Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur le tremblement de terre au Japon 2011 [1].
L'accident nucléaire de Fukushima [2] au Japon a alerté les habitants de Taïwan sur la sécurité de leurs propres centrales nucléaires [3] [en anglais].
Afin de transformer l'inquiétude actuelle en politique publique à long terme, de nombreux internautes réclament des pouvoirs publics taïwanais qu'ils engagent un réexamen complet de la politique énergétique et industrielle.
Une politique paradoxale
Le 14 février 2011, à presque un mois du séisme et du tsunami [1] dévastateurs au Japon, le Service de Protection de l'Environnement de Taïwan tenait une audition publique où le Bureau de l'Énergie présentait la politique énergétique nationale pour la période 2011-2020.
Les mouvements de défense de l'environnement ont pour leur part estimé que ce programme violait le consensus [5] [en chinois, comme les liens suivants sauf menton contraire] formulé dans les “Principes du développement durable dans l'énergie” (永續能源政策綱領 [6]) annoncé en 2008, ainsi que de la conférence de la “Déclaration de l'énergie nationale” de 2009.
En contradiction avec les objectifs fixés de réduction des gaz à effet de serre par l'accroissement des énergies renouvelables et l'orientation de l'économie vers une industrie moins énergivore, la nouvelle politique prône le développement de l'industrie pétrochimique.
La renonciation à restructurer l'industrie de Taïwan génère un paradoxe pour le développement énergétique durable, comme le souligne [7] Chia-Yang Tsai (蔡嘉陽) du Centre d'Information Environnementale de Taïwan :
工業消耗台灣60%以上的電力,價格又僅是民生用電一半以上,電價結構如此不合理,當然容易造成工業用電的浪費。提高工業用電的電價更可以淘汰高耗能、高汙染的產業,讓台灣的產業結構從根本上轉型,台灣的能源問題才能解決。
Un choix informé est nécessaire
Tandis que la crise nucléaire du voisin japonais se poursuit, une remise à plat plus complète de la politique énergétique est nécessaire à Taïwan, et en particulier en ce qui concerne le développement de l'énergie nucléaire dans le pays.
D'après un an article [9] sur le haut degré de risque de l'énergie nucléaire, Yen (焱) s'est dit inquiet que la suspension des centrales nucléaires puisse créer des pénuries d'électricité dans le pays :
如果您接受了缺電的狀況並且可以安撫其他人接受電力不足的現實,就反吧!
A l'inverse, de nombreux internautes soulignent que même si les Taïwanais décideront peut-être finalement de développer l'énergie nucléaire, il est important que le public comprenne les risques encourus avant de faire leur choix. Le blogueur Subing défend [10] le 14 mars :
擁核的人該提出理由說服台灣人為什麼大家要為幾家高耗能公司負擔這麼大的風險。
Remise en cause de la demande
Du côté des faits, après examen des chiffres publiés par la Compagnie d'Electricité de Taïwan, Siro argumente [11] sur un fil de forum de discussion le 21 mars :
目前台灣的總發電量, 即使在尖峰負載, 也仍有 23.4% 的賸餘…就算現在把三座核電廠全部關閉, 台灣依然沒有立即的電力危機.
Siro poursuit en expliquant que l'énergie nucléaire n'est ni bon marché ni propre :
核廢料處理及核電廠除役都很可能讓核能發電成本遠高於台電宣稱的成本.
Siro indique ensuite que pourtant le processus d'arrêt d'une centrale nucléaire n'est ni facile ni simple :
我舉我住的澎湖為例, 澎湖舊火力發電廠位置接近市區, 當郊區新發電廠蓋好, 原電廠拆除後, 土地變成價值不斐, 而這一點是核電廠辦不到的..也是台電在計算成本中, 刻意去忽略的. 核電廠因為儲存核廢料, 即使關閉, 也永遠需要管理監控, 更不用說想要遷廠回收土地.
La gestion des centrales nucléaires et de leurs déchets reste toujours une menace potentielle. Tyrone interroge, dans la partie commentaires de l'article sur le risque nucléaire [9] le 14 mars:
當中只要有一件事情疏忽是否就能造成核能污染事件. 為何我們要犧牲後代子孫的幸福造就個人的舒適?
Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur le tremblement de terre au Japon 2011 [1].