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Zimbabwe : Changer la vie des jeunes par le théâtre

Catégories: Afrique Sub-Saharienne, Zimbabwe, Arts et Culture, Education, Jeunesse, Médias citoyens, 7 milliards d'actions

[Liens en anglais] Boyce Chaka [1] est un poète et un acteur de théâtre de 27 ans de Bulawayo [2], la deuxième plus grande ville du Zimbabwe.  Il consacre depuis l'an dernier son temps à enseigner les œuvres de Shakespeare [3]et la poésie à des lycéens pour essayer, dit-il,  de les “éloigner de la rue”.

Boyce Chaka

Parce qu'il y a peu d'activités extra-scolaires proposées au Zimbabwe,  donner des cours de théâtre et de poésie à des lycéens est l'une des activités qui, selon Chaka, peut remplir ce qui aurait été autrement des heures d'oisiveté.

C'est sa manière à lui de faire entrer les élèves dans “le monde merveilleux de Shakespeare” et de les encourager aussi à lire à une époque où, au Zimbabwe, on se préoccupe du fait qu'il n'y a pas de culture de la lecture chez les jeunes.

Boyce Chaka dit ceci :

Ce sont des histoires qu'ils peuvent facilement associer à la pulp fiction. Il y a toujours quelque chose à apprendre chez  Shakespeare et si vous pouvez encourager ces jeunes à maîtriser ces textes à un âge précoce, ils pourront s'en resservir dans n'importe quelle occasion.  Par exemple, beaucoup disent qu'ils veulent devenir avocats, et au  Zimbabwe, pour être accepté à l'université afin d'y étudier le droit, vous devez au moins avoir réussi brillamment  les épreuves de littérature anglaise. Donc, voici une des raisons pour lesquelles je fais cela. J'enseigne dans un certain nombre d'écoles de la ville [Bulawayo] et cela a été vraiment bien accueilli. Il ne s'agit pas  seulement de connaître les pièces de Shakespeare, je leur donne aussi des cours de théâtre.

Boyce Chaka me raconte qu'il veut associer  le  “théâtre de rue zimbabwéen” [4] aux pièces de théâtre de Shakespeare et voir comment des enfants de différents milieux peuvent apprendre de chacun de ces genres.  C'est de sa passion qu'est née son ambition de créer une riche mosaïque culturelle à Bulawayo, une ville déjà renommée pour être le centre culturel du  Zimbabwe.

 Saturday morning market outside Bulawayo city hall [5]

Le marchand de Venise ? Marché du samedi matin à la mairie de Bulawayo . Photo de Sokwanele sur Flickr (CC BY-NC-SA)

Son initiative est basée sur le désir de contribuer à créer non seulement une culture de la lecture chez les adolescents déjà scolarisés mais de leur faire entrevoir d'autres opportunités de carrière. Les jeunes  Zimbabwéens représentent le plus important groupe démographique [6]du  pays, et les opportunités d'emploi [7] pour ceux qui quittent l'école demeurent peu nombreuses.

Boyce Chaka indique qu'il veut ouvrir ces jeunes à d'autres possibilités de carrière quand ils quittent l'école. “Je crois que s'ils prennent cela au sérieux, ils peuvent devenir des acteurs de théâtre professionnels car le théâtre gagne en popularité dans tout le pays,’ affirme-t-il.

National flower of Zimbabwe, Gloriosa Superba [8]

"Qui y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons rose, sous n'importe quel autre nom, aurait un aussi doux parfum". (Romeo et Juliette) Fleur nationale du Zimbabwe, Gloriosa Superba, à Bulawayo. Photo The Botser sur Flickr (CC BY-SA)

Boyce Chaka a aussi été invité à enseigner la littérature à des étudiants d'université et il dit que cela lui fait beaucoup de bien de savoir que ce qu'il fait est pris au sérieux. “Je vais enseigner la littérature et le théâtre à des étudiants d'université dans le cadre d'une filière qu'ils vont suivre et c'est une chose que je voulais faire depuis longtemps,” déclare-t-il .

Alors que la  population mondiale va franchir la barre des 7 milliards [9] de personnes, que de sinistres actualités sont diffusées par les agences de presse, des citoyens du monde tels que Boyce Chaka expérimentent par d'autres moyens pour améliorer le quotidien et contribuer, même très modestement, à provoquer un changement.