La Syrie est la dernière en date à rejoindre la vague de contestation qui secoue le Moyen-Orient. Si les appels à manifester le 5 février étaient tombés à plat, une nouvelle mobilisation pour le 15 mars a réussi à faire descendre dans les rues plusieurs centaines de personnes dans de nombreuses villes, dont la capitale, Damas, et Alep. Si les chiffres peuvent paraître modestes, ils n'en constituent pas moins un précédent d'importance en Syrie, où les protestations anti-gouvernementales sont inédites et toute velléité de contestation écrasée d'une main de fer.
Le 16 mars, environ 150 personnes ont manifesté devant le Ministère de l'Intérieur pour réclamer la libération des prisonniers de conscience, dont les familles étaient également présentes. Les protestataires ont été violemment dispersées et 38 personnes ont été arrêtées [liens en anglais et arabe].
Aujourd'hui, de plus larges manifestations ont eu lieu à travers le pays, et la plus grande jusqu'à présent s'est déroulée à Deraa, à 100 km au sud de la capitale Damas. Une force meurtrière a été utilisée contre les manifestants et des informations font état de 6 tués et d'une cinquantaine de blessés.
Le blogueur syrien @Okbah indique sur Twitter :
La vidéo ci-après montre la manifestation à Deraa, avec les gens qui scandent “Le protecteur est le voleur.”
@Okbah ajoute :
Un activiste syrien qui se donne le pseudonyme Malath Aumran confirme que la destruction est déjà en marche :
Appel d'un ami : attaque du le bureau d'Atef Najeeb, le chef du département de la sécurité politique à Derra #Syria
Depuis les USA, le militant syrien Ammar Abdulhamid écrit :
#Syria: c'est officiellement une révolution. Affrontements à هn #Deraa #Homs #Damascus #Banyas#Hassakeh #DeirAzzor #Hama, etc#March15 إنها الثورة
La vidéo ci-après montre des engins de lutte contre l'incendie utilisés pour arroser les manifestants :
Une page Révolution syrienne sur Facebook rapporte que plusieurs hélicoptères ont été vus dans le ciel de Deraa, et selon elle la ville est sous couvre-feu avec le déploiement de milliers de militaires. Toujours selon cette page, 6 véhicules des forces de sécurité ont été incendiées, et les autorités essaient de dissimuler les corps de ceux qui ont été tués dans la répression.
C'est aussi une pratique courante des forces de police et de l'armée de pénétrer dans les hôpitaux et forcer les médecins à établir de faux certificats de décès disant que les individus tués sont morts dans des accidents de la circulation.
Nous vous tiendrons informés de la suite des événements.