Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur la révolution tunisienne 2011 [1].
Le 9 novembre 2011, Nabil Hajlaoui, un agronome de Sidi Bouzid, a été condamné à deux mois de prison pour avoir critiqué l'institution militaire tunisienne. Aux dires de Houssem Hajlaoui [2], un auteur du blog collectif Nawaat, Nabil Hajlaoui a été arrêté après avoir écrit un article dans lequel il rendait l'armée responsable des récentes émeutes et actes de vandalisme à Sidi Bouzid après les élections.
Houssem Hajlaoui écrit [2] :
Il poursuit :
Après l'annoce des résultats provisoires de l'élection [4] le soir du 27 octobre, des manifestants ont protesté à Sidi Bouzid contre une décision de la commission électorale indépendante d'invalider un certain nombre de sièges précédemment attribués à une liste indépendante du nom de ”la Pétition Populaire,” au motif d’ ”infractions au financement de la campagne.” La ”Pétition Populaire” a obtenu la majorité des voix à Sidi Bouzid, le berceau de la contestation qui a abouti au renversement du président Zine El Abidine Ben Ali.
Il faut souligner que le 8 novembre, le tribunal administratif a prononcé un jugement aux termes duquel la ”Pétition Populaire” a regagné sept sièges à l'assemblée.
Nabil Hajlaoui, un civil, a comparu devant un tribunal militaire à Sfax (au Sud de la Tunisie).
Nadia A. tweete : [5]
En pratique comment empêcher des cas Hajlaoui? Qui a les prérogatives nécessaires pour interdire le jugement de civils par les militaires?
Ce n'est pas la première fois que la Tunisie post-révolutionnaire arrête quelqu'un qui a élevé la voix et exercé sa liberté d'expression. Le 29 mai 2011, le “whistleblower” (dénonciateur) Samir Feriani [7] était arrêté après avoir critiqué le Ministère de l'Intérieur, pour être libéré quatre mois plus tard.
Samira Abed tweete : [8]
Avant que #Hajlaoui devienne un nouveau #Feriani quelqu'un peut-il mettre en ligne son article ? Je veux savoir si ce qu'il a écrit mérite qu'il soit arrêté ! #sidiBouzid
La famille de Nabil Hajlaoui a organisé, avec un certain nombre de militants, une manifestation appelant à sa libération immédiate. Parmi les chefs d'accusation, il y a ”propagation du désordre.” Sa famille affirme qu'il a été arrêté pour avoir critiqué l'institution militaire tunisienne.
Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur la révolution tunisienne 2011 [1].