[liens en anglais] Le département du Trésor américain est en train d'assouplir les sanctions d'une liste de services “relatifs à l'échange des données personnelles sur Internet ou de logiciels nécessaires pour permettre de tels services.”
Selon une annonce faite le 20 mars 2012, ces services incluent Yahoo Messenger, Google Talk, Skype (le service offert gratuitement), Acrobat Reader, Flashplayer, Java et GoogleChrome, Firefox et Internet Explorer.
La plupart des Iraniens accueilleront favorablement cette nouvelle, mais va-t-elle vraiment changer quelque chose pour les Iraniens ? Quels services devraient figurer sur la liste? Et qu'en pensent les Iraniens en Iran?
Cinq internautes partagent leurs avis et connaissances avec “Global Voices”.
Impact : refrénez votre enthousiasme
Hadi Nili, journaliste et auteur chez “Global Voices”:
Je présume qu'une telle décision n'importe pas beaucoup aux Iraniens puisqu'ils ont déjà fait face à ces restrictions et il y a beaucoup de voies alternatives, auxquelles ils peuvent recourir pour ce qui vient d'être assoupli.
Tori Egerman, militant de la société civile et blogueur américain qui a vécu pendant plusieurs années en Iran:
D'une part, cette décision n'a pas été prise en un jour. D'autre part, c'est un changement superficiel qui ne fera pas beaucoup de bien aux Iraniens. Une mauvaise politique économique combinée aux sanctions étouffent l'économie à tel point qu'une connection internet deviendra un luxe pour la plupart en Iran. Le problème avec les sanctions est qu'elles ont pour objectif de mettre l'Iran à genoux, plutôt que de promouvoir une société plus ouverte et démocratique. Finalement, elles sont un cadeau pour le régime et lui offrent plus de contrôle sur la population.
Arash Kamangir, blogueur, chercheur et membre du jury pour le Best of Blogs (le meilleur des blogs) de Deutsche Welle:
Le problème ultime en Iran est comment se connecter à l'Internet. Comment la personne va interagir sur le net est une question secondaire, la plupart du temps éclipsée par la question primaire. Mais cela ne veut pas dire que cela n'aura aucune conséquence. L'importance des nouveaux développements est essentiellement psychologique. Cela va aider si les Iraniens peuvent voir les Américains avec eux, et non contre eux. L'assouplissement des sanctions peut aider dans ce sens.
Amin Sabeti, blogueur et analyste des médias indépendant:
Je ne crois pas que cela aura un impact significatif sur les Iraniens parce qu'ils les ont tous déjà téléchargé à partir de sites miroirs ou ils utilisent des RPV (réseaux privés virtuels) pour télécharger GTalk, Yahoo Messenger, etc. Mais je pense que c'est un bon point de départ pour convaincre les compagnies américaines de lever les sanctions prises contre les utilisateurs iraniens.
Mehid Yahyanejad, un fondateur du site Balatarin:
Je pense que cela aura un effet positif sur les utilisateurs d'Internet en Iran. Le gouvernement iranien a quasiment coupé l'accès à l'Internet et l'action du gouvernement américain est limitée en ce sens.
Y-a-t-il des services qui manquent?
Nos cinq internautes ont choisi: le crytage PGP, les logiciels anti-virus et leurs mises à jour, le marché Android, les RPV et être capable d'héberger un site web en dehors de l'Iran.
Des nouvelles de l'intérieur?
Hadi Nili:
Je n'ai pas vu tellement d'enthousiasme et d'excitation sur cette récente décision. Les Iraniens se débrouillaient déjà face à ces restrictions. Il y a eu quelques malentendus et ils ont cru que l'administration américaine allégeait les sanctions financières.
Tori Egerman:
Tout le monde à qui je parle est stressé par la guerre, l'économie, et les prix en hausse. Personne n'a ni le temps, ni l'énergie pour autre chose. Aujourd'hui un ami qui m'est cher a plaisanté, “Ceci est notre année de production. C'est tout ce que nous pouvons faire.”
Arash Kamangir:
Oui. Il y a un certain degré d'excitation. La réaction principale à ce développement est que la plupart des services nécessitent des transactions financières, ce qui est virtuellement une impossibilité pour les résidents iraniens. Certains affirment qu'avec cette décision les entreprises privées seront moins inquiètes de traiter avec les clients iraniens.
Amin Sabeti:
Le point intéressant est que je n'ai pas trouvé les impressions des Iraniens sur les réseaux sociaux comