[Liens en anglais et hébreu] Le 11 octobre 2011, le gouvernement israélien et la direction du Hamas ont confirmé la conclusion d'un accord conduiant à la libération du soldat [franco-]israélien Gilad Shalit en échange de 1.027 prisonniers palestiniens.
Depuis l'enlèvement de Gilad Shalit en 2006, parents, organes de médias israéliens et célébrités ont fait campagne pour sa libération. La nouvelle de l'accord a été saluée par la plupart des Israéliens, mais pas tous. Noam Sheizaf et Noa Yachot relatent sur +972 Mag :
Des manifestations de joie spontanées ont eu lieu à la tente de la famille Shalit à Jérusalem. Les contre-manifestants ont protesté à l'extérieur de la tente contre la libération de prisonniers palestiniens “avec du sang sur les mains” – façon de désigner ceux qui sont accusés de la mort d'Israéliens.

Des milliers de personne ont défilé dans les rues de Jérusalem pour réclamer la libération du soldat Gilad Shalit. Photo Yitzy Russek, copyright Demotix (08/07/2010).
Les twittos israéliens ont aussi commenté l'identité de certains des prisonniers palestiniens ayant vocation à être libérés, qui ont été reconnus coupables d'exécution d'attentats terroristes ayant tué des Israéliens :
מזכירים פה כבר שמות של משוחררים. אין שום ספק שמדובר באוסף נאה של חארות. האלטרנטיבה של להפוך אותו לרון ארד רעה יותר
D'autres ont débattu des conséquences de cette libération de prisonniers :
L'échange a été validé par le gouvernement israélien, avec seulement trois ministres ayant voté contre. Dahlia Scheindlin a expliqué sur +972 Mag les résultats du vote :
Selon mon estimation, le vote du gouvernement est un très bon indicateur de ce que ressent l'opinion en ce moment : 10% contre l'accord, et le reste – 90% pour.
La mobilisation publique pour Shalit a été massive. Il n'y a pratiquement pas eu un seul forum public important qui n'ait été exploité pour appeler à la libération de Shalit.
Le soutien de l'opinion à l'échange le fait passer en Israël pour une victoire du Premier Ministre Netanyahu, qui a saisi l'occasion pour envoyer un tweet triomphal :
@IsraeliPM: Je ramène #Gilad #Shalit à la maison !
La twittersphère israélienne ne s'en laisse pas conter pour autant.
De nombreux utilisateurs de Twitter voient dans l'échange de Gilat Shalit un stratagème pour faire remonter la popularité de M. Netanyahu, après le coup sévère que lui a infligé le mouvement de protestation pour la justice sociale du #j14 pendant l'été.
Dans une twittersphère connue pour son cynisme et humour noir, quelques Israéliens ont saisi la nouvelle comme une occasion de plaisanteries :
D'autres ont profité de l'accord d'échange de prisonniers pour critiquer la politique palestinienne du gouvernement israélien :
Eyal Niv a écrit un billet critique sur son blog, Vérité depuis la terre d'Israël [en hébreu] sur la politique d'Israël concernant Gaza :
רק דבר אחד לא ניסו. לעצור לרגע ולחשוב, למה בכלל מחזיקים אלפי אסירים פלסטינים בישראל, אם רובם אינם טרוריסטים, וכמה זה עולה למשלם המיסים, והאם זה לא מזמין אלימות בתביעה לצדק. …
ועכשיו שישוחרר, בשעה טובה, יש להוסיף ולשאול עוד – מה הלאה: האם עכשיו יוסרו ההגבלות? יפסיקו את הפגיעה בכלואים הפלסטינים בישראל? המצור? הבידוד מהגדה? הגבלות השיט? החקלאות? הייצוא והייבוא? היתרים לנסוע לחו”ל? לטיפול רפואי? ללימודים? הלוא שליט היה העילה כביכול. אולי צריך לחשוב מחדש: את מי משרת המצור – אותנו או את חמאס?
La seule chose qu'ils n'ont pas faite : s'arrêter une minute et réfléchir, pourquoi retenons-nous des milliers de Palestiniens prisonniers en Israël, si la plupart d'entre eux ne sont pas des terroristes, et combien cela coûte aux contribuables, et est-ce que cela incite à la violence [les enlèvements] par exigence de justice [la libération des prisonniers]. …
Et maintenant qu'il va être relâché, enfin, nous devons aussi demander, et ensuite ? Est-ce que les restrictions [sur Gaza] seront levées ? Cesseront-ils maintenant de punir les Palestiniens incarcérés en Israël ? Le siège [de Gaza] ? La coupure [de Gaza] d'avec la Cisjordanie ? Les restrictions à la pêche ? à l'agriculture ? aux exportations et importations ? aux autorisations de voyager à l'étranger ? [A l'autorisation] de se faire soigner ? [A l'autorisation] d'étudier [à l'étranger] ? Shalit, après tout, était le prétexte à tout cela. Nous devrions peut-être reconsidérer qui sert le siège -nous ou le Hamas ?