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Egypte : Asmaa Mahfouz interrogée par un tribunal militaire

Catégories: Egypte, Cyber-activisme, Droit, Liberté d'expression, Médias citoyens, Advox

L'activiste égyptienne Asmaa Mahfouz [1] [en anglais] l'une des fondatrices du Mouvement du 6 avril a été interrogée dimanche 14 aout par le procureur d'un tribunal militaire pour avoir “diffamé le commandement de l'armée et appelé à la violence”. Les accusations contre Asmaa se fondent sur un interview par téléphone donnée à la chaine de télévision par satellite Al-Nas TV et sur un message  publié sur son compte Twitter et son compte Facebook.

Al-Masry Al-Youm a publié ce commentaire sur l'interrogatoire [2] et a traduit le tweet d'Asmaa [3].

Si le système judiciaire ne nous accorde pas nos droits, personne ne devrait être surpris si des groupes se forment et se mettent à commettre des assassinats, parce qu'il n'y a pas de lois, et pas de justice.

Asmaa a été libérée sur paiement d'une caution de 20 000 Livres égyptiennes (environ 2 800 euros) en attendant les conclusions de l'enquête. Cela n'a pas empêché les utilisateurs égyptiens de Twitter, y compris le candidat possible à l'élection présidentielle Mohamed El-Baradei, de condamner la procédure :

@ElBaradei [4]: Des tribunaux militaires pour les jeunes activistes, alors que Moubarak et compagnie comparaissent devant les tribunaux civils, c'est une farce judiciaire. Ne faites pas avorter la révolution.

Des dizaines de personnes ont retweetée ou republié le tweet qui a conduit Asmaa devant le procureur militaire.

@AmrEzzat [5]:

رفاق تويتر:أدعوكم لترديد التويتات اللي هي تهمة أسماء محفوظ، ونطلب ضمنا لمتهمين القضية. والمجلس يحبس آلاف المدونين أو يحترم حرية الرأي
Chers amis sur Twitter : je vous demande de republier le tweet incriminé dans l'affaire  Asmaa Mahfouz, et que  ceux qui suivent l'affaire demandent au Conseil suprême de l'armée de mettre en prison tous les blogueurs, ou alors de respecter leur droit à s'exprimer librement.

Par ailleurs, l'interview téléphonique versé au dossier comme preuve de diffamation envers le Conseil suprême de l'armée a été réalisé durant les incidents de Al-Abbasseya [6] en juillet, quand des manifestants pacifiques ont été attaqués par des voyous. 300 manifestants avaient été blessés et l'un d'entre eux est mort quelques semaines plus tard de ses blessures.