Patrie de grands hommes d'Etat africains comme Cheikh Anta Diop [1] et Léopold Sédar Senghor [2], le Sénégal était le phare de la démocratie en Afrique. C'est fini.
A une semaine de l'élection présidentielle, le Sénégal s'enlise dans la violence allumée par la candidature du président sortant Abdoulaye Wade, qui brigue un troisième mandat [3]. Depuis l'avalisation de la candidature Wade par le Conseil Constitutionnel, l'opposition organise des manifestations de rue contre sa prétention à se représenter, en claire violation, selon elle, de la constitution sénégalaise.
Cela fait six jours que manifestants et policiers sont engagés dans un face-à-face qui a culminé en violents affrontements vendredi 17 février. Amnesty International écrit [4] que de nombreux manifestants ont été intimidés et arrêtés. Cheikh Bamba Dièye, l'un des candidats à la présidentielle, a été arrêté et brièvement gardé à vue pour avoir pris part aux manifestations [5].
C'est depuis quatre jours l'escalade dans les affrontements, commentés et documentés en photos et vidéos sur les réseaux sociaux. Les mots-clics utilisés sur Twitter pour parler des heurts et des événements pré-électoraux au Sénégal sont #sunu2012 [7], #kebetu [8] et #M23 [9].
Il y a eu jusqu'à présent 10 blessés dans les échauffourées. Voici quelques vidéos et photos de la scène à Dakar :
Cette vidéo d'un policier lançant une grenade dans une mosquée a rendu furieux beaucoup de Sénégalais :
D'autres violences près de la mosquée :
Une vidéo du blogueur Basile Niane [12] à la manifestation Place de l'indépendance :