Le gouvernement permet les activités minières et forestières des grandes compagnies et de leurs avides partenaires étrangers. Le gouvernement les autorise à s’emparer de nos ressources naturelles en échange de quelques minimes bénéfices ou investissements.
La conversion des forêts en plantations d’ananas, de jatropha (pour le biocarburant), de bananes et autres cultures d’exportation est aussi une pratique largement étendue a déclaré le groupe environnemental Panalipdan Mindanao. Selon les études de l’Institut national des Sciences géologiques, la ville de Cagayan de Oro est devenue plus vulnérable aux inondations en raison de la conversion de 2000 hectares de forêts sur la ligne de partage des eaux, en amont du fleuve Pulangi, en fermes d’ananas par l’un des plus grands exportateurs d’ananas au monde, la compagnie Del Monte-Philippines.
Nous réitérons l’affirmation selon laquelle c’est le régime d’Aquino qui est en lui-même une catastrophe humaine, ayant transformé l’inévitable réalité des fortes pluies en une tragédie: et ce, tout d’abord, parce que Noynoy (NdT : surnom du président) a lui-même supprimé le fonds pour la préparation aux catastrophes du budget 2011. Pas même un centavo du “Fonds pour les Catastrophes” n’est allé pour préparer le nord de l’île de Mindanao ou aider quelque autre endroit du pays à faire face à ce problème des catastrophes naturelles. Ensuite, parce qu’il continue à autoriser l’abattage “légal” massif du bois par les compagnies minières, agricoles, forestières et immobilières.

Une photo de MindaNews montre le bois charrié par les inondations depuis les sites d’abattage du bois jusqu’à la ville d’Iligan.
Outre étiqueter amplement “de gauche” toutes les critiques, les relations publiques pro- industries minière et forestière essaient également de mener une offensive en semant le trouble et en servant des mensonges.“Le bureau des Mines et des sciences géographiques a confirmé qu’il n’y a aucune exploitation minière à grande échelle dans les villes de Cagayan de Oro et d’Iligan…,” a déclaré le Président-Directeur adjoint, Philip Romualdez.Les opérations minières sont bien évidemment situées très loin de la ligne de partage des eaux entre Cagayan de Oro et Iligan.Dans le même temps, le directeur exécutif adjoint de l’Association philippine des producteurs de bois (PWPA), Maila R. Vasquez, a nié l’existence d’exploitations forestières commerciales dans le nord de l’île de Mindanao…Alors d’où viennent les milliers de morceaux de bois coupés qui ont détruit les habitations, jonchent non seulement à présent la côte mais bouchent les fleuves?

Divers groupes appellent le gouvernement d’Aquino à sanctionner les responsables de la catastrophe. Crédit photo : Karlos Manlupig
Bien que ce ne soit certainement pas le moment de s’amuser à faire des reproches, ll faut exiger la responsabilité. Dans d’autres pays, notamment au Japon, les autorités se retirent d’elles-mêmes de l’échiquier en démissionnant et en assumant leurs responsabilités. Malheureusement, nous n’avons pas cette tradition ici. Donc, je salue le groupe de travail créé par le Président pour enquêter sur ce qui s’est passé bien que j’aurais préféré que ce soit une commission indépendante qui mène cette tâche afin d’obtenir des résultats plus objectifs. Néanmoins, lorsqu’ils auront fini, j’espère qu’ils intenteront les actions en justice adéquates en matière criminelle, civile et administrative contre les autorités responsables. Je voudrais en particulier que soient accusées les autorités qui ont été les complices d’activités ayant aggravé la catastrophe ou ceux qui le savaient et avaient le pouvoir d’empêcher cela (mais ne l’ont pas fait par négligence).