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Syrie : La liste des journalistes et blogueurs arrêtés s'allonge

Catégories: Syrie, Cyber-activisme, Guerre/Conflit, Liberté d'expression, Média et journalisme, Médias citoyens, Relations internationales, Advox

Hussein Ghrer

Depuis le début du soulèvement, en mars 2011, en Syrie [1], les menaces et les attaques physiques contre les journalistes ont augmenté.  La liste des blogueurs et des journalistes détenus s'allonge ainsi que celle des journalistes étrangers arrêtés et expulsés. Parmi les dernières arrestations,  l'éminent blogueur et programmeur Hussein Ghrer [2], qui a disparu le 24 octobre.

Le 27 octobre, l'organisation Reporters sans frontières a publié une liste qui comprend quelques-uns des journalistes, blogueurs et cyber-militants identifiés comme actuellement détenus dans le pays :

Les atteintes à la liberté d'expression ne sont pas sans précédent en Syrie : les autorités ont empêché les journalistes d'entrer dans le pays depuis des décennies. Le 24 mars, Mme Buthaina Shaaban, conseillère politique [à la présidence] syrienne, a annoncé au nom du Commandement régional du parti Baas une liste de réformes qui comportait une presse libre. Le 28 août, le président Bachar al-Assad a approuvé une nouvelle loi qui  respecte prétendument la liberté d'expression et interdit l'arrestation de journalistes. Pourtant, moins d'une semaine plus tard, un journaliste syrien et collaborateur du quotidien pan-arabe Al-Hayat, a été arrêté, a annoncé [3] le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), et des dizaines d'autres ont suivi. Toujours selon le CPJ :

Un examen attentif de la législation, le décret n ° 108 [4], suggère que le régime du Président Assad accorde des réformes tout simplement du bout des lèvres.

Les réformes annoncées n'ont eu aucun effet sur ​​le terrain et la liste des journalistes et blogueurs arrêtés ou disparus n'a jamais été plus longue. L'organisation “Reporters sans frontières” a également ajouté le président Bachar AlAssad à sa liste des prédateurs de la liberté de la presse [5], qui comprend des organisations et des individus “qui ne respectent pas la presse, la traitent comme une ennemie et attaquent directement les journalistes.”

Selon le militant syrien Rami Jarah (alias Alexander Page [6]), qui a été emprisonné à deux reprises à Damas :

Au cours des dernières semaines, le régime syrien a entrepris une répression brutale contre les blogueurs et les activistes sociaux à l'intérieur de la Syrie. Ceux qui sont accusés et condamnés pour “actes de délinquance” font face à une hostilité incroyable et sont souvent gravement torturés. Tout cela fait partie du manque de tolérance de M. Assad pour la liberté d'expression. Les militants en ligne utilisent  différentes techniques  pour crypter les données qu'ils envoient et reçoivent par l'intermédiaire du seul fournisseur d'accès à Internet de la Syrie: “Bachar Al-Assad”.

Sur un blog [7], un collectif exige des informations sur le sort de Hussein Ghrer et la libération de tous les prisonniers de conscience. Ils comparent les mots à des armes  dans un contexte où la liberté d'expression est considérée comme une ennemie :

La peur de la liberté et la haine contre toutes les libertés sont les causes de la détention d'Hussein. Les mots sont les armes de Hussein, et les nôtres aussi. Nous voulons que ces armes brisent le silence. Nous vous demandons d'élever vos voix pour la liberté de Hussein et de tous les prisonniers de conscience qui croupissent dans les cellules syriennes.