Honduras : Retour de l'ex-président Manuel Zelaya

L'ex-président Manuel Zelaya est rentré au Honduras samedi 28 mai, au milieu des cris de joie de ses fidèles et du scepticisme de ses adversaires. M. Zelaya avait été renversé par un coup d'Etat il y a presque deux ans.

Après son refus de le restaurer dans ses fonctions en 2009, le Honduras avait été suspendu de l'Organisation des Etats Américains (O.E.A.). Le retour pacifique de M. Zelaya pave désormais la voie à la réintégration du pays dans l'organisation, comme prévu dans ‘l'accord de Carthagène,‘ [en anglais], un texte signé par M. Zelaya et son successeur, Porfirio Lobo.

Le blog The Latin Americanist explique [en anglais] :

Le pacte, établi avec la médiation de la Colombie et du Venezuela, autorise aussi le retour programmé du pays dans l'Organisation des Etats Américains (O.E.A.). Selon le Conseil aux Affaires de l'Hémisphère, le Secrétaire Général de l'O.E.A. José Miguel Insulza a affirmé que le Honduras “a désormais satisfait aux conditions nécessaires à sa réintégration dans l'organisation”. La réadmission pourrait se faire dès le mois prochain.

Le secrétaire général de l'OEA, José Miguel Insulza avec l'ex-président Mel Zelaya à Tegucigalpa, au Honduras le 28 mai 2011 (CC BY-NC-ND 2.0)

Plusieurs blogueurs n'ont pas attendu le retour du président déchu pour écrire. Belén Fernández sur PULSE a blogué [en anglais] sur la phraséologie des opposants à M. Zelaya :

En dépit de l'accord, la rhétorique putschiste continue comme le disque rayé de toujours, et la première personne à qui j'ai adressé la parole en débarquant dans la capitale m'a informée—comme si c'était une information urgente et non une chose qu'on m'a ressassée pendant quatre mois en 2009—que Zelaya avait cherché à rester président à vie.

La Gringa’s Blogcito décrit [en anglais] l'ambiance d'attente avant le retour de Zelaya :

Demain, 28 mai, est le grand jour. La deuxième venue du messie, du moins c'est ainsi qu'est traité le retour de l'ancien président Mel Zelaya dans certains quartiers. J'ignore comment Zelaya pourrait être à la hauteur des attentes. J'en suis navré. Pas pour Mel, mais pour ceux qui pensent que sa venue changera en quoi que ce soit leur vie ou leurs perspectives.

Le 28 mai, ‘La Gringa’ a rendu compte heure par heure des événements de la journée.

15 h. Cette foule attend depuis quatre heures pour voir son leader ! Certains attendent depuis hier 18 h. Je suppose que Insulza [Secrétaire Général de l'Organisation des Etats Américains] et les autres dignitaires attendant pour l'accueillir ont eux aussi déjeuné avec beaucoup de retard. Manque total de respect pour tout le monde, et surtout pour le pueblo qu'il prétend représenter. C'est tout Mel. Ç'a toujours été comme ça.

Sur Nacer en Honduras [en espagnol], un blogueur au pseudonyme Árdegas a critiqué le gouvernement de Zelaya, avant d'ajouter :

En mi opinión, es positivo que Mel venga a Honduras. No hay por qué temer. Con su venida se le bajará el perfil internacional al drama del “golpe de Estado”. Se cierra un círculo y se derrumba el mito de que Mel es un perseguido político.

A mon avis, la venue de Mel au Honduras est positive. Il n'y a rien à craindre. Son arrivée abaisse le profil international du drame du “putsch”. Un cycle est clos et le mythe que Mel subit une persécution politique s'effondre.

Árdegas conclut :

El ex-presidente Zelaya causará cierta agitación con su venida, al principio, pero luego dejará de ser una novedad, aunque siempre mantendrá cierto liderazgo entre sus seguidores incondicionales.

L'ex-président Zelaya causera une certaine agitation avec son arrivée, au départ, mais ensuite elle cessera d'être une nouveauté, même s'il gardera toujours un certain leadership parmi ses inconditionnels.

Mais tous les Honduriens ne partagent pas cet optimisme. Pendant qu'il attendait l'arrivée de M. Zelaya, le blogueur qui écrit sur MelWars [en espagnol] soutenait que le retour de l'ex-président amènerait la division :

A partir de Hoy, Honduras tendrá dos presidentes, dos tipos de pueblo, y el fraccionamiento será absoluto, una brecha demasiado grande como para sanarla, está divisón será permanente, de eso ya no cabe duda.

A partir d'aujourd'hui, le Honduras aura deux présidents, deux types de peuple, et le fractionnement sera absolu, une brèche trop grande pour être guérie, cette division sera permanente, cela ne fait aucun doute.

Dans un billet ultérieur [en espagnol], le même blogueur a fait écho à sa première inquiétude :

Recibido como un héroe, entre gritos de ¡Viva Mel! ¡Presidente Zelaya! dando a conocer que él, sigue siendo su presidente, ahora es tiempo de reflexionar ¿Quién es el verdadero presidente de la nación?

Reçu en héros, parmi les cris de Viva Mel ! Président Zelaya ! faisant savoir qu'il reste leur président, il est temps maintenant de réfléchir : Qui est le véritable président de la nation ?

D'un autre point de vue, Guillermo Paz (@Guille_Paz) a affirmé que M. Zelaya n'était pas responsable de créer la division :

Acusan a Mel Zelaya de crear división en el país pero La división reside en la Intolerancia de la gente al no respetar opiniones de otros

Ils accusent Mel Zelaya de créer la division dans le pays mais la division réside dans l'intolérance des gens qui ne respectent pas l'opinion des autres.

'Viva Mel' par Jose Luis Duron sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Pendant que des milliers de partisans de M. Zelaya l'accueillaient à l'aéroport, d'autres, comme Nelly Suria (@nellysuria) et Marvin Josue (@M_JosuePaz), se sont réjouis sur Twitter de son retour. Oscar Guzmán (@Oscarletto) a dit à Marvin Josue:

@M_Josuepaz! Llego el Lider. Vino #Zelaya para quedarse ;) y lo mejor de todo, a transformar #Honduras

@M_Josuepaz! Le Leader est arrivé. #Zelaya est venu pour rester ;) et encore mieux, pour transformer le #Honduras

Mais il y a eu d'autres opinions, comme celle de Cris (@CrisMC9), Rodrigo Gomez (@rodrigomez93) et Shirley Rodriguez (@S_Nicolle25). Cette dernière a écrit :

Que triste! -.- Gente esperando a Manuel Zelaya, como si fuera un heroe el bigotudo ese!

Quelle tristesse ! -.- Les gens attendent Manuel Zelaya, comme si ce moustachu était un héros!

Aux termes de l'Accord de Carthagène, M. Zelaya est autorisé à participer à la vie politique du Honduras ; son retour y apportera-t-il un changement positif ou négatif –ou un changement quelconque– voilà qui reste incertain. Les prochains mois le diront peut-être.

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