[Les liens sont en anglais] Le rassemblement géant de Bersih de 2007 en Malaisie va être réédité. Bersih (La Coalition pour des élections justes et honnêtes), une ONG militante malaisienne, a organisé Bersih 2.0, prévu pour se tenir le 9 juillet 2011, avec un défilé des défenseurs de la cause à travers Kuala Lumpur avant la remise d'un mémorandum au Roi.
La réaction du pouvoir à ce rassemblement a été son interdiction immédiate. Les responsables gouvernementaux ont averti leurs partisans que participer à la manifestation illégale provoquerait plus de désordre ; le Ministre de l'Intérieur a déclaré que le T-shirt Bersih est hors-la-loi parce qu'il ‘est en rapport avec une assemblée illégale’ ; le Ministre du Tourisme a dit que cela ne ferait que perturber l'économie ; et celle de la Femme, de la Famille et du Développement Communautaire, que Bersih 2.0 ‘essaie de créer une “Place Tahrir” en Malaisie’. Déjà, 14 personnes arborant ces T-shirts ont été arrêtées. Pour couronner le tout, la police a fait une descente au secrétariat de Bersih dont elle a arrêté 7 collaborateurs.
Janatharni Arumugam a répliqué à l'attaque menée par la Ministre de la Femme, de la Famille et du Développement Communautaire Shahrizat Jalil contre la présidente de Bersih 2.0, Ambiga Sreenevasan, en écrivant sur son blog très lu Loyar Burok :
Le charisme d'Ambiga a fait ses preuves pendant sa présidence du Conseil du Barreau, lorsque les avocats ont pris fermement position pour réclamer la réforme de la justice. Elle a constamment pris part aux initiatives promouvant les droits humains et la justice sociale. Elle est aussi un superbe modèle pour les femmes, en tant que professionnelle qui s'est élevée jusqu'à la présidence du Conseil du Barreau.
En tant que femme j'enrage et suis attristée de voir des femmes dressées l'une contre l'autre pour appliquer un ordre du jour patriarcal suprémaciste.
Femmes malaisiennes, je vous engage à marcher avec BERSIH 2.0 le 9 juillet 2011. Nous avons beaucoup de causes de mécontentement, avec l'Etat qui manque à la protection de nos droits d'électeurs et de citoyens lorsqu'il manipule et achète nos votes pour s'accrocher au pouvoir.
Qu'ils entendent les voix et constatent la force des femmes pour apporter les changements dont a fortement besoin notre bien-aimée Malaisie.
Glam ne voit aucun mal non plus au rassemblement, et pense que le gouvernement fait erreur en le déclarant illégal :
Les autorités n'ont donc rien appris ? Rappelez-vous quand la police a fait usage de méthodes très autoritaires pour mater cinquante-mille manifestants en 2007, le BN (NdT : la coalition Barisan Nasional) a perdu cinq Etats et la majorité des deux tiers au Parlement. Si la police poursuit l'exploit – avec GE13, qui sait, ça pourrait être la fin du BN. Cessez d'être le tyran. Ecoutez le peuple. Pour le bien du pays !
Cependant, c'est surtout sur Facebook et Twitter que l'on s'active. Bersih 2.0 a déjà sa page Facebook et son compte Twitter, avec des milliers d'adeptes.
Voici une vidéo appelant les Malaisiens à soutenir le rassemblement :
Sur Twitter, on note surtout des avis favorables :
@hsinish: Pourquoi #bersih ? Je ne veux pas voir notre crainte d'aujourd'hui devenir nos larmes de demain. FREE & FAIR electoral system.
@sivamsubang: Le Gouvt est élu pour servir. Sinon, poussé hors du pouvoir par le vote au bout de 5 ans. Dans l'intervalle, c'est aux citoyens de protester contre la mauvaise gestion
@FunKyDoGxxx: Je préfère une Malaisie BERSIH (propre) à POLITICS KOTOR (politique sale) par les futurs pouvoirs. Rendez l'argent de rakyat. Soutenez @bersih2.
@_earth: Bersih n'est pas pour renverser un gouvernement. Mais beaucoup au BN (Barisan Nasional, la coalition au pouvoir) croient que si.
@eitoabdulhalim: Autant que je sais @bersih2 est une marche pacifique pour remettre le mémorandum, pas une émeute ou rien de cela. Alors, pourquoi s'inquiéter ?
@Isaakjohn: Pourquoi #Bersih ? Dans un environnement propre, il y a la transparence.
Les revendications de Bersih sont la mise à jour de la liste des électeurs, l'abolition du vote par correspondance et l'égal accès aux médias pour les partis politiques, de gouvernement ou d'opposition.