[Liens en anglais]
Ne pas porter de vêtements « qui frappent l’œil » et ne pas oublier l’uniforme de « combat de mangouste » pour les cérémonies officielles. Ces instructions loufoques sont tirées de la traduction en anglais du site du ministère malaisien de la Défense qui a fait la une la semaine passée. Elles ont été supprimées depuis, mais les internautes ont eu le temps d’en débattre sur différents réseaux sociaux.
Le blog Uppercaise a étudié les erreurs de traduction :
Selon le code vestimentaire, les responsables et le personnel doivent porter des « vêtements éthiques », tout en précisant que « le code vestimentaire est interdit au travail ».
«Des vêtements éthiques » étaient requis (même si aucun code éthique concernant l’habillement n’était disponible). Toutefois, les habits ne doivent pas être de ceux qui pourraient être portés pour des fêtes ou des piques-niques.
Le jeudi est déclaré jour du « combat de mangoustes » pour les personnes ne portant pas d’uniforme. L’habit de « combat de mangoustes » est aussi requis pour les « cérémonies officielles qui n’exigent pas l’utilisation de certains types de vêtements ».
Les hommes doivent porter des chemises « civette malaise serrée trois “berbutang” » ou « cinq civettes », avec des pantalons longs, mais sans retrousser les manches et avec « chemise comprise ». Les femmes doivent porter des vêtements appropriés « nettement et poliment, conformes à la pratique d’un caractère noble ».
Les vêtements « qui frappent l’œil » est une traduction littérale de pakaian yang menjolok mata, qui désigne des vêtement suggestifs en malais. Parmi les phrases incorrectement traduites, figurait une autre perle ayant fait rire de nombreuses personnes : « Après le retrait de l’armée britannique, le gouvernement malaisien prend des mesures drastiques afin d’augmenter le niveau de toute menace de sécurité nationale ».
Le ministère a attribué les fautes à Google Translate, utilisé pour traduire vers l’anglais le contenu en malais du site web. Pourtant, lorsque l’auteur du blog Uppercaise à voulu se servir du même outil afin de vérifier ces dires, il a obtenu des résultats différents.
Les déclarations du ministère de la Défense sonnent déjà comme une blague, mais la traduction du code vestimentaire est carrément hilarante.
Le tableau ci-dessous comprend quelques exemples. La mauvaise traduction est-elle imputable à Google ou au ministère ? Le ministère a-t-il dit la vérité ou tenté de faire porter le chapeau à quelqu’un d’autre ? Si un gouvernement ment à propos de ce genre de choses peut-on lui faire confiance sur des questions plus importantes ?
Le blog Uppercaise souhaite que le ministère assume ses responsabilités à propos des erreurs commises.
Les défenseurs des politiciens trouvent toujours des excuses pour expliquer que ceux-ci étaient mal informés. Ce n’est pas parce que son mensonge a été la conséquence d’un autre mensonge qu’il est excusable. Les ministres sont responsables devant le public de la gestion de leur ministère.
Si un fonctionnaire ment, celui-ci reçoit une punition mais c’est au ministre d’en prendre la responsabilité envers le public.
Ainsi fonctionne la démocratie constitutionelle.
Khoo Kay Peng propose au ministre de revoir les procédures de recrutement.
Le ministre Ahmad Zahid Hamidi devrait apprendre rapidement que tout ne peut pas être « automatisé ». Et en aucun cas la langue. Il ferait mieux de réviser la procédure de recrutement pour son ministère et d’employer du personnel maîtrisant réellement l’anglais ou du moins capable de faire preuve d’esprit d’initiative pour réaliser correctement des tâches.
Cette situation est particulièrement embarassante, non seulement pour le ministère de la Défense, mais aussi pour l’ensemble du gouvernement.
Ktemoc Konsiders conseille au ministère de s’en tenir au malais.
Je suis au courant que le ministère de la Défense malaisien utiliser un mélange de malais et de mauvais anglais sur son site. J’ai déjà consulté plusieurs fois ce site pour y chercher des informations et j’y ai trouvé de telles horreurs. Je crois qu’il ferait mieux de ne pas le traduire en anglais.
As I See It souhaiterait que le ministère apprenne à utiliser correctement Google Translate
S’il vous plaît, ne nous prenez pas pour des idiots ! Si vous utilisez Google Translate, vous ne devez pas employer telle quelle la traduction obtenue. N’importe qui doté d’une intelligence moyenne le sait. Si vous ne tenez pas compte du contexte, vous obtenez des phrases comme celles mentionnées plus haut. Vous pouvez bien sûr identifiez et corrigez les erreurs avant de les publier sur le site web, si vous le révisez, et plutôt deux fois qu’une. Bien sûr, cela implique de ne pas dormir au travail.
Les internautes ont également réagi sur Facebook. Eric Chin considère que le ministère devrait avoir fait appel à une agence locale au lieu d’utiliser Google Translate.
La question qui se pose naturellement est : pourquoi bon Dieu le ministère de la Défense a-t-il utilisé Google Translate alors qu’il pouvait charger l’Institut Penterjemahan Negara de ce travail ?
Mary-Ann Chong se demande pourquoi le ministère n’a pas les moyens d’engager un traducteur.
Notre ministère de la Défense ne peut-il pas payer un traducteur au lieu d’utiliser Google Translate ? De tous les moyens et toutes les tentatives d’économie d’argent public, il a choisi celui où ils sont le moins performants.
Selon Mekanda Sandhu, cette situation reflète les faibles connaissances en langues étrangères des citoyens malaisiens.
The Star ce fait l’écho de la traduction anglaise des instructions du ministère de la Défense pour rappeler le mauvais niveau en termes de bilinguisme.
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