu est de Christian Haugen sur Flickr, licence CC, générique 2.0 (CC BY 2.0).

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