Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur la Révolution égyptienne 2011.
Le Cabinet du Dr Essam Sharaf vient de demander l'autorisation de démissionner au Conseil Supérieur des Forces Armées (CSFA, en anglais SCAF) qui doit se prononcer sur son acceptation ou refus. Pour les révolutionnaires et manifestants qui en sont à leur troisième jour de bataille avec la police et l'armée sur le place Tahrir et alentour, c'est une nouvelle qui n'apporte rien de nouveau sur la table. Leur revendication principale est que le CSFA cède le pouvoir à un gouvernement civil.
En février, le CSFA avait pris les commandes lorsque Hosni Moubarak avait été chassé après 18 jours de manifestations. Depuis les Egyptiens se plaignent que le nouveau pouvoir militaire oeuvre à l'encontre de la révolution et de ses objectifs. Le premier cri de ralliement des contestataires est l'appel à la démission du Maréchal d'armée Mohamed Hussein Tantaoui, le commandant en chef du CSFA.
Mona Eltahawy a tweeté hier :
@monaeltahawy: Lors du #Jan25, l'armée regardait la police tirer sur les manifestants. Maintenant l'armée tire aux côtés de la police. On voit bien de quel côté est le #SCAF sur #Tahrir
Ce sentiment ressort clairement de l'accueil qu'a fait Tahrir à la nouvelle de la démission en cours du Cabinet. Mohammed Effat tweete depuis Tahrir :
@3effat: quelqu'un vient de relayer la nouvelle que le Cabinet a démissionné, personne n'a même fait attention à lui #Tahrir
et ajoute :
@3effat: un manifestant a dit : “c'est Tantaoui et le SCAF le problème et pas le foutu cabinet” #Tahrir
Ensuite, des informations contradictoires se sont bousculées dans la presse comme sur les médias sociaux.
L'observateur émirati Sultan Al Qassemi tweete que le SCAF vient d'accepter la démission du cabinet :
@sultanalqassemi: Dernière heure Al Jazeera : le SCAF accepte la démission du cabinet égyptien
Il est contredit par la journaliste Hind Hassan :
@hindhassan: Ainsi la télévision d'Etat égyptienne dit que la démission du cabinet n'a PAS été acceptée par le #SCAF en dépit d'informations précédentes contraires. #EGYPT
Les internautes réagissent sur Twitter.
Le journaliste Blake Hounshell rappelle :
@blakehounshell: Le poltron et édenté cabinet égyptien a offert sa démission : la dernière fois que c'est arrivé ils sont restés à leur poste.
Le stratagème n'échappe pas à Mohamed El Dahshan. Il écrit [en arabe] :
Le commentateur politique Shadi Hamid se demande si les élections parlementaires, dont le début est programmé pour le 28 novembre, seront maintenues. Il note :
@shadihamid: J'espère que cet enchaînement n'aura pas lieu, mais il se pourrait : démission du Premier Ministre, nomination d'un nouveau gouvernement, report des élections. #Egypt
The Arabist ajoute :
@arabist: La démission du cabinet égyptien ne peut que calmer l'agitation si celui qui le remplace a de la crédibilité.
Conclusion de l'Egyptienne Amira Salah-Ahmed :
@Amiralx: Si la démission est refusée et que les ministres retournent au travail, ils seront faibles et complices de la violence. Prenez vos cliques et vos claques et allez-vous en !
Pendant ce temps, l'action continue au centre du Caire, autour de Tahrir, comme dans l'Egypte provinciale.
Jon Jensen vient de rapporter :
@jonjensen: Tirs nourris de la police sur la foule rue Mohamed Mahmoud. On entend les balles de fusil ricocher sur les bâtiments et les barricades. #Egypt #Tahrir
Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur la Révolution égyptienne 2011.