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Mexique: Premier jour de la marche pacifique contre la violence des narco-trafiquants

Catégories: Amérique latine, Mexique, Droits humains, Guerre/Conflit, Manifestations, Médias citoyens, Politique

Jeudi 5 mai a marqué le coup d'envoi à Cuernavaca [1], (Etat de Morelos) [en anglais], une ville située à 80 km de Mexico, d'une marche nationale (#marchanacional sur Twitter). Les participants, en route pour la capitale dans une marche pacifique, seront reçus dimanche 8 mai par une grande manifestation [2] contre la violence provoquée par la “guerre à la drogue”.

Dans la nuit de mercredi, quelques heures avant le début de la marche, le Président Felipe Calderón [3] a fait une intervention télévisée nationale pour demander le soutien et la compréhension de la société mexicaine [4] [en anglais] à sa stratégie de lutte contre le trafic de la drogue.

“Votre compréhension et votre soutien, le soutien de la société toute entière, est essentiel. Parce que certaines personnes, de bonne ou de mauvaise foi, cherchent à arrêter l'action du gouvernement.”

“Se retirer de la lutte est impossible. Nous devons au contraire, redoubler nos efforts, parce que si nous arrêtons de combattre, ils vont enlever, dévaliser et tuer dans tout le pays,”

A l'occasion de la célébration officielle de la fête nationale du Cinco de Mayo (du Cinq mai), le Président avait déclaré [en espagnol] [5] :

“Ante este enemigo hay quienes, de buena o mala fe, quisieran ver a nuestras tropas retroceder, a las instituciones bajar la guardia y darle simple y llanamente el paso a gavillas de criminales. Yo les digo que eso no puede y no va a ocurrir, porque tenemos la razón, porque tenemos la ley, y porque tenemos la fuerza vamos a ganar.”

Devant cet ennemi, il y a des gens qui -de bonne ou de mauvaise foi- voudraient voir nos troupes se retirer, nos institutions abaisser la garde pour se rendre tout simplement à des bandes de criminels. Je leur dis à tous que cela ne peut pas se faire, parce que nous avons raison, parce que nous avons la loi de notre côté et parce que nous avons la force pour pouvoir gagner.”

Monero Hernández (@monerohernandez [6]), un caricaturiste politique qui a organisé le mouvement #nomassangre (#assez de sang) a publié ce dessin qui critique le président pour n'avoir pas adhéré aux exigences des manifestants.

"Ils sont fichtrement entêtés". Image utilisée avec la permission de @monerohernandez

Des centaines de personnes sont déjà sur leur chemin pour Mexico. Enthousiastes, sans peur, marchant en silence, les participants exigent une stratégie crédible et efficace de la part du gouvernement, une politique qui ne résulte pas en plus de violence et plus de morts.

[7]

#marchanacional sur l'autoroute Cuernavaca-Mexico DF Image via @alconsumidor

@Mxhastalamadre [8] envoie des tweets sur le déroulement de #marchanacional, comme d'autres militants tels que Jesús Robles (@roblesmaloof [9]) et Daniel Gershenson (@alconsumidor [10]), qui publient des photos régulièrement. Un grand nombre de citoyens apportent leur soutien et leur solidarité sur Twitter. [11]

[12]

Javier Sicilia. Image via @alconsumidor

Samuel Espino (@Sarcle [9]), un militant très actif qui a travaillé vraiment dur pour l'organisation et la promotion de cette manifestation, a fait l'objet d'une émission spéciale pour le programme “The Stream” [13] (Le courant) sur la chaine de télévision Al Jazeera pour parler de  #marchanacional.

Le journal Milenio fournit une carte interactive [14][en espagnol] de l'itinéraire que prend la marche et des événements liés à #marchanacional. Le groupe qui est parti de Cuernavaca dans la matinée du 5 mai a déjà couvert les premiers 20 km . Voici une vidéo de son arrivée à Coajumulco, la première étape :

@patyaspe [15] a envoyé le tweet:

La marcha retoma su camino. Son más de mil personas, entre víctimas, familiares, inconformes y reporteros… Ah, y policías #marchanacional

Les marcheurs reprennent leur chemin. Plus de mille personnes, dont des victimes, des familles, des militants et des reporters … Oh! Et la police #marchanacional

Il y a aussi de la musique jouée par les Jeunes en Mouvement pour la Paix provenant du Chiapas [16] qui retentit dans la blogosphère pour soutenir #marchanacional en exigeant: “On ne veut plus de sang ni de morts, M. le Président”

Jesús Robles Maloof a aussi écrit sur son blog [en espagnol] [17] sur le premier jour de #marchanacional:

Nunca pensé que caminaría de Cuernavaca al DF, como nunca pensé que mi país se sumiera en una ola de violencia y que nuestros políticos solo acertarán a decir. “Si no estas conmigo, estás contra mi”. Sigue el debate de las propuestas de las ideas. ¿se debe cambiar la estrategia? ¿cuál es la opción? ¿marchar resuelve algo?

Je n'avais jamais pensé que j'aurais pu marcher de Cuernavaca à Mexico, comme je n'ai jamais pensé que mon pays aurait été plongé dans une vague de violence et que nos hommes politiques auraient réussi à soutenir: “Si vous n'êtes pas avec moi, vous êtes contre moi”. Le débat pour des propositions et des idées continue. Y-a-t-il urgence à changer de stratégie ? Quelles sont les alternatives ? Une marche apportera-t-elle une solution ?

Aujourd'hui le 6 mai, la marche continuera jusqu'à Topilejo dans les banlieues méridionales de Mexico et on s'attend à ce que plus de gens s'y joignent pour atteindre la place principale, El Zócalo [18], au centre de Mexico le 8 mai.