Environ deux cents jeunes gens se sont rassemblés samedi 3 septembre 2011 à Luanda, la capitale de l'Angola, pour protester contre l'absence de liberté et les 32 ans de règne du Président José Eduardo dos Santos. Selon les témoins, la manifestation s'est terminée sous les coups des policiers.
Un appel à manifester, par une vidéo mise en ligne le 1er septembre, consistait en des messages audacieux et individualisés d'un certain nombre d'organisateurs de la contestation, dont beaucoup sont des rappeurs. Le mot d'ordre de la vidéo “32 anos é muito” signifie simplement “32 ans, c'est beaucoup.”
Samedi tôt, le mot a couru sur Facebook qu'un des hommes de la vidéo, Pandita Nerú, avait été “disparu” par la police avant la manifestation. Il a ensuite déclaré à la presse [en portugais] qu'il avait été abandonné dans un terrain vague et on lui avait dit qu'il lui “restait 72 heures à vivre”.
Les contestataires tentent de s'organiser en dépit de ces formes efficaces d'intimidation. Cette vidéo du rassemblement de hier sur la Place de l'Indépendance, filmée d'une voiture, fait ressortir l'effroi des journalistes citoyens eux-mêmes à rendre compte des événements à mesure de leur déroulement.
http://www.youtube.com/watch?v=FKUfnLAOK1o
Une autre vidéo est apparue, d'un jeune homme apparemment blessé et gisant sur le sol, et de spectateurs anxieux criant des reproches aux policiers à distance. Son titre, “Brutalités policières, Sagrada Família, Luanda”.
Manifestations précédentes
Cette manifestation en suit une autre convoquée en mars 2011 via internet, mais annulée par les manoeuvres du parti au pouvoir [en anglais], et une en mai.
La manifestation de mai sur la Place de l'Indépendance a été bien enregistrée en vidéo, avec des orateurs critiquant la corruption du Président et sa mainmise sur les revenus du pétrole.
Elle a rassemblé une foule animée, que l'on voit ici exécuter une danse “A bas le MPLA”.
Ce rassemblement a ensuite été brutalement dispersé par la police, que l'on voit sur cette vidéo encercler les manifestants, en arrêter certains et bousculer les gens hors de la Place de l'Indépendance, ainsi que menacer le caméraman.