Présentation de l'auteur : Ceci est le premier numéro d'une nouvelle série qui sera publiée sur Global Voices Advocacy, intitulée “The Netizen Report” (Le Bulletin du cybercitoyen) : Un compte-rendu régulier des événements du monde entier qui impactent le rapport de forces entre les citoyens, les entreprises et les gouvernements sur Internet. J'espère que ces comptes-rendus réguliers pourront offrir aux cyber-citoyens du monde entier des informations utiles sur qui cherche à influencer et modeler les plateformes et réseaux numériques dont nous dépendons tous de plus en plus et comment. Armés d'informations, nous sommes en meilleure position pour défendre nos droits, et nous assurer que l'Internet évolue d'une façon qui reste compatible avec la liberté d'expression et de critique. Le format et le contenu de ce bulletin évoluera au cours des prochains mois, selon les suggestions des lecteurs et ma propre expérimentation. Si vous souhaitez envoyer des informations ou des liens pour qu'ils soient traités dans les prochaines éditions du Netizen Report, n'hésitez pas à me contacter.
Les réseaux sociaux et votre identité : le nouveau réseau social de Google, Google+, a été bien accueilli durant son lancement en juin dernier, comme une alternative à Facebook, critiqué de longue date sur de nombreux points, dont la façon dont il traite le respect de la vie privée et l'identité. Mais un nombre grandissant d'utilisateurs de G+ et d’activistes sont mécontents de l'obligation faite par le réseau social de créer un profil avec leur réelle identité et de sa décision de supprimer les comptes des personnes dont les noms de profil ne semblaient pas “vrais”, ou qui ne pouvaient prouver leur existence par l'envoi d'une copie de leur pièce d'identité officielle. Comme le relève Danah Boyd, la politique des “vrais noms” est un abus de pouvoir. L'inquiétude a grandi après une remarque du PDG de Google, Eric Schmidt, que l'entreprise compte devenir un “service d'identification” Todd Vierling a lancé une entreprise vraiment héroïque de compiler le moindre article et billet de blog qui été publié sur les “guerres de l'identité”sur les réseaux sociaux. Vous pouvez lire, vous abonner et contribuer à son tableau ici.
Zack Clarke de ZDNet a récemment écrit un essai intitulé : Facebook, Google: bienvenue dans le nouveau féodalisme, dans lequel il soutient que “sur le Web moderne, Google et Facebook sont les seigneurs féodaux et les utilisateurs, des serfs.”
RIM et émeutes : Blackeberry Research In Motion (RIM) a annoncé qu'il fermerait sa très populaire messagerie BBM au Royaume Uni si le gouvernement l'ordonnait durant des troubles, selon Reuters. Facebook et Twitter ont répondu aux autorités britanniques que couper les réseaux sociaux durant des troubles serait contre productif.
Copyright: ce mois-ci, le Congrès mondial sur la propriété intellectuelle a publié la Déclaration de Washington sur la propriété intellectuelle et l'intérêt du public. Comme Sherwin Siy, de l'organisation Public Knowledge, l’explique, elle appelle les décideurs politiques à s'engager pour que l'application de la propriété intellectuelle se déroule en parallèle à un engagement fort de protéger la vie privée, la liberté d'expression et d'autres droits humains, ainsi qu'en accord avec les principes fondamentaux de la protection des consommateurs et de la concurrence. N'importe quelle personne, où qu'elle réside dans le monde, peut signer pour manifester son soutien à cette déclaration ici. Le site IP Watch a publié un résumé et une analyse utiles, avec des liens vers les articles apparentés.
En Allemagne, un tribunal a jugé que les fournisseurs d'accès à Internet ne peuvent être tenus responsables si un utilisateur viole le copyright. EMI a déposé plainte contre l'un des plus importants fournisseurs d'accès à Internet allemands, en demandant que HanseNet Telekommunikations bloque un site de partage de fichiers, arguant que HanseNet était de fait un accessoire du processus de partage de fichiers en donnant l'accès à Internet à quelqu'un qui utilisait ce site de partage des fichiers. Le tribunal a rejeté la plainte, la considérant comme “infondée.”
Surveillance : Le mouvement European Freedom Not Fear a prévu que le samedi 17 septembre aurait lieu une journée de manifestations à Bruxelles. Selon les organisateurs “Les politiques européennes affectent nos vies quotidiennes et nos libertés civiques chaque jour un peu plus. L'UE nous impose de plus en plus des mesures de surveillance gouvernementale inutiles et disproportionnées. Nous ne l'accepterons plus.”
