Ce billet fait partie de notre dossier spécial sur la Révolution tunisienne 2011.
Depuis le renversement de l'ex-président Zine El-Abbidine Ben Ali, les Tunisiens ont eu une attente : des élections libres et équitables, seule garantie pour eux d'une transition vers la démocratie. Le 3 mars, le président par intérim Foued Mbezaa annonça que les Tunisiens éliraient le 24 juillet une assemblée constituante. Or beaucoup ont commencé récemment à s'inquiéter tout haut que d'un point de vue logistique le pays ne soit pas encore prêt à organiser son premier scrutin libre et sans fraude, et on a commencé à parler de report.
Le 22 mai, le président du comité électoral indépendant, Kamel Jandoubi, proposa de reporter les élections au 16 octobre [en anglais], invoquant des raisons avant tout logistiques et techniques, et le fait que le pays “ne présente pas les conditions adéquates pour organiser les élections le 24 juillet comme prévu.”
Le lendemain, à l'issue du conseil des ministres, le gouvernement publia une déclaration où il exprimait son attachement à la date du 24 juillet pour la tenue des élections. Un peu plus tard le même jour, le comité réitérait sa position pour un ajournement.
Au milieu de ces divergences, la rue ne sait plus que penser, alors que l'incertitude plane sur la date exacte des élections, et que les responsables paraissent dans l'impossibilité de tomber d'accord.
@Atriki:Le ping-pong continue entre gvt et #IIE. L'1 insiste sur le maintien, l'otre sur le report wa7na nkawrou binethom [et c'est nous la balle] #TnElec
@MoezTwit:Bon on peut espérer que d'ici le 24 Juillet ils se mettent d'accord sur la date des élection ?
La très grande majorité des blogueurs partage l'avis de Mokhtar Yahyaoui qui tweete :
Tout report des élections n'a qu'un seul sens: Un saut dans l'inconnu et conduire le pays vers le chaos
et ajoute :
Il faut revenir à la rue et clamer haut et fort : “الشعب يريد الإنتخابات” ” le peuple exige les élections
D'autres blâment plutôt le gouvernement intérimaire et le Premier Ministre Beji Caid Sebsi.
@Arabasta1:أطالب باجي قايد السبسي بتحمل مسؤلياته و إحترام تعهداته و الإستقالة من اليوم بسبب عدم قدرته على تنظيم الإنتخابات يوم 24
@dr_heny:Si #BCE ne respecte pas ses echeances #tnelec il est appelé à partir.necessité d'un vrai gouv d'union nationale puissant. #Tunisie #kasbah
Le blogueur Hussein Ben Amer écrit :
لا أشك لحظة واحدة في نزاهة وأمانة سي كمال الجندوبي. تاريخه يشهد له، ولكل أعضاء الهيئة المسؤولة على الإنتخابات. هم يريدون الخير للبلاد، لا شك في ذلك. لكن لا بد لنا من تحمل المسؤولية، من طرف الهيئة العليا التي تأخرت في إنجاز القانون، والحكومة التي ماطلت طويلاً قبل المصادقة على القانون الإنتخابي، وكل الأطراف التي شدتنا إلى الوراء بجدالاتها الجانبية العقيمة. كل هؤلاء مسؤلون. والشعب لن يسامحهم إن اضاعوا علينا فرصتنا التاريخية. اليوم مصيرنا بأيدينا، كل يوم يمر يزيد من خطر الرجوع إلى الوراء، وعودة الدكتاتورية، ونكسة الإقتصاد، والإنفلات الأمني، وكل ما يندرج عن غياب الشرعية والخوف من المجهول. فلتعملوا ليلاً نهاراً. إن إلتزم الأمر، أطلبو المساعدة من الخبرات والمنظمات العالمية، لا عار في ذلك. لكن نترجاكم، بروح من إستشهدو، بروح تونس، لا تخذلونا… لا تخذلونا!
Fatma Arrabica soulève une question essentielle :
وهل تأجيل الانتخابات لمدّة شهرين سيكون كفيلا بانجاز كل المسائل العالقة ؟؟ انّ كلّ ملف من الملفات العالقة يلزمه ثورة
Mehdi Lamloum n'attache guère d'importance au report du scrutin. Il tweete :
Je ne pense pas que retarder les élections soit une catastrophe. D'ailleurs, peu de tunisiens semblent s'en soucier…
C'est devenu une certitude que les élections du 24 juillet n'auront pas lieu, et tous les yeux sont tournés vers la réaction de la rue.
Ce billet fait partie de notre dossier spécial sur la Révolution tunisienne 2011.