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Zambie : Guy Scott, le vice-président blanc, est-il légitime pour assumer cette fonction ?

Catégories: Afrique Sub-Saharienne, Zambie, Droit, Médias citoyens, Politique

[Liens en anglais] L'ancien parti au pouvoir, le MMD, a contesté la légalité [1] de la nomination du premier vice-président blanc [1] de la Zambie indépendante, le Docteur Guy Scott, menaçant de porter l'affaire devant la cour de justice afin d'examiner sa constitutionnalité.

Le président national du MMD pour les affaires juridiques, George Kunda, procureur de la République, ancien vice-président et ministre de la justice (des postes qu'il détenait simultanément avec  la deuxième plus haute fonction de l'état), a récemment déclaré que le Docteur Scott n'était pas qualifié [2] pour occuper son poste actuel, apparemment parce qu'il n'a pas pris les fonctions de président dans les deux seules occasions jusqu'ici où le Président Michael Sata s'est absenté du  pays.

[3]

Le nouveau vice-président Guy Scott. Image du site du Patriotic Front

Mais un blogueur, Munshyawamunshya [4], affirme que le Dr Scott est qualifié pour se présenter comme président de la république, en disant :

L'article 34 de la Constitution de la République de Zambie de 1991 (telle que modifiée en 1996) contient la fameuse clause de la “filiation présidentielle”, qui dit parmi d'autres choses que pour être président de la Zambie les deux parents doivent être des “citoyens de la Zambie par la naissance ou la descendance.”[…] Cette étude montre que si l'article 34 est lu conjointement avec la décision de la Cour suprême dans l'affaire Lewanika et autres contre Frederick Chiluba, Guy Scott et bien d'autres seraient éligibles à la présidence de la République.

Munshyawamunshya, se référant à des affaires judiciaires similaires impliquant le premier Président Dr Kenneth Kaunda [5] qui est par filiation du Malawi, son successeur feu Frederick Chiluba [6], a déclaré être né en République démocratique du Congo voisine et le quatrième président, Rupiah Banda [7], dont l'éligibilité à la présidence avait été, ironiquement, contestée par le Front patriotique actuellement au pouvoir parce qu'on soutenait qu'il provenait du Malawi, remarque [4] :

La conséquence de l'interprétation judiciaire signifie qu'une constitution comme celle que nous avons en Zambie s'inspire de plusieurs sources. Tout d'abord, notre constitution est dérivée d'un document écrit matériel, qui a été adopté par notre parlement en 1991 et modifiée en 1996. Ce que ce document contient est notre constitution. Toutefois, ce seul document ne constitue pas toute la constitution zambienne. Une vision correcte de la loi constitutionnelle de notre république se trouve dans ce document ainsi que dans les décisions de la Haute cour et la Cour suprême qui ont interprété certaines sections de cette constitution.

Munshyawamunshya ajoute [4] :

…[L] a Cour a identifié de sérieux problèmes avec l'exigence que les parents d'un candidat présidentiel soient zambiens par la “naissance ou de descendance”. Les Cours suprêmes [sic] font remarquer que cette loi posera de graves problèmes dans l'avenir. En substance, elles ont jugé que cet article ne peut s'appliquer aux Zambiens dont les parents sont nés avant 1964 – avant il y ait eu une République de Zambie. En bref, des gens comme M. Chiluba (né en 1944), Michael Sata (né en 1944), Rupiah Banda (né en 1943), Guy Scott (né c.1940) et ou Kenneth Kaunda (né en 1924) ne peuvent pas prouver que leurs parents étaient zambiens. En effet, au moment de la naissance des parents de ces personnes dans les années 1800, il n'y avait pas d'entité juridique ou constitutionnelle connue sous le nom de la Zambie.

Munshyawamunshya conclut [4]:

Au vu des arguments ci-dessus, ma conclusion est que, nonobstant l'article 34, Son Excellence Guy Lindsay Scott peut légalement satisfaire à l'exigence de l'article 34 et peut effectivement servir en tant que président de la République de Zambie. A moins d'être annulée, la jurisprudence Léwanika et autres c. Frederick Chiluba fait loi et elle s'applique donc à Guy Lindsay Scott.

Commentant les observations de Munshyawamunshya, qui ont paru plus tard dans le Lusaka Times [8], Janet C dit que l'Afrique n'est pas prête pour un président blanc:
OK – même s'il est qualifié – et je ne veux pas être raciste de quelque façon que ce soit – MAIS dans l'Afrique actuelle, ce serait “politiquement incorrect” de voir un blanc diriger une société à prévalence noire. J'aime ba Guy et pense qu'il devrait rester vice-président, mais certainement pas devenir président – L'Afrique n'est pas encore prête pour un président blanc!!

En réponse à Janet C, Peter écrit:

# 3 VOUS AVEZ UN SERIEUX PROBLEME DE RACISME. GUY SCOTT EST ZAMBIEN ET IL EST QUALIFIE POUR ETRE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE. NE LAISSEZ PAS LA COULEUR VOUS AVEUGLER. IL ETAIT TEMPS QUE LE PRESIDENT SATA NOMME GUY DANS UNE FONCTION SUPPLETIVE COMME LA SITUATION A ETE CLARIFIEE PAR CEUX QUI CONNAISSENT LE MIEUX. JE SUIS PRESQUE SUR QUE MEME LE PRESIDENT SATA N'ETAIT PAS SUR DE CELA – PAS ETONNANT QU'IL AIT ATTENDU CETTE OCCASION POUR EN DEBATTRE.

Sur Twitter, un utilisateur avait ceci à ajouter:

@CoolKanis [9]: Les attaques continues de George Kunda contre notre Vice-Président Guy Scott sont une indication claire que, cette [obscénité supprimée] est un #Racist [10].#IHateRacists [11]

Un autre utilisateur de Twitter avait ceci à ajouter :

@missbwalya: Comment se peut-il que George Kunda ait été ministre de la justice alors qu'il ne comprend pas notre Constitution ? Quel triste personnage !href=”https://twitter.com/#%21/search?q=%23Zambia”>#Zambia