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Le rapport annuel 2011 sur la situation des défenseurs des droits de l'homme en Chine

Catégories: Chine, Droit, Droits humains, Liberté d'expression, Médias citoyens, Technologie, Advox

L'organisation Chinese Human Rights Defenders (Les défenseurs des droits de l'homme chinois) a publié [1] son rapport annuel 2011 [lien en anglais]. En dépit de la sévère surveillance d'Internet, les internautes et les militants continuent de se battre contre la machine de la censure. Voici quelques extraits de la partie du rapport sur “la liberté d'expression”.

La “Révolution du jasmin” au Moyen-Orient a incité le gouvernement chinois à renforcer son contrôle de l'Internet :

Le gouvernement a continué à entraver la liberté d'expression en ligne et à tenter de bloquer la diffusion d'informations sur les droits de l'homme. La censure a été maintenue par les autorités, avec l'élaboration de listes de mots-clés interdits, la promulgation d'édits de contrôle, ou “directives” pour le contrôle des médias et des discussions sur Internet, la fermeture de sites Web, blogs et microblogs, l'organisation de la répression lors des “périodes sensibles”, ainsi que pour soit-disant extirper la “pornographie” et les “rumeurs”.

Outre la mise à jour de la “grande muraille de pare-feux” mise en place pour bloquer les sites étrangers, le filtrage des mots-clés, les autorités  peuvent aussi perturber les VPN (ndt: passerelles cryptées) et d'autres outils de contournement pour empêcher les internautes chinois d'établir des contacts avec les dissidents à l'étranger. Le micro-blogging est également la principale cible de la régulation:

Le développement le plus alarmant en 2011 a été l'introduction par le gouvernement de l'exigence pour les micro-blogueurs d'utiliser leurs vrais noms lors de leur inscription pour ouvrir un compte. La blogosphère interne en plein esor s'est révélée très efficace dans la dénonciation des errements des autorités au cours des dernières années, mais elle est aujourd'hui menacée de restrictions en raison de cette exigence.

Après beaucoup de spéculations au sujet de son introduction, il a été annoncé à la fin de l'année que cette mesure serait appliquée à Pékin, Shanghai, Tianjin, Guangzhou et Shenzhen. Étant donné que les deux principales sociétés de micro-blogs en ​​Chine – Sina et Tencent – sont basées à Pékin et à Shenzhen, la nouvelle mesure est susceptible d'affecter la plupart des 250 millions d'utilisateurs de micro-blogs chinois  enregistrés.

Néanmoins, les activistes ont mis au point une stratégie pour faire face aux nouvelles mesures de censure :

Les militants ont également noté la difficulté accrue pour accéder et utiliser des microblogs, mais ils ont dit qu'il y avait des moyens de contourner cela ainsi que les autres mesures de censure. Par exemple, ils “ont mis en place plusieurs sites, blogs et micro-blogs” et qu'ils “changent continuellement … leurs moyens de communication et adresses email”, de sorte qu'il a été difficile pour les autorités de suivre leurs activités. Lorsque les micro-blogs étaient supprimés, les internautes ne tardaient pas à “se réincarner” en s'inscrivant pour de nouveaux comptes.