Des cris de mécontentement se font entendre dans la société sud-coréenne depuis que le gouvernement a censuré certaines chansons populaires. Plus de 2600 morceaux [en anglais] ont été interdits ces deux dernières années, car leurs contenus ont été jugés “dangereux” par le ministre de la Famille et de l'Égalité des sexes.
La plupart des chanteurs n'ont pas eu d'autre choix que d'accepter la décision et de changer leurs paroles pour se plier aux attentes du gouvernement. Cependant, un agent d'artistes a intenté un procès au gouvernement qui avait jugé l'album de son chanteur “pas convenable pour la jeunesse”. Le 24 août, il a gagné ce procès, décision qui a ravi les nombreux Coréens fatigués des censures du gouvernement sur leurs chansons préférées.
“Des contenus pas convenables”
Quand une chanson est mise sur liste noire, il est interdit de la diffuser à certains horaires, et de la vendre à des jeunes de moins de 19 ans. Ce mois-ci, 24 chansons ont été interdites car elles faisaient référence à l'alcool. Cela en fait près de 160 en un an !
Voici des exemples des paroles qui posent problème au ministère : “Je suis ivre d'alcool pour que tu me manques moins”, et “Quand tu t'endors ivre, tu rêves” (paroles de l'album du groupe Ballad), ou encore “Après avoir bu beaucoup de Soju [alcool coréen]”.
Quand les paroles de la chanson du boysband B2st “Je dois être ivre. Je pense que je dois arrêter de boire” ont été censurées, un des membres du groupe a tweeté [en coréen] : “Je vais devoir chanter uniquement des chansons pour enfants.”
Les musiciens sud-coréens et le grand public rejettent tous cette censure, qu'ils voient comme une restriction de la liberté d'expression des auteurs. Le gouvernement a indiqué qu'ils avaient besoin de créer des limites à titre indicatif afin de protéger le jeune public d'une influence culturelle “négative”.
Le blogueur Kwon Tae-woo remarque [en coréen] que les paroles interdites sont bien moins pires que certains sites osés et violents que l'on peut trouver en ligne :
정말 한심하다. 인터넷 시대에 무슨 가사에 술이 들어 갔다고 노래를 금지시키나? 컴퓨터만 켜면 그보다 더한 내용과 장면들을 얼마든지 접할 수 있는 것을… 왜 아예 인터넷을 '19금’ 으로 하지? […] 겨우 가요가사나 심의하려고 1년에 2194억원(2011년 기준)의 예산을 쓴단 말인가?[…]노래 가사에 술이 들어가면 청소년들이 음주를 한다? 진정 대한민국 청소년들을 단순한 존재로 보고 있구만. 차라리 가출 청소년들에게나 신경을 써라!
술이란 단어가 들어가 유해물 판정을 내릴거면 그냥 술 생산과 판매를 중지해야지 왜 애먼 좋은 노래들만 잡나? 그거 들으면 애들이 취하나? 참 알 수없는 잣대와 논리로세.
Un manque de directives
Le public coréen se plaint également des critères flous et de de l'incohérence dans la politique de censure du ministère. Alors que les chansons citées plus haut ont été catégorisées comme “dangereuses” à cause de leurs références à l'alcool, d'autres comme “Verre vide” de Nam-jin ou “Un verre de Soju” de Lim Chang-jung ont échappé à la régulation [en coréen], alors que leur thème principal est celui de l'alcool.
Ces incohérences ont poussé le public a envoyer des plaintes au site du Ministère, à un tel point que la page d'accueil du site s'est retrouvée bloquée pendant plusieurs heures le 25 août 2011, à cause d'un trop grand nombre de connexions.
De nombreux internautes, pour se moquer de la censure du Ministère sur les contenus culturels, ont publié des messages pleins d'humour, appelant à la censure d'objets variés. “Interdisez les glaces, puisque l'action de les manger évoque des images érotiques”, “Interdisez Apple, car son logo ressemble à des fesses de femmes”, ou encore : “Interdisez les clés USB, car les insérer dans un ordinateur fait penser à l'acte sexuel”…
Choi Ji-wong, après avoir détaillé les références à l'alcool dans des grandes œuvres littéraires coréennes, a demandé [en coréen] au Ministère de traiter les chansons populaires comme les œuvres littéraires.
[…]문학 작품 속에 등장하는 술입니다. 중고등학생들이 깊이있게 감상하는 작품들이지요. 묻겠습니다. ‘유해’합니까? 부탁합니다. 예술은 예술로 봐 주십시오.
Kim Jin-joo, étudiante, écrit sur un site d'une association pour la jeunesse :
이에 대해 청소년 보호 위윈회측은 문제 된 단어나 표현 하나만 바꾸면 되지 않느냐는 입장이다. 그러나 미묘한 느낌이 생명인 노래에서 단어 하나를 바꾼다는 것은 결코 쉬운 일이 아니다.19금 판정을 피하고자 억지로 바꾼 가사는 앞뒤 문맥이 맞지 않을 뿐만 아니라 음악의 ‘feel’을 잃어버린다. […]한 고등학생은 무심히 들어왔던 가사에 대해 선정적 해석을 되려 조장하는 것 같다고 비판하기도 했다.
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