L'autre côté de la médaille : l'Union européenne travaille à un projet de renforcement des règlementations régissant l'exportation de matériel et logiciels informatiques pouvant être utilisés pour censurer et réprimer, dans des pays à régimes autoritaires.
Censure: le Wall Street Journal a publié un long article sur la répression menée sur le Web par la Thaïlande, et pourquoi elle menace les échanges commerciaux, outre la liberté d'expression.
La Electronic Frontier Foundation a soumis une lettre ouverte (PDF) à la commission coréenne des normes de communication. L'EFF y écrit que ses membres “sont très inquiets de l'augmentation des conseils administratifs mis en place pour censurer Internet – maintenant en Turquie, en Australie, en Inde et en Corée du Sud. Nous envoyons une lettre ouverte à la Commission coréenne des normes de communications pour condamner les tentatives de priver les utilisateurs de leur travail et leur demandant d'adopter la transparence et la liberté d'expression en ligne.”
Gouvernance d'Internet : Le Forum annuel de gouvernance d'Internet se tiendra à Nairobi au Kenya à la fin du mois de septembre. Il est ouvert à toutes les “parties prenantes,” mais si vous ne pouvez vous y rendre, il est possible de participer en ligne . D'autres informations seront publié la semaine prochaine sur ce site, Global Voices Advocay, sur cette prochaine rencontre. Parallèlement, un conflit se déroule pour savoir si la gouvernance d'internet devrait être confiée à un gouvernement, ou si d'autres parties prenantes – telles que les entreprises privées, les ONG, les experts techniques ou les réseaux d'internautes – devraient obtenir le droit de participer dans le processus de prise de décision sur la politique internationale relative à Internet. Cette dernière optique est connue sous le nom de “multistakeholderism” (PDF) ou gouvernance multipartite. Jeremy Malcolm, un universitaire qui travaille sur la gouvernance d'Internet a récemment écrit un article, Arresting the decline of multi-stakeholderism in Internet governance (Stopper le déclin du multipartiste dans la gouvernance d'Internet). Il en a publié des extraits sur le blog IGFWatch, ici.
Pendant ce temps, ICANN ( Corporation internationale pour l'attribution de noms et de nombres) qui gère la coordination mondiale du système des noms de domaines (DNS), a été soumis à des critiques pour accorder trop de pouvoir à des entités non gouvernementales, et ces critiques ne viennent pas seulement des pays à régime autoritaire comme la Chine et l'Iran, mais aussi de l'Union Européenne. Kieren McCarthy de .nxt (qui a obtenu des documents politiques confidentiels de l'UE sur l'ICANN) l'appelle “une attaque groupée pour confier aux gouvernement la responsabilité de l'Internet.” Milton Mueller du Internet Governance Project demande : Qui a rédigé ces documents sur l'ICANN de toute façon ? La Commission Européenne ou le gouvernement iranien? Milton Mueller a rédigé une analyse en plusieurs parties des document ici, ici, ici,et ici.
Événements retransmis en ligne (vos liens sont les bienvenus pour les éditions suivantes !): le 22 septembre est “Le jour de la terre” sur Internet, à travers l'opération One Web Day. (voir le site pour savoir comment contribuer ou participer).La Internet Society de New York celebrera One Web Day avec une conférence d'accès libre par le chercheur en informatique Bob Frankston, dont l'intitulé est “Infrastructure commons – the future of connectivity.“
23 septembre : Lancement des Black Voices for Internet Freedom à la fondation New America, à Washington DC. (Cliquer sur le lien pour obtenir les heures et les informations sur la retransmission sur le Web.)
Récents articles universitaires et livres : The Whole World Is Watching: In an increasingly monitored world, how can consumers and citizens reclaim ownership of their private lives? de James B. Rule sur The Journal of Democracy.
Digital AlterNatives with a Cause? , livre publié par Hivos (fondation hollandaise) et le Centre for Internet and Society (Bangalore, Inde), rassemble des essais écrits par ceux que l'on appelle les “digital natives” (génération numérique) du monde entier.
Social Media Uprising in the Chinese Speaking World, publié par Hong Kong In-Media, une recherche approfondie sur “l'utilisation des médias sociaux dans les revendications citoyennes en Chine, à Hong Kong, à Macao, Taïwan et en Malaysie, par des chercheurs et activistes locaux.
(Mise à jour : si ce bulletin hebdomadaire ne satisfait pas votre appétit, vous pouvez aussi consulter ma page netizenreport sur Google Reader et le mot-clic #netfreedom sur Twitter.)
1 commentaire
Très belle initiative. Vraiment très intéressant