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Les réseaux sociaux péruviens sont en ébullition au sujet de la fermeture temporaire d'une boutique Ripley qui dépend de la chaîne de grands magasins chiliens Grupo Ripley Corp. S.A. Bien que cette fermeture soit officiellement motivée par le fait que la protection civile n'a pas délivré de certificat de sécurité, elle survient au beau milieu d'un long conflit opposant le magasin à ses employés, lesquels protestent pour défendre les droits des travailleurs et réclamer une augmentation de salaire équivalente à celle des employés de Ripley au Chili.
Les employés, qui s'apprêtent à se mettre en grève pour une durée indéterminée, prétendent que non seulement leurs salaires ont été très bas ces 14 dernières années, mais également que l'entreprise leur a ordonné de mentir aux clients, de faire pression sur eux pour qu'ils souscrivent des assurances et/ou pour qu'ils prennent des cartes sans être avisés de tous les termes du contrat et de leur fournir des informations mensongères.
L'entreprise qui a déjà été condamnée dans le passé par le ministère du travail pour s'être livrée à des pratiques commerciales répréhensibles en ne versant pas à ses employés ce à quoi ils peuvent prétendre, a fait une déclaration publique dans laquelle elle nie toutes les accusations.
Le blog La Otra Orilla décrit les pratiques auxquelles se livreraient les magasins Ripley :
Esta semana, sin embargo, se han ido revelando otras informaciones acerca del modus operandi de tiendas RIPLEY que señalan, por un lado, que tienen una política laboral, por decir lo menos, precaria (con sueldos de hambre que no superan los 100 soles [US $35] y despidos intempestivos que no reconocen ni compensanciones por tiempo de servicios ni indemnizaciones laborales) y, por el otro, que tienen una política comercial, azas [sic] abusiva, que alienta el sobreendeudamiento de los clientes y el pago de cuotas exhorbitantes a través de la modalidad, también denunciada en otros países, del pago a cuotas a través de la tarjeta de crédito.
Eduardo Jimenez du blog Tips Legales commente ce sujet et déclare :
Creo que si en algo se condice el espíritu nacionalista del actual gobierno sería en la protección de sus connacionales, y en el Caso Ripley tiene una magnífica oportunidad para demostrarlo, vía el Ministerio de Trabajo, a fin de determinar las condiciones laborales de los trabajadores PERUANOS de la conocida cadena de tiendas.
Je pense que s'il y a bien quelque chose qui soit en accord avec l'esprit nationaliste du gouvernement actuel, il s'agit de la protection de ses concitoyens et avec l'affaire Ripley, il a là une occasion rêvée de le démontrer, par le biais du ministère du travail, et de pouvoir déterminer les conditions de travail des employés PÉRUVIENS au sein de cette chaîne de magasins très connue.
La couverture médiatique de cette “affaire Ripley” a incité de nombreux clients de l'enseigne à en profiter pour dire à quel point ils sont déçus de cette entreprise, en organisant un événement virtuel sur Facebook intitulé “Campaña para no comprar en Tiendas Ripley” (Campagne contre l'achat dans les magasins Ripley) :
Ellxs se llenan los bolsillos a costa del consumo de sus clientes, te invitamos a promover esta campaña virtual en solidaridad con lxs trabajadores para que esta semana no tengan consumo y bajen sus ventas. Demostremos quienes realmente tenemos el poder. Que no se atrevan a despedir ni a intimidar a lxs dirigentes sindicales, ni a lxs afiliados, la sindicalización y el derecho a huelga están amparados por ley.
Cette affaire prend de l'importance car une part non négligeable de la population fait écho aux demandes des employés et manifeste son soutien, comme Marcelo Robles :
Este es el momento de mostrar nuestra solidaridad con las demandas laborales de nuestros hermanos trabajadores de la transnacional Ripley!! No comprar nada es estas tiendas,es buena medida de lucha en contra de esa patronal explotadora.
Certains, comme Ivonee L.G. @ilazo, demandent aux magasins Ripley de fournir des informations plus complètes et transparentes sur leur politique de travail:
sería interesante que puedan mostrar un contrato modelo de Ripley con un trabajo o vendedor promedio, quizás se aclare más el asunto(?)
Ce serait intéressant s'ils pouvaient nous montrer un modèle de contrat pour un vendeur ou employé type de chez Ripley, cela clarifierait peut-être davantage les choses (?)
D'autres, comme Cathy Martinez (@cathy_laura), n'hésitent pas à mentionner des situations qui leur sont personnellement familières :
Mi prima como cajera no ganaba mas de 900 mensuales cuando trabaja [sic] en Ripley.
Ma cousine ne gagnait pas plus de 900 nouveaux sols [328 dollars US] par mois comme caissière lorsqu'elle travaillait chez Ripley.
L'utilisateur de YouTube Marciel Soto (Marcialsotosanchez) a téléchargé cette vidéo des protestations syndicales, filmée avec son téléphone portable :
Bertha Ma. Carrillo (@BmariaCarrillo) se demande si les abus dénoncés par les employés de Ripley ont également lieu dans d'autres grands magasins:
@karreb: ¿Lo q pasa en Ripley, no es lo mismo que pasa en SAGA, Oeschle, TopyTop, Él, Vea, Vivanda, Metro, etc y etc?// Todos hacen lo mismo
@karreb: Ce qui se passe chez Ripley n'est-il pas la même chose que ce qui se produit chez SAGA, Oeschle, TopyTop, Él, Vea, Vivanda, Metro, etc, etc ? Ils font tous pareil.
Pablo Diego Ayllón partage son sentiment, appelant les autorités à intervenir:
RIPLEY= abusivos!!! esa cadena tiene que desaparecer del Peru, es un insulto a la dignidad laboral del trabajador peruano. Lamentablemente esto no es novedad, la mayoria de cadenas, mineras extranjeras y empresas transnacionales (como Ripley y Telefonica) que operan en el Peru EXPLOTAN de manera cruel a sus trabajadores. Una verdadera vergüenza!!
RIPLEY = EXPLOITANTS !!! Cette chaîne doit quitter le Pérou, c'est une insulte à la dignité du travailleur péruvien. Malheureusement, cela n'a rien de nouveau ; la majorité des chaînes, des compagnies minières étrangères et des entreprises transnationales (comme Ripley et Telefonica) qui opèrent au Pérou EXPLOITENT leurs travailleurs de manière cruelle. C'est vraiment honteux !!
D'un autre côté, le journal local El Comercio a été questionné concernant le peu voire l'inexistence de couverture médiatique du conflit déclenché par les employés de Ripley. Cela est attribué au fait que les magasins Ripley ont tendance à contracter beaucoup de publicité auprès de ce journal, comme le fait remarquer un tweet de Javier Fernandez (@javi270270) :
El Comercio IGNORO completamente la huelga de RIPLEY. Para ellos su divisa es la publicidad. Despues la noticia!
El Comercio a totalement IGNORE la grève des employés de Ripley. La publicité est leur source de revenus, les informations passent au second plan!
Le magasin Ripley qui est fermé (depuis le 17 août) se situe dans le centre commercial de Jockey Plaza et ne pourra rouvrir que lorsqu'il aura obtenu le certificat qui lui fait défaut, un processus qui nécessite normalement environ trois jours.
Le syndicat des employés de Ripley poursuit sa contestation dans les rues comme sur sa page Facebook.