En Argentine, tous les 2 avril, est commémoré le Jour des anciens combattants et des victimes de la Guerre des Malouines et à chaque anniversaire resurgit un sentiment de récupération de ce qui a été perdu là-bas en 1982. Mais l'année 2012 ne sera pas une date qui passera inaperçue. Suite aux diverses annonces de la Présidente Cristina Fernandez de Kirchner à propos du conflit diplomatique avec le Royaume-Uni autour des îles Malouines, le sentiment nationaliste plane de nouveau dans la société argentine.
Le blog d’ArturoDiazF résume en quelques mots ce sentiment national :
Personnellement, je crois que l'appel au nationalisme a toujours été l'excuse parfaite pour fédérer une nation. Raviver le sujet des Malouines est un cheval de bataille pour détourner l'attention de l'opinion publique de la situation économique de l'Argentine.
Divers faits sont survenus ces dernières semaines : la visite de la Présidente Cristina Fernandez au Chili, le rejet de l'UNASUR d'exploiter des hydrocarbures aux Malouines, la possible reprise des vols entre l'Argentine et ces dernières. Que pensent de cette situation ceux qui vivent aux Malouines ?
John Fowler [en anglais], rédacteur en chef de Penquin News, un hebdomadaire des Malouines, résume le sentiment d'un kelper (un habitant des Malouines) :
I think we would like to see the “sovereignty umbrella” hoisted again so that issues of shared concern like fish stocks and hydrocarbon exploration can be discussed to our mutual benefit without prejudice and we would also really like the Argentine government, as they once promised, to stop using the name Puerto Argentino to identify our capital, Stanley. Unlike Malvinas which is a name with historical authenticity, used in a more or less neutral sense throughout the Spanish-speaking world, Puerto Argentino remains as an unpleasant reminder of an even more unpleasant time and its continued use thirty years later is an insult.
D'un autre côté, le gouvernement péruvien a, selon l'agence d'informations argentine Telam, annoncé l'annulation du permis octroyé à Londres pour la visite de routine d'une frégate anglaise :
Cette décision a été adoptée dans l'esprit des engagements de solidarité latino-américains pris dans le cadre de l'Unasur relativement aux droits légitimes de la République argentine dans le conflit de souveraineté sur les Malouines, l'île de la Georgie du Sud, les îles Sandwich du Sud ainsi que les espaces maritimes environnants”, a expliqué le Ministre des Affaires étrangères, Rafael Roncagliolo, dans une brève déclaration à l'agence de presse gouvernementale andine
La réponse du gouvernement britannique ne s'est pas faite attendre et, selon le quotidien La Nación, ce dernier déplore l'annulation :
Le gouvernement britannique a déploré aujourd'hui la décision du Pérou de se solidariser avec l'Argentine dans ce conflit pour les îles Malouines et d'annuler la visite prévue de la frégate britannique “HMS Montrose” au port de Callao.
De nouveau, à l'approche du 2 avril, le sujet des ‘Malouines’ ou des ‘Falklands’ prend une résonance nationale et internationale et met en lumière des positions contradictoires. Diego Vera (@dverasm) twitte depuis le Chili :
Il me coûte d'entendre notre Président @sebastianpinera soutenir les prétentions démagogiques argentines sur les #falklands.
A leur tour, les insulaires s'expriment aussi sur l'ouverture de vols entre l'Argentine et les îles comme c'est le cas de Falkland Islands (@falklands_utd) [en] depuis son compte Twitter :
We would rather swim than have flights controlled by you! Leave us alone!
@CFKArgentina http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews…#falklands#british#freedom
Seba Zurutuza (@sebaZ3), conseiller législatif, commente aussi via Twitter la position des Etats-Unis quant aux Malouines:
Quelle naïveté (?) du gouvernement et de l'opposition : ils continuent de penser que les Etats-Unis vont leur venir en aide
Dans une lettre des lecteurs au Directeur du journal Informador publico (L'Informateur public), Luis E. Luchía-Puig expose une “stratégie de séduction” pour régler le conflit des Malouines :
Il faudra encore beaucoup de temps pour que les blessures d'une guerre inutile et vieille de trente ans se cicatrisent. Mais le sentiment commun éprouvé montre que, pour atteindre cet objectif, il vaut mieux séduire que harceler en promouvant des politiques de cohabitation pacifique et en facilitant les opportunités de contact. Si, à l'avenir, les insulaires perçoivent que vivre sur un territoire gouverné par notre pays est plus sûr et avantageux que dépendre d'une métropole se trouvant à 15 000 kilomètres, ils ne verront pas d'objections au changement de souveraineté et nous verrons de nouveau le bleu et blanc de notre drapeau resplendir en cette patrie qui n'a pas encore été délivrée.
Entre exposés, solutions, opinions et divergences de vues, il est à souhaiter qu'une proposition quelconque puisse servir de socle commun de manière à ce que les parties impliquées dans le dialogue aboutissent à une solution ou alors, comme l'énonce @DVDinsaurralde [en anglais], qu'on puisse peut-être aboutir à un accord par le sport :
I believe the future of #Malvinas#Falkland should be decided in a football match
En attendant, on se rapproche à grands pas du 2 avril, une date qui permet de se rappeler du passé et nous incite à analyser la présente situation des Malouines.