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La Géorgie instaure le gouvernement 2.0

Catégories: Asie Centrale et Caucase, Géorgie, Développement, Gouvernance, Médias citoyens, Technologie

Divers services publics et hauts-fonctionnaires du pouvoir géorgien font de plus en plus appel aux médias sociaux et aux outils du Web 2.0 pour communiquer avec la population informatisée du pays. A mesure que la technologie avance et que les Géorgiens rejoignent en plus grand nombre les sites de réseaux sociaux, les intentions de l'administration de se connecter directement aux citoyens apparaissent avec plus d'évidence. A la tête de la réforme dans la région, la Géorgie suit la tendance mondiale à la numérisation et à l'e-gouvernement en avançant de façon concrète en ligne.

C'est ainsi que les citoyens peuvent télécharger l'examen préparatoire du permis de conduire depuis le site internet du Ministère de l'Intérieur, enregistrer et déclarer leur propriété sur celui des Services Fiscaux, et, depuis février dernier, Transparency International Georgia, a lancé avec le soutien de la Fondation Eurasia Partnership en Géorgie, Chemikucha.ge [1], une version locale de la britannique FixMyStreet.com [2], (‘RéparerMaRue.com’), une plate-forme en ligne permettant à tout un chacun de signaler des problèmes tels que nids de poule ou ramassage des ordures.

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Chemikucha.ge – chemi kucha veut dire “notre rue” – est fait pour aider et encourager les habitants de Tbilissi à signaler à la Mairie les problèmes locaux dans leur rue. Les signalements sont portés sur une carte et peuvent être visionnés et discutés par les résidents, les intéressés et les représentants de l'administration compétente. La plate-forme, lancée après une mise au point d'une année, permet au public de suivre la réaction des autorités compétentes à une préoccupation signalée. Chekikucha est une adaptation du concept open-source FixMyStreet, et on peut aussi y accéder sur FixMyStreet.ge.

[…]

L'objectif de www.chemikucha.ge est de créer une plate-forme en ligne qui facilite la communication directe sur les problèmes locaux entre citoyens et administration municipale de Tbilissi. Au-delà de cela, nous voulons encourager les citoyens à signaler les questions de leur voisinage qui les préoccupent en abaissant les barrières à leur intervention, leur participation et leur discussion des problèmes avec autrui et la surveillance de la réponse des autorités.

Par conséquent, le projet vise à créer dans le public plus de sensibilisation et de débat sur les dangers présentés par la voirie de Tbilissi. En amenant sur la sphère publique les préoccupations des gens à propos des problèmes locaux, nous espérons que les autorités compétentes seront en mesure de traiter et résoudre ces questions plus vite et plus efficacement.

Les signalements de problèmes dans les rues de la capitale rendront les fonctionnaires de la Mairie de Tbilissi plus réactifs aux problèmes signalés par les citoyens.

Les signalements sont directement transmis à la municipalité de Tbilissi et 556 problèmes ont été signalés à ce jour, dont 344 sont déjà réglés. Comme indiqué plus haut, cela fait un certain temps que le gouvernement géorgien s'adonne aux médias sociaux. Tout récemment, le 9 juin, le maire de Tbilissi Gigi Ugulava a tenu une conférence en direct par LiveStream. Les citoyens ont pu poser leurs questions à travers la page Facebook du Maire. De 500 à 600 personnes ont suivi cette conférence en live, la première du genre dans le pays et qui devrait être suivie d'autres similaires à l'avenir.

M. Ugulava a aussi un compte Twitter [4]. Ouvert en mai, il a, au moment de ce billet, 113 tweets à son actif et 194 abonnés.

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M. Ugulava n'y est pas le seul. Le Premier Ministre, Nika Gilauri [6], et le Ministère de l'Education et de la Science [7] possèdent aussi des comptes Twitter. La première dame de Géorgie, Sandra Roelofs, a aussi été l'une des premières à utiliser les médias sociaux, en publiant il y a quelques jours cette photo humoristique [8] sur Facebook.

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"Comme vous savez, je milite pour la SECURITE ROUTIERE, mais dimanche dernier, quand j'ai vu ça sur l'autoroute entre Gori et Tbilissi j'ai été troublée….. UNE VACHE DANS UNE LADA 07 !!"

Ministères et services publics ont aussi leurs pages Facebook et comptes Twitter et s'il apparaît que beaucoup ont les mêmes administrateurs à en juger par leurs contenus, ils sont mis à jour quotidiennement. La plupart de ces comptes n'encouragent toutefois pas la discussion. Un des visages les plus jeunes du gouvernement géorgien, la Ministre de l'Economie et du Développement Durable Vera Kobalia [10] poste aussi des avis de recrutement sur son profil Facebook, où elle compte 4143 amis en même temps que ses 907 ‘followers’ sur Twitter.

@VeraKobalia [11]: A la conférence de l'ONU sur le changement climatique. Nulle part de wifi sur le site ! mais des quantités de grands esprits :)

Il est à noter que les pages Facebook des responsables gouvernementaux comportent d'actives publicités sous liens sponsorisés :

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David Bakardze, le président du Parlement géorgien.

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On ignore pourquoi le Président, Mikheil Saakashvili, ne suit pas l'exemple de son homologue d'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, en ouvrant un compte Twitter ou Facebook, mais au vu de la popularité des médias sociaux dans la région cela pourrait changer. Avec 621.640 inscrits sur Facebook dans le pays, la Géorgie se targue de la plus large pénétration de ce site dans la région. Facebook est le site le plus populaire d'après Alexa.com, et Twitter est 13ème. La pénétration d'Internet est aussi estimée à plus de 40 % même si la plupart des utilisateurs vivent dans la capitale Tbilissi.