Egypte : V comme Vérification de virginité

Quand la nouvelle choquante que des tests de virginité [en anglais] avaient été conduits sur les manifestantes arrêtées par la police durant la révolution égyptienne, une folle colère a saisi non seulement les femmes égyptiennes, mais aussi les hommes, abasourdis d'apprendre que celles qui avaient lutté pour la dignité et la liberté aient pu subir une épreuve aussi humiliante. Pour empirer encore les choses, quand les témoignages [en arabe] ont fait surface en mars, le Conseil suprême de l'armée (SCAF) a d'abord démenti les faits. Un général a ensuite récemment admis que des “vérifications de virginité” avait effectivement eu lieu puis les a justifiées en argumentant que ces détenues n'étaient pas des Égyptiennes “normales” et que le SCAF avait demandé ces tests pour pouvoir démentir toute éventuelle accusation d'agression sexuelle de leur part par la suite.

Cette vidéo, du blog Tahrir Diaries, est un témoignage de l'une des jeunes femmes “testées” :

Les arguments présentés, à savoir, torturer psychologiquement et physiquement des manifestantes pour éventuellement pouvoir se défendre d'une accusation d'agression sexuelle, ont provoqué une tornade de rage et de mépris.

Michelle Gonzalez écrit [en anglais, comme les liens suivants] :

Supposer qu'une femme qui a “perdu sa virginité” n'est pas en mesure d'être violée est un condamnation explicite  de la victime, qui exonère les auteurs de leurs responsabilités. Tout individu peut être violé, indépendamment de son orientation sexuelle, de son sexe, des antécédents sexuels, de la religion, etc. Les arguments avancés par ce fonctionnaire anonyme du gouvernement sont matériellement incorrects et moralement condamnable.

Zeinobia a écrit de son côté :

J'aime le fait que dès que je parle des #VirginityChecks (vérifications de virginité), avec qui que ce soit, ils considèrent que c'est une atteinte à l'humanité, sans discussion.

Atteindre à l'intimité d'une femme est une agression sexuelle en soi aux yeux de Michelle, qui, dans le même billet a ajouté :

Demander à une femme de révéler des informations intimes sur sa sexualité à des représentants du gouvernement est une violation de son droit à la vie privée. Les informations sur la vie sexuelle de quelqu'un ne doivent pas être passibles de sanctions par l’ état et ne doivent pas être utilisées pour manipuler la crédibilité d'une personne.

Une pancarte contre le Conseil suprême de l'armée : "Nos filles sont la ligne rouge".

Dans son billet sur les raisons profondes du harcèlement sexuel en Egypte, Ayman Ashour donne son opinion sur l'objectif des tests de virginité :

L'objectif était d'humilier sexuellement et, au bout du compte, de faire honte à ces femmes. Ceux qui ont procédé à cette opération honteuse étaient parfaitement conscient de l'obsession égyptienne de l'hymen. Le terme “contre révolution”est souvent mentionné ces derniers temps en Egypte, mais on a rarement eu une illustration si frappante d'une conduite  contre révolutionnaire aussi grossièrement criminelle, une tentative cruelle et sauvage d'arracher Tahrir de ces femmes courageuses et honorables.

L'hymen a toujours été un sujet très sensible en Egypte…Ces accusations et ces mesures ne sont pas seulement une gifle assénée à la meilleure moitié du peuple égyptien, mais aussi un revers pour deux des principes de la révolution égyptienne : la dignité et la liberté.


 

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