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Monde : Qui succédera à Luis Moreno Ocampo à la Cour Pénale Internationale ?

Catégories: Europe de l'ouest, Gambie, Pays-Bas, Droit, Droits humains, Médias citoyens, Relations internationales

Le mandat de Luis Moreno Ocampo [1] en tant que Procureur de la Cour pénale internationale [2] arrive à terme. Les élections des juges sont programmées pour la dixième session de l'Assemblée Générale des Nations Unies du 12 au 21 décembre 2011.

Qui remplacera Luis Moreno Ocampo au poste de procureur de la CPI ? Au moment de la rédaction de cet article, le favori est la Procureure adjoint Fatou Bensouda [3] [en anglais], originaire de Gambie.

Parmi les autres candidats [4] on trouve :

… Andrew Cayley, un co-procureur au tribunal des Khmers Rouges au Cambodge qui vient de Grande-Bretagne ; le Président de la Cour suprême tanzanienne Mohamed Chande Othman ; et Robert Petit, un conseiller de la section crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Département de la Justice canadienne.

The ECCC court room on 20 July 2009 during testimony of former Khmer Rouge prison guard Him Huy. Courtesy of Extraordinary Chambers in the Courts of Cambodia. [5]

La Chambre Extraordinaire des tribunaux du Cambodge le 20 juillet 2009 pendant le témoignage de l'ancien gardien de prison Khmer Rouge Him Huy. Photographie de "Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens".

 

Joshua Rozenberg [6], animateur à la BBC de “Law in Action”, a écrit en réponse à une question de l'auteur:

@JoshuaRozenberg [7]@efleischer [8] N'importe lequel de ces quatre serait un progrès. Réflexion faite, n'importe qui sera meilleur.

Cependant, presque en contrepoint de la désapprobation de Rozenberg, se trouve Mme Bensouda elle-même. Dans un entretien avec “The Global Observatory” [9] [en anglais], elle suggère de laisser la Cour rester elle-même :

Je pense qu'un des arguments les plus convaincants pour ne pas amender ou changer quoique ce soit est, au moins laissez la cour aller jusqu'au bout, essayer et tester tous les aspects des statuts auxquels nous aurons affaires, avant de vouloir l'amender.

S'adressant à ceux des internautes qui s'intéressent particulièrement à la Cour pénale internationale, Jesse Loncraine de “IJ Central”, une organisation militante crée par Skylight Pictures [10] [en anglais], a écrit que [11]:

Si Bensouda est élue, attendez-vous à une approche victimaire.

Une idée développée dans l'entretien [9]avec “The Global Observatory”:

Vous devez aussi noter que la CPI est le seul tribunal pénal international qui prend en compte la participation de la victime. Ceci est, en grande partie, la conséquence de ce qui s'est passé dans les tribunaux ad hoc avec le sentiment des victimes d'être impuissantes, de n'être que passives, utilisées comme témoins mais quand arrivait leur tour de participer, d'avoir leurs idées et inquiétudes, et en fin de compte demander réparations, rien ne se produisit. C'est ainsi à la CPI. Encore une fois, je donne des exemples des procès qui ont eu lieu jusqu'à présent et comment les victimes ont été des sujets très actifs dans ces procès.

[…]

Évidemment, ce n'est pas la tâche du Bureau du Procureur de se charger des réparations. C'est aux juges, et ils statueront comme ils le veulent, et le fonds de solidarité pour les victimes prendra le relais. Mais ce que nous avons entrepris au niveau du Bureau du Procureur est de voir de quelle manière nous pouvons connecter des situations pour s'entraider.

Global Voices a précédemment rapporté les tentatives [12] pour déférer le Premier ministre thailandais, né en Angleterre, devant la Cour Pénale Internationale, des Kenyans qui s'organisent pour soutenir [13] la CPI (ou envoyant des votes par SMS pour sauver un suspect), la blogosphère soudanaise [14] réagissant au mandat d'arrêt émis contre Omar al-Bashir (ici [15] aussi), des blogueurs africains réagissant à l'arrestation de Karadžić [16], le procès de Charles Taylor [17] à la CIJ, et autres encore.

Quand on traite d'institution mondiale, il faut commencer par travailler à l'établissement d'une conversation globale autour d'elle ; avec un peu de recul et interrogé sur ce qu'il pense de la cour, Ahron Young [18], le Chef de bureau pour Sky News à Melbourne, écrit [19]:

Je suis d'accord qu'il faut faire quelque chose dans les pays corrompus la CPI offre au moins un peu d'espoir que quelque chose peut être fait.

Jahanzaib Haque, éditeur web pour “The Express Tribune [20], écrit [21]:

Je n'ai pas une très bonne opinion de la CPI, mais je crois en la justice sans frontières, et la CPI est une (défectueuse) étape nécessaire dans la bonne direction vers une existence unifiée, cosmopolite et universelle.