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Cuba, USA: 50 ans d'embargo, points de vue de blogueurs (2/2)

Catégories: Amérique latine, Cuba, Economie et entreprises, Médias citoyens, Migrations & immigrés, Politique, Relations internationales

Voici la seconde partie d'un article traitant du point de vue des Cubains sur le 50ème anniversaire de l'embargo. Vous pouvez lire la première partie ici [1].

L'embargo des États-Unis (ou blocus) contre Cuba soulève des réactions toujours aussi passionnées, des débats et des réflexions qui ne se calment pas avec le temps: l'embargo a maintenant 50 ans. Au-delà des opinions des politiciens, des diplomates et des stratèges, les Cubains – à l'intérieur et à l'extérieur de l'île – ont vécu et ressenti l'embargo sur le terrain.

C'est dans cet esprit que la rédactrice en chef de Global Voices Caraïbes, Janine Mendes-Franco [2] et l'auteur du présent article avons interviewé un blogueur de la diaspora et une habitante de Cuba pour offrir des points de vue différents sur l'embargo, une question très complexe et multidimensionnelle. Janine a interviewé Alberto de la Cruz [3], rédacteur en chef du blog babalu [4] , et Firuzeh, Elaine Díaz, rédactrice en chef du blog Polémica Digital [5], journaliste, professeur de journalisme à l’Université de La Havane [6] [en espagnol] et contributrice pour Global Voices [7] [en espagnol].

Global Voices (GV): L'embargo américain contre Cuba – sans doute le blocus économique le plus long de l'histoire – a récemment fêté ses 50 ans. Ses partisans y voient une mesure nécessaire contre un régime communiste; les critiques disent que cette politique est un échec qui ne met pas vraiment à mal le régime, mais, plutôt, le Cubain moyen. Où vous situez-vous?

Elaine Díaz (ED): Definir una posición puede ser difícil; pero, en este caso, siempre ha sido sencillo ubicarse en un espacio. El bloqueo, que algunos llaman embargo, me parece, en primer lugar, una ofensa a Cuba como nación. Ningún país tiene derecho a imponer sanciones financieras o políticas a otro por estar en desacuerdo con sus sistema político. Cada pueblo tiene derecho a escoger su filiación ideológica, y Cuba no es la excepción. El temor al fantasma del “comunismo” le ha brindado un marco legal a Estados Unidos para imponer este conjunto de leyes que, contestando tu segunda pregunta; no afectan en nada al gobierno, sino al ciudadano común, que se ve privado del acceso a artículos de primera necesidad porque se encarecen las inversiones y nuestro maltrecha producción nacional no da abasto a la demanda actual.

Elaine Díaz (ED): Prendre position peut être difficile, mais dans le cas présent, il a toujours été facile pour moi de me déterminer sur ce sujet spécifique. Le blocus, que certains nomment embargo, est, je pense, tout d'abord, une insulte à Cuba en tant que nation. Aucun pays n'a le droit d'imposer des sanctions financières ou politiques à un autre pays en raison de désaccords sur son système politique. Tout le monde a le droit de choisir son appartenance idéologique, et Cuba ne fait pas exception. La crainte du spectre du «communisme» a fourni un cadre juridique aux États-Unis pour leur permettre d'imposer cet ensemble de lois. Et pour répondre à votre deuxième question, l'embargo n'a aucune incidence sur le gouvernement, mais bien sur les citoyens ordinaires qui sont privés de l'accès aux matériels de base et aux denrées alimentaires qui deviennent plus chers parce que nos capacités d'investissement sont durement touchées et que la production nationale ne peut pas faire face à la demande actuelle.

GV: Quels sentiments a-t-il fait naître selon vous?

Elaine Díaz (sur la droite) avec un ami blogueur.


ED: Creo que ha creado un sentimiento de atrincheramiento, de necesidad de defender la isla, de promover un sistema político autónomo que ha sido capaz de resistir esta hostilidad durante 50 años.

ED: Je pense qu'il a créé un sentiment de repli sur nous-mêmes, le sentiment de la nécessité de défendre notre île, afin de promouvoir un système politique autonome qui a été en mesure de résister à cette hostilité pendant 50 ans.

GV: Pensez-vous que l'embargo, actuellement, améliore la situation politique ou celle des Droits de l'Homme à Cuba?

ED: En lo absoluto.

ED: Absolument pas.

GV: Voyez-vous une meilleure alternative?

ED: Respetar el derecho a la autodeterminación de los pueblos.

ED: Respecter le droit à l'autodétermination des peuples et des nations.

GV: Que pensez-vous de la récente levée des restrictions de voyage et de la possibilité d'effectuer des paiements plus facilement?

ED: Me parece una medida muy acertada. Existen muchísimas familias sufriendo por la enemistad de dos gobiernos. El bloqueo se ha traducido en la separación de familias, de padres e hijos de alguna manera indirectamente. Hasta hace algunos años tener un familiar residiendo en Estados Unidos constituía un estigma; las recientes medidas de flexibilización tanto desde Cuba como por parte de Estados Unidos, sientan las bases, aunque aún insuficiente, para un diálogo entre las dos naciones.

ED: Je pense que c'est une très bonne mesure. Il y a de nombreuses familles qui souffrent à cause de l'inimitié entre les deux gouvernements. Le blocus a entraîné la séparation de familles, des parents et des enfants, de façon indirecte. Il y a quelques années encore, avoir de la famille résidant aux États-Unis était stigmatisant, ces récentes mesures d'assouplissement, prises à la fois par Cuba et par les Etats-Unis, permettent de jeter des bases, encore insuffisantes, pour entamer un dialogue entre les deux nations.

GV: Comment l'embargo a-t-il affecté Internet à Cuba?En termes d'infrastructures, d'accès, de distribution.

ED: Acceso a alguna tecnología en específico. No creo que Cuba estuviese en ningún momento de acuerdo en conectarse a algunos de los cables de fibra óptica que provee Estados Unidos por cuestiones de seguridad nacional

ED: Il a affecté l'accès à une technologie particulière. Je ne pense pas que Cuba soit jamais d'accord pour se connecter avec des câbles en fibre optique fournis par les États-Unis en raison de la sécurité nationale.