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Kenya: Les internautes réagissent à l'inculpation de six Kenyans par la CPI

Catégories: Afrique Sub-Saharienne, Kenya, Cyber-activisme, Droits humains, Élections, Guerre/Conflit, Manifestations, Média et journalisme, Médias citoyens, Politique

Les 7 et 8 avril 2011, la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé les accusations contre six Kenyans en vue, que le Procureur de la CPI Luis Moreno Ocampo estime porter la plus grande grande part de responsabilité pour les violences post-électorales qui ont secoué le pays en 2008.

Les six [1] personnes [2] sont William Samoei Ruto et Henry Kiprono Kosgey (deux membres du Parlement en exercice), Joshua Arap Sang (journaliste d'une célèbre station de radio en langue locale), Francis Kirimi Muthaura (Secrétaire d'état et responsable de la fonction publique), Uhuru Muigai Kenyatta (Vice-Premier ministre et membre du Parlement en fonction) et Mohammed Hussein Ali (ancien chef de la police).

Post-election violence in Kenya. Image by Daniel McCabe, copyright   Demotix (13/02/2009). [3]
Violences  post-électorales au Kenya. Photo de Daniel McCabe, copyright Demotix (13/02/2009).
La convocation de ces six personnalités à La Haye a soulevé des réactions mitigées et provoqué une surchauffe du climat politique dans le pays, une partie du gouvernement soutenant l'initiative de la CPI alors que l'autres la dénonçait.

[liens en anglais] Dr Kabera Karanja du blog Killing Corruption Monster [4] (Tuer le monstre de la corruption au Kenya) analyse quelques unes des dures conditions posées par la cour, en particulier par rapport aux discours d'incitation à la violence. Il remarque:

Avec une manifestation de soutien prévue à leur retour par les partisans des deux candidats aux élections présidentielles, William Ruto et Uhuru Kenyatta et leur offensive ouverte contre leur principal rival aux élections présidentielles, Raila Odinga, ce sera une tâche difficile, voire impossible, de demander de façon équilibrée aux deux personnalités de modérer leur langage. Si M. Raila utilisait cette opportunité pour ridiculiser ses adversaires, M. Ruto et Uhuru pourraient facilement rétorquer qu'il utilise la CPI pour les faire taire et qu'elle ‘travaille donc pour Raila’

Ken Opalo [5] observe :

La politique au Kenya est actuellement en fluctuation. Les principaux candidats aux présidentielles Uhuru Kenyatta et William Ruto pourraient être interdits de participation aux élections pour des raisons constitutionnelles. Les principaux bénéficiaires d'une telle éventualité seraient très probablement Raila Odinga et Kalonzo Musyoka, Premier ministre et Vice Président respectivement…

Au cours des dernières semaines Uhuru et Ruto ont sillonné le pays pour tenir des réunions enflammées pour démontrer – à la CPI ou à l'élite politique et économique du Kenya – qu'ils bénéficient d'un soutien au niveau des militants. Ils ont lancé des menaces à peine voilées que la violence pouvait reprendre dans le pays s'ils étaient expédiés à La Haye et empêchés de participer à la course à la présidence aux élections générales de l'année prochaine.

Le blog Diary of A Gay Kenyan [6] (Journal d'un gay du Kenya) commente la retransmission en direct des débats de la CPI :

Je suis assis chez moi regardant une directe de la chaîne NTV montrant Uhuru Kenyatta, fils du premier Président et fondateur du Kenya, paraissant devant la CPI à La Haye, accusé de crime contre l'humanité. Il semble que le dé vient d'être lancé…

Un billet d'un visiteur du blog  Bankelele [7] a donné des conseils à ceux qui se rendaient à La Haye pour témoigner aux auditions dans le billet “A Kenyan Guide to the Hague [8]“ (Guide pour Kenyans à La Haye)

Quand vous traversez les rues, contrôlez les pistes cyclables, les voies des tramways, ET la celle des automobiles. Et vous pourriez aussi devoir respecter les feux de signalisation, comme les piétons aussi doivent attendre que le feu soit au vert avant de traverser, même lorsqu'il n'y a pas de voitures qui arrivent. Lorsque vous êtes dans les transports en ville, vous pourriez décrier tout ce “gâchis” de pistes réservées uniquement aux cyclistes, mais il n'y a pas d'invasion des automobilistes sur les pistes cyclables car les cyclistes aussi semblent avoir des droits importants.

Thinkers Room [9] écrit que:

Je ne sais s'il faut pleurer ou rire de l'absurdité des Kenyans qui célèbrent le retour de personnes qui pourraient avoir commis des violences après les élections. Ces mêmes Kenyans, pour quelque raison, se f*)§ des victimes qui ont perdu leurs familles, leurs amis, leurs biens, leurs maisons et leur moyens de subsistance !

Je suis obligé de conclure que l'insistance des médias à perpétuer cette farce c'est peut-être le début d'un rappel que les médias se perdent dans Ocampo 6.

Contribuer à répandre des insinuations ainsi que des déclarations de tribalisme et de haine en ce qui me concerne rend les médias aussi coupables que les auteurs des crimes.

Dans les débats à ce sujet le hashtag #Ocampo6 [10] fait tendance sur Twitter. Une partie des Kenyans demandent sur Twitter, en fait aux médias, de ne pas couvrir les six personnalités:

Les médias KE doivent faire le blackout pendant sept jours à #Ocampo6. @ntvkenya @KTNKenya @k24tv @citizentvkenya S'il vous plait RT

Facebook logo for page "I Support Ocampo6 Media   Blackout". [11] Le logo de la page Facebook de “I Support  Media Blackout” (Je soutiens le silence des médias sur Ocampo6).
Un groupe a créé la page Facebook [12] pour forcer les médias à ne pas publier des informations qui traitent des campagnes suspectes.

Voici quelques réactions sur Twitter sur le boycott des informations:

@Jaydabliu [13]: Ne blâmez pas les médias pour avoir couvert le rassemblement #Ocampo6 [14] ! Rappelez-vous que vous avez toujours l'option DE NE PAS regarder/participer!

@Arthurnyoiks: [15]#je soutiens RT @Ngendo87 [16]: Et si NOUS ne regardions pas, n'écoutions pas, ne lisions pas les médias en ce qui concerne #Ocampo6 [14]. NOUS boycottons LES médias!

@UncleCyrus [17]: Les médias sociaux offrent aux politiques plus de couverture que les médias traditionnels eux-mêmes. Contrôlez simplement #Ocampo6 sur twitter.

@SokoAnalyst [18]: Je boycotte tous les médias ainsi que @westfmkenya [19] un boycott de #ocampo6 [20] … bien.

Il s'agissait ici seulement de quelques tweets sur la CPI et les suspects ; pour plus d'informations suivez les hashtags #Ocampo6 [21] ou #ISupportOcampo6MediaBlackout [22].