Ce billet fait partie de notre dossier central en anglais Gros [1] [1]plan [1] [1]sur [1] [1]les [1] [1]forêts [1]: [1]l [1]’ [1]Amazonie [1].
De nouveaux développements se sont produits dans la controverse autour de [2]la [2] [2]centrale [2] [2]hydroélectrique [2] de Belo Monte et ses barrages. La troisième plus grande centrale hydroélectrique au monde en terme de capacité électrique doit être construite au cœur de l’Amazonie, dans l’Etat brésilien de Pará. Le 1er juin 2011, Curt Trennepohl, avocat et actuel Président d’Ibama [3] (Institut brésilien pour l’Environnement et les Ressources naturelles renouvelables) a fait ce que ses prédécesseurs avaient refusé de faire: il a approuvé le [4] [4]permis [4] [4]de [4] [4]construire [4] de Belo Monte .
Les organes fédéraux de l’Environnement ont regimbé tout particulièrement depuis [2] 2008 [2], date à laquelle l’ancienne Ministre de l’Environnement Marina Silva a démissionné, à pleinement accorder un permis de construire pour ce projet. Les [5]populations [5] [5]autochtones [5] et les organisations environnementales s’y sont opposées à travers tout le pays. Néanmoins, ces mouvements n’ont pas suffi à convaincre le Gouvernement brésilien de changer d’avis sur la centrale. Belo Monte doit être achevée d’ici 2015 et [6]devrait [6] [6]générer [6] 11 000 [6]MW [6] afin d’approvisionner en électricité 26 millions de personnes.
Même l [8]’ [8]appel [8] [8]lancé début avril par la Commission interaméricaine des Droits de l’Homme (IACHR) de l’Organisation des États américains (OAS) n’a pu avoir de quelconque influence. Cet appel à l’octroi d’une mesure de précaution pour les communautés locales était une réponse de l’OAS en soutien à la plainte déposée par les autochtones et les groupes de défense de l’Environnement. Le gouvernement a répondu via [9] [9]un [9] [9]communiqué [9] [9]de [9] [9]presse [9] [9]qu’il considérait les demandes de l’IACHR “précipitées et non justifiées”. Le Sénat brésilien a [10] [10]rejeté [10] [10]la décision de l’organisation et approuvé le 11 juin un vote [11] [11]de [11] [11]censure [11] [11]contre l’OAS .
Le journaliste et blogueur Leonardo Sakamoto a jugé enfantine la réponse du Gouvernement, publiée fin mai. Il en a fait une [12] [12]analyse [12] [12]ironique [12] :
Mesmo que ele não quisesse mudar uma pedrinha no planejamento da hidrelétrica, poderia ter respondido de forma amena, enrolando a história, passando a imagem de democrata preocupado com as minorias e de respeitoso às demandas de organismos internacionais, enquanto faria o seu trabalho de rolo-compressor nos bastidores.
Arrêt du projet Belo Monte : sur internet et dans la rue
.
Début juin, un mouvement original a pris place sur Facebook. Plusieurs utilisateurs ont changé la photo de leur profil pour présenter des photos d’autochtones d’Amazonie. Bien qu’on ne puisse préciser le nombre de ceux qui ont suivi le mouvement, celui des supporters a cru au fil des jours, avec ce message:
Troque a foto do seu perfil pela foto de um índio do Xingu.
E vamos parar Belo Monte. Compartilhe.
Essa é a nossa tribo. Somos todos índios!
Changez la photo de votre profil contre une photo d’un autochtone de la région du Xingu.
Et faisons arrêter Belo Monte. Faites passer ce message.
Voici notre tribu. Nous sommes tous des autochtones!
Le 20 mai après-midi, des membres des communautés autochtones du bassin fluvial du Xingu sont allés à São Paulo où ils ont manifesté contre Belo Monte face au Musée d’Art de la ville (MASP).
Le 26 mai, [14]une photo du chef [14] [14]kayapó [14]Raoni en pleurs a été publiée sur internet. D’après la légende, le chef aurait éclaté en sanglots parce que la Présidente [15] [15]Dilma [15] avait approuvé le permis de Belo Monte. De nombreux citoyens ont partagé cette information, laquelle s’est avérée être plus tard fausse. Le blogueur Robson de Souza a dénoncé la [16] [16]rumeur [16] [16]deux jours plus tard sur son blog. Il a récusé l’information (car le permis devait être apprécié par Ibama, non par le Président), et l’a rectifiée, signalant que la photo avait été prise en 2002, lors de l’enterrement d’Orlando Villas-Bôas, un ami autochtone [17] de Raoni et il a ajouté :
Não sou defensor de Belo Monte, muito pelo contrário. Sou totalmente contra a construção daquela usina, que poderá inundar mais de 500km² de floresta e, de quebra, prejudicar muitos indígenas. Mas também sou contra a divulgação de boatos. Se é para impedir Belo Monte de ser construída, que seja com a verdade, não com mentiras.
Le grand public a été informé de ce permis de construire le 1er juin. Deux jours plus tard, le 3 juin, les citoyens opposés au projet ont manifesté à Salvador, dénonçant l’impact environnemental que le barrage aura sur les populations avoisinantes:
Il a été appelé à des manifestations nationales le 5 et le 19 juin dans les villes de Salvador, Rio de Janeiro, Campo Grande et São Paulo, comme ceci a été rapporté par le site [21]Xingu [21] [21]Vivo [21]. Outre le rejet du barrage hydroélectrique de Belo Monte, il y avait à l’ordre du jour pour les manifestants la critique d’une autre question pertinente: l’approbation du nouveau et controversé Code [22] [22]forestier [22] [22]à la Chambre des députés. Les visages peints pour ressembler aux autochtones de la région du Xingu, les manifestants ont joué du tambour tout le long de la marche et ont diffusé des messages de désapprobation sur leurs affiches et bannières.
Les photos suivantes appartiennent au compte Flickr de Guima [23] [23]San [23] :
Toutes ces critiques émises sur le projet annoncent plus de mobilisations. Le 16 juin, des groupes de défense qui travaillent avec les communautés du bassin fluvial du Xingu, dans l’Etat de Para en Amazonie brésilienne, en ont appelé une nouvelle fois aux organes internationaux. Ils ont déposé une [27] [27]pétition [27] pour se plaindre d'une atteinte aux Droits de l’Homme par le Gouvernement brésilien car celui-ci n’a pas mené de vraie consultation des populations locales et a ignoré la mesure de précaution émise par l’Organisation interaméricaine des Droits de l’Homme en avril. Le Brésil pourrait être poursuivi et jugé par la Cour interaméricaine des Droits de l’Homme de l’Organisation des Etats américains.
Pendant ce temps, des familles des régions les plus pauvres d’Altamira qui seront probablement inondées par le barrage de Belo Monte ont commencé à [28] [28]chercher [28] des propriétés abandonnées à occuper à la périphérie de la ville,. Il y a aurait déjà des rapports selon lesquels la police recourerait [29] [29]à [29] [29]la [29] [29]force [29] pour s’opposer aux occupations.
Un groupe de Brésiliens a produit un court documentaire sur l’impact de la centrale hydroélectrique, intitulé Belo Monte: l’annonce d’une guerre. La vidéo est une production indépendante diffusée sur internet il y a un mois, et ses créateurs cherchent de l’aide afin de continuer ce projet via un [30] [30]financement [30] [30]communautaire [30]:
“Le combat pour un lieu se transforme en un combat pour tous nos autres espaces”, [33]rappelle [33] Lou Gold sur son blog tandis qu’il décrit “Belo Monte comme un lutte emblématique pour des choix aux conséquences mondiales qui trace notre futur.”
Pour aller plus loin : Deux autres billets analysent la centrale hydroélectrique de Belo Monte dans la période précédant l’approbation par l'Ibama, en juin, du permis de construire: [34]
Brésil [35] : [35]Le [35] [35]Rio [35] [35]Xingu [35] [35]sacrifié [35] [35]par [35] [35]le [35] [35]projet [35] [35]du [35] [35]barrage [35] [35]de [35] [35]Belo [35] [35]Monte [35] (Octobre 2010); et Belo [36] [36]Monte [36] [36]dam [36] [36]returns [36] [36]to [36] [36]the [36] [36]spotlight [36] (Janvier 2011).
Ce billet a été édité par Lou [37] [37]Gold [37].
Ce billet fait partie de notre dossier central en anglais Gros [1] [1]plan [1] [1]sur [1] [1]les [1] [1]forêts [1]: [1]l [1]’ [1]Amazonie [1].