[Tous les liens sont en espagnol sauf mention contraire]
Alors que le Sénat continue de reporter le débat sur la dépénalisation de l’avortement thérapeutique, l’échange d’opinions se poursuit sans relâche dans le cyberespace chilien, surtout après la diffusion de deux débats sur ce sujet à la télévision chilienne. Les hashtags #aborterapeutico (avortement thérapeutique), #tolerancia0 (tolérance 0), #t0, et #VP (ces trois derniers font référence aux débats télévisés) sont ainsi devenus les principaux sujets de discussion au Chili. Le projet de loi devait être débattu au Sénat le 2 août 2011, mais, jusqu’à présent, il n’a toujours pas été mis à l’ordre du jour car d’autres projets de lois plus ou moins urgents ont été déposés.
Voici ci-dessous les principaux commentaires envoyés sur Twitter pendant les débats télévisés.
Débat de l’émission “Tolerancia Cero”
Pendant l’émission “Tolerancia Cero” (Tolérance Zéro) du 18 mars, Pato Linsky (@Patolinsky) a souligné que :
En un debate televisado sobre el Aborto a la que menos le dieron la palabra fue, adivine usted, a la única Mujer presente.
#EsteEsChile#T0
Dans un débat télévisé sur l’avortement, la personne à laquelle on accorde le moins de temps de parole est, vous l’avez certainement deviné, la seule femme présente. #EsteEsChile #T0
Giorgio Jackson (@GiorgioJackson), représentant étudiant, a jugé les propos d’un des participants :
Es muy violento lo que dice el doctor de la U Andes… Lo peor es q cree q tiene la autoridad moral para decidir por miles de chilenas.
#T0
C’est très violent ce que le docteur de l’Université des Andes dit… et le pire, c’est qu’il pense qu’il a l’autorité morale de prendre une décision au nom de milliers de femmes chiliennes. #T0
Pour l’étudiant @JAVIERLABRIN, le docteur Illanes, qui est conservateur, a le droit d’exprimer son opinion :
En 1 debate exento d argumentos moralistas y religiosos, Dr. Illanes, U andes, planteo su postura y, nos guste o no, se debería respetar
#T0
Dans un débat dominé par des arguments moraux et religieux, le Dr Illanes de l’Université des Andes a fait connaitre son point de vue et, que cela nous plaise ou non, on doit le respecter. #T0
L’utilisatrice de Twitter Trini (@Sita_Tri) a félicité un des présentateurs :
Bien Paulsen, al final esta no es una discusión científica, si no que ideológica
#T0#aborterapeutico
Bravo Paulsen, en fin de compte, ce n’est pas un débat scientifique mais idéologique #T0#aborterapeutico
Jessica Riquelme (@JessRiquelme) a posé cette question :
si en
#t0 dejaron claro q en caso de riesgo de vida de la mujer el médico está obligado a terminar el embarazo… que estamos discutiendo??
Si dans #t0 [l’émission “Tolerancia Cero”] il était évident que lorsque la vie d’une femme est en danger, le médecin est obligé de pratiquer un avortement… alors de quoi sommes-nous en train de discuter ??
Débat de l’émission “Vía Pública”
Ensuite, le 19 mars, pendant l’émission “Vía Pública” (Voie Publique) diffusée sur la chaîne TVN, l’utilisateur Elquenoaporta (@elquenoaporta), bien connu sur Twitter, a écrit le message suivant :
Prohibir el aborto de un feto inviable por razones ideológicas es tan ilógico como obligarlo. Las creencias no se imponen.
#VP
Ce à quoi le dentiste Felipe González (@Felipedental) a répondu
@elquenoaporta y quien habla de obligar a abortar? La discusión es que existan todas las opciones
@elquenoaporta mais qui parle d’avortement forcé? Le problème, c’est d’avoir toutes les options possibles.
Pour sa part, Igraine (@Igra_ine) a déclaré :
#VP si ud quiere llevar feto inviable 9 meses en su útero, bien por usted, pero si otra persona no quiere hacerlo, debe tener la opción.
#VP si vous voulez porter un fœtus non viable pendant 9 mois, tant mieux pour vous, mais si quelqu’un d’autre ne veut pas la faire, on ne doit pas l’obliger.
L’étudiante en droit Carola (@Carooola) a ajouté :
Interesante el debate en
#VP .El problema radica en no separar las creencias de las políticas públicas,sin hacer eso no hay avance
Le débat de #VP [l’émission “Vía Pública”] est intéressant. Le problème résulte dans le fait de ne pas séparer croyances et politiques publiques, si on ne le fait pas, on n’avancera pas.
Belén Araceli Lagos (@Belencillaboop) a fait cette remarque :
#vp Podemos estar muy en contra del aborto, pero lo que no se puede hacer es no debatir el tema
#vp On peut être tout à fait contre l’avortement, mais on ne peut pas refuser d’en débattre.
Alvaro Jorquera, scientifique politique, (@jorqueramora) a conclu :
#VP negarse a la idea de legislar, es no permitir que se den discusiones como la que están realizando ustedes en el programa.
#VP refuser de légiférer, c’est refuser toute possibilité de débat tel que celui qui a lieu dans cette émission.
Ce sujet et les débats qu’il suscite sont loin d’être nouveaux puisque depuis l’année dernière lorsque la Commission de la Santé du Sénat a lancé le débat sur la légalisation de l’avortement thérapeutique [en anglais], de nombreuses discussions ont eu lieu que ce soit sur internet [en anglais] ou non.
Depuis 1931, le Code Sanitaire chilien permettait le recours à l’avortement lorsque la santé de la femme était en danger. Cependant, en 1989, des mois avant la fin de la dictature, Augusto Pinochet a abrogé cette mesure suite aux pressions exercées par le cardinal Jorge Medina et l’amiral José Toribio Merino. Depuis cette date, l’avortement est illégal quelles que soient les circonstances.
Seulement cinq pays d’Amérique Latine et des Caraïbes partagent cette position juridique d’interdiction absolue : la République Dominicaine, le Nicaragua, le Salvador, Haïti et le Honduras.