Panama : Un journaliste espagnol expulsé

Le journaliste espagnol Francisco Gomez Nadal et sa compagne Pilar Chato ont été arrêtés samedi 26 février et sont rentrés plus tard de leur propre volonté en Espagne, selon le journal  La Prensa [liens en espagnol]:

Le journaliste Paco Gómez Nadal a volontairement signé au Service national de l'Immigration  (SNM) un document en lequel il a accepté d'être rapatrié en Espagne.

Gómez Nadal et son épouse  Pilar Chato, également journaliste, avaient été arrêtés samedi dernier, le 26 février, lors de la couverture d'une manifestation d'autochtones, Place de Mai (Plaza 5 de Mayo), contre le nouveau Code des ressources minières.

Tous deux avaient été arrêtés – selon la Police nationale (PN) – pour  “avoir perturbé l'ordre public”  et “encouragé les manifestants autochtones à bloquer les rues en signe de protestation contre le Code minier” .

La mesure a engendré la désapprobation de certains Panaméens tandis que d'autres en ont été satisfaits. Dans son blog, Bla, bla, bla de una panameña, Arethusa exprime son désaccord quant à une  mesure qu'elle estime être une façon de restreindre la liberté d'expression :

En Panamá hay igualdad, sí, pero de opresión. No sólo mandamos a meter presos a nuestros periodistas sino que ahora también deportamos a los periodistas extranjeros cuando discrepan con las arbitrariedades de nuestro presidente Ricardo Martinelli. Antes de deportarlo, debieron contratarlo para darle un seminario acerca de Derechos Humanos a los custodios y policías de Panamá. Sí, porque ahora se creen que son HIGHLANDER, gracias a la excusa barata de que “en el ejercicio de sus funciones” pueden rostizar gente en sus celdas y a otros los muelen a palos mientras protestan.

Au Panama, il y a l'égalité, oui, mais une égalité face à l'oppression. Nous n'arrêtons pas seulement nos propres journalistes mais à présent nous expulsons aussi les journalistes étrangers lorsqu'ils s'opposent aux actions arbitraires de notre Président  Ricardo Martinelli. Avant de l'expulser, ils devraient l'embaucher pour donner aux policiers et aux gardes de sécurité du Panama  un séminaire sur les Droits de l'Homme.  Oui, car maintenant ils se croient à HIGHLANDER, et pensent qu'ils peuvent, sous le prétexte un peu facile “qu'ils ne font qu'exercer leur métier”,  brûler des gens dans leurs cellules et en frapper d'autres avec leurs matraques tandis qu'ils manifestent.

L'association des professeurs de Veraguas avait aussi quelque chose à dire sur la question dans le blog Estudio1panama déclarant que Paco était “aussi Panaméen que l'est le 9 janvier 1964,  Jour des Martyrs “:

Paco Gomez Nadal, como lo hemos dicho otras veces, es tan panameño como el 9 de enero de 1964. Alguna una vez dijo en broma pero en serio, refiriendose a la lucha por los Derechos Humanos, que estaba intentando enmendar lo que sus tatarabuelos conquistadores habían arrebatado a los pueblos de Abia Yala, y Paco ha demostrado su nivel de compromiso consecuente en la lucha por las libertades Democráticas, los educadores gremialistas panameños le hacemos ese reconocimiento.

Paco Gomez Nadal, comme nous l'avons dit auparavant, est aussi Panaméen que l'est le 9 janvier 1964. Quelqu'un a  dit une fois sous forme seulement d'une semi-plaisanterie et en faisant allusion au combat pour les droits de l'Homme  qu'il essayait de rendre ce que ses arrière-arrière grands-parents, les conquistadors, avaient volé aux peuples Abia Yala, et Paco a démontré son engagement dans ce combat pour les libertés démocratiques. Nous, les professeurs panaméens syndiqués, nous lui en rendons hommage.
Jairo A. Rojas Garzón (@ombrepajaro) en convient. En dépit de ce que déclare le gouvernement, la vraie raison de l'expulsion du journaliste a été le contenu radical de ses articles:

Paco Gómez Nadal Pilar Chato “importunaban los intereses del Gobierno panameño debido a su postura editorial a favor de la causa indígena”.

Paco Gómez Nadal et Pilar Chato “ont dérangé les intérêts du gouvernement panaméen de par leur position en faveur de la cause autochtone”.
Cependant, d'autres Panaméens, tels qu'Elias Manopla (@eliasman), semblent satisfaits de l'expulsion du journaliste car ils considèrent que ses articles et son active participation aux questions  des droits des autochtones ont constitué une intrusion dans les affaires internes panaméennes :

Adios Paco Gomez Nadal, a joder a otro lado… Ya era hora! […]

Adieu, Paco Gomez Nadal, va ennuyer quelqu'un d'autre… Ce n'est pas trop tôt! […]

Paco Gomez Nadal se définit dans le blog Otramérica comme quelqu'un qui ne croit pas au concept du développementalisme et souhaite collaborer avec des groupes de paysans autochtones.

Soy periodista y en el DNI dice que nací en Murcia en 1971. Ahora, unos añitos después, ejerzo el periodismo de forma independiente (porque no como de él), asesoro a periódicos de varios países de la región (porque me dan de comer) y colaboro con comunidades campesinas e indígenas en la resistencia a los megaproyectos económicos (porque no me como el cuento del desarrollismo).

Je suis journaliste et ma carte d'identité établit que je suis né à  Murcia en 1971. A présent, après quelques années, j'exerce en tant que journaliste indépendant (en d'autres mots, ça ne paie pas), je donne des conseils à des journaux en divers pays de la région (car ça paie) et je participe à la résistance des communautés paysannes et autochtones contre d'énormes projets (parce que je ne crois pas à cette idée de développementalisme).
Son expulsion a ébranlé les groupes indigènes qui étaient d'accord pour négocier à condition que toutes les personnes arrêtées durant les manifestations soient libérées. En dépit de la promesse faite par le Président Ricardo Martinelli d'abroger la loi 8 qui réformait le Code minier, certains Panaméens tels que José X. Martínez (@JXMARTINEZ14) nous rappelle que la question du journaliste expulsé reste en suspens :

Derogaron la Ley! pero no se OLVIDEN DE PACO GOMEZ NADAL! LA LUCHA SIGUE! ESTA LUCHA ES HASTA EL FINAL.

Ils ont abrogé la loi! Mais nous ne devons pas OUBLIER PACO GOMEZ NADAL! LE COMBAT CONTINUE! CE COMBAT DOIT ALLER JUSQU'AU BOUT.

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