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Chili : Unis pour sauver le site des Dunes de Concon

Catégories: Amérique latine, Chili, Cyber-activisme, Environnement, Manifestations, Médias citoyens

[Liens en espagnol] Après avoir engagé les démarches pour la construction d'un complexe immobilier au beau milieu de l'écosystème des Dunes de Concon [1], l'entreprise Reñaca Concón S.A. s'est heurtée à une levée de boucliers des autochtones de la région, bien déterminés à empêcher un tel affront à la nature chilienne. Mais le 27 décembre 2011, le cauchemar a commencé : la zone protégée est désormais cernée de barrières, prête pour les travaux …

De nombreux internautes chiliens se sont ralliés à la cause des 50 habitants ayant manifesté [2] sur les lieux du “crime”. La destruction d'un site protégé en faveur de l'édification de plus d'une vingtaine de bâtiments de luxe [3] crée la polémique.

@Perro_del_Lucho [4] lance un appel sur Twitter :

Les amis, je vous en prie, faites circuler : #noalcierredunar [5] ! L'entreprise est en train de barricader la dune ! Il faut faire vite !

[6]

Dunes de Concón. Photo de l'utilisateur Flickr Claudio Alvarado Solari (§Claudio§) (CC BY-NC 2.0)

Javier Sanfeliú (@sanfeliu [7]) lui répond :

Certains promoteurs manquent cruellement de discernement, d'éthique et de morale. Cela me met hors de moi. Soyez prêts à lutter ! #noalcierredunar [5]

Sur Facebook, Pablo Andrés Roldán López fait foi de son dépit :

C'est un jour de désolation. Pour la jolie région de Concon, pour le Chili..pour l'âme. La réalité est cruelle, c'est bel-et-bien l'argent qui gouverne, envers et contre tout, l'argent corrompt et manipule, l'argent est tout-puissant. Les dunes de Concon disparaissent pour laisser place à de somptueux édifices, dont seuls quelques privilégiés pourront profiter. Enfants et amants peuvent désormais renoncer aux couchers de soleil depuis les dunes. Mais Dieu merci, le Soleil n'est pas encore à vendre…

Certains internautes ont pris la liberté de citer le nom d'acteurs politiques ayant, de près ou de loin, pris part au projet : le compte Twitter du programme politique Diffamateurs [8] (@difamadores [9]) indique par exemple qu'un ex-ministre y a participé.

“Fermeture des Dunes de Concon : à qui la faute ? Réponse : l'un des responsables se nomme Edmundo Pérez Yoma” (source : #noalcierredunar)

Le blogueur @donliebre [10] révèle qu'un cousin du Président Sebastian Piñera a également collaboré :

Mais qui donc, se cache derrière l'avocat et représentant de la firme immobilière Reconsa ? Réponse : Herman Chadwick http://tiny.cc/q01tc [11]” (source : # noalcierredunar [5])

Les manifestants sont parvenus à freiner l'avancée des travaux, mais ce n'est qu'une question de temps. Ils ont certes fait sauter une partie du grillage, mais ce n'est pas là ce qu'ils veulent. C'est simple : soit le Président renonce aux 19 hectares qu'il s'apprête à piller, soit il déclare l'écosystème comme faisant partie intégrante de la zone protégée. [2] La dernière alternative risque cependant de poser problème, comme l'explique Elda Arteaga dans un article de Nuestro.cl [12] :

La zone appartient à des particuliers. La seule solution pour la municipalité, est de céder des terrains de valeur comparable.

[13]

Les Dunes… (sans pollution immobilière !) Photo de l'utilisateur Flickr la yegua (CC BY-NC-ND 2.0)

Pour sa part, le directeur général de la Reconsa défend corps et âme le projet immobilier dans le quotidien El Mercurio de Valparaíso [14]:

[…] “le complexe sera desservi par une grande avenue bordée par un mur et/ou grillage. Ainsi, non seulement les résidents profiteront pleinement de la vue environnante, mais ils disposeront également d'un accès sécurisé depuis ladite avenue (empêchant à tout intrus de pénétrer dans les locaux).”

[…] “les professionnels à qui l'on a fait appel ont minutieusement étudié le terrain, et sont désormais capables de transformer le complexe immobilier en un atout pour la région.”

L'association à but non lucratif Red Duna Libre [15] se fixe comme objectif de restreindre au maximum l'urbanisation de la zone afin de protéger l'écosystème qui s'y développe, comme le montre la vidéo Salvemos las Dunas de Concón [16], qui explique l'importance de l'écologie, ainsi que son rôle face au secteur immobilier qui menace chaque jour davantage les mesures de protection de la nature, à l'instar du Sanctuaire de la Nature [17] qui est passé de 55 hectares à seulement 19,5.

Red Duna Libre (@dunalibre [18]) a par ailleurs récolté plus de 50.000 signatures contre le projet immobilier (cf. ce lien [19]). Rendez-vous sur #noalcierredunar [20] ou #dunaslibres [21] pour nous faire part de vos réactions !