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Colombie : les mines anti-personnel et la campagne “Remángate”

Catégories: Amérique latine, Colombie, Action humanitaire, Droits humains, Guerre/Conflit, Médias citoyens

[Liens en espagnol, sauf mention contraire] Le 4 avril marquait ”La Journée internationale de la lutte anti-mines” [1] [en français]. En Colombie, le Programme présidentiel pour l'action contre les mines antipersonnel (el Programa Presidencial para la Acción Integral contra Minas Antipersonal) (Paicma [2]), s'est joint à plusieurs groupes d'entreprises [3] et associations afin de promouvoir la campagne “Remángate” (Retroussez vos pantalons) dont le concept est expliqué sur son site web [4] :

El concepto de la campaña es “Por un día, pongámonos en su zapato” y la acción que esperamos es El 4 de abril TODOS ¡a remangarse! La campaña será divulgada a través de las redes sociales en las que todos los colombianos serán convocados a participar activamente en un acto simbólico que consiste en remangarse [subirse] una pierna del pantalón para manifestarse y así generar un impacto de opinión.

Le concept de la campagne est le suivant : “Pendant une journée , mettons-nous dans leurs chaussures (à leur place)” et l'action que nous attendons de TOUT LE MONDE, le 4 avril, c'est de retrousser une jambe du pantalon pour manifester et ainsi créer un impact sur l'opinion.

La page web précise pourquoi cette réalité concerne la Colombie :

La problemática en nuestro país es tal, que después de Afganistán somos el país con mayor número de nuevas víctimas en el mundo; en el año 2010 tuvimos 512 víctimas de minas antipersonal; desde 1990 hasta febrero de 2011, 9.133 personas han sido víctimas de este flagelo, de las cuales 870 son menores de edad, 3.408 civiles y 5.725 militares; en lo que va corrido del año 71 personas han sido víctimas.

Le problème dans notre pays est tel qu'après l'Afghanistan, nous sommes le pays qui compte le plus grand nombre de nouvelles victimes au monde ; en 2010, 512 personnes se sont ajoutées à la liste ; depuis 1999 et jusqu'en février 2011, 9 133 victimes ont été recensées , parmi elles, 870  mineurs, 3 408 civils et 5 725 militaires ; cette année (2011) et jusqu'à ce jour, ces charges explosives ont blessé  71 nouvelles personnes.

La campagne s'est dotée d'un site web [4] [en espagnol], d'un compte  Twitter (@remangate) [5] et d'un hashtag [6] (mot clé) grâce auquel on peut suivre les différentes opinions exprimées sur Twitter comme celle de Gustavo Gutiérrez (@Jahman2011 [7]), qui demande :

Y tras la campaña de remangate… Qué se ha hecho por los territorios minados?

Et après la campagne ”Remangate” …. Qu'est ce qui a été fait pour les territoires minés ?
[8]

9000 chaussures sur la Plaza Bolívar – Bogotá, Colombie – le 4 avril 2011 (Photo de l'utilisateur de Flickr Airí, sous licence CC by 2.0)

Il ne s'agit pas cependant pas de la première fois que ce sujet des mines antipersonnel [9][en français] est évoqué sur la Toile colombienne. Outre “Remángate”, SinMinasColombia (Colombie sans mines) par exemple, parle de la pratique de dispersion de mines anti-personnel par des groupes armés [10] et de la difficulté à les localiser, qui réside dans la rareté de cartes des régions affectées :

Los grupos armados ilegales hacen uso de las minas antipersonal. Algunos de estos grupos han fabricado armas-trampa aprovechando objetos aparentemente inofensivos como radios, latas de comida e incluso juguetes. (…) A lo anterior se suma la casi inexistente disponibilidad de mapas de las áreas minadas y la falta de señalización de las mismas, lo cual dificulta enormemente las actividades de prevención de accidentes y la remoción de estos artefactos, incrementando los riesgos para la población.

Les groupes armés utilisent les mines antipersonnel. Certains d'entre eux ont même confectionné des armes pour blesser les épaules, profitant d'objet inoffensifs dans l'apparence, comme les radios, des boîtes de conserves, voire des jouets. (…) Sans oublier la quasi-absence de cartes des régions contaminées et de signalisations  de ces engins sournois, ce qui rend extrêmement difficile toute  prévention des accidents ou le désamorçage de ces charges.

Le même site a crée une section intitulée “Que faire si vous êtes atteints par une mine ? [11]” [en espagnol].

De son côté, le blog Constitución y Ciudadanía (Constitution et citoyenneté) renvoie [12] à une campagne de l’ UNICEF placée sous le slogan  “Plus jamais des mines antipersonnel”, qui affirme qu'en Colombie  toutes les 12 heures, une personne est victime d'une mine antipersonnel [13].

Campaña Colombiana contra minas ( Campagne Colombienne contre les mines) présente le GTO-14 et son action [14], à savoir un groupe d'organisations de la société civile qui luttent contre les mines antipersonnel et qui a énormément participé à l'organisation de la campagne”Remángate”.

Hablando joven participe, en faisant référence au début du mois de mars dernier à la prolongation sollicitée par la Colombie afin d'en finir avec l'élimination totale des mines sur son territoire : [15]

Para poder cumplir con la Convención sobre la Prohibición de Minas Antipersonales, que se firmó en 1998 en Ottawa, Colombia ha pedido una prórroga de 10 años, después de haber concluido la etapa de la eliminación de las minas sembradas por las propias Fuerzas Armadas para la defensa de las bases militares.

Afin de respecter ses engagements vis à vis de la Convention sur l'Interdiction des Mines Antipersonnel, scellée en 1998 à Ottawa, au Canada, la Colombie a demandé une prolongation de 10 années, après avoir terminé la phase d'élimination des mines semées par les Forces Armées pour  défendre leurs bases militaires.

Enfin,  pour visionner la vidéo destinée à inviter les gens à prendre part à “Remángate”, cliquez ici [16] [en espagnol].

Liens intéressants :

- Le compte Twitter du PAICMA [17] [en espagnol] (publie souvent des statistiques)

- La galerie de photos de la campagne ”Remángate” [en espagnol] [18] (du site web du PAICMA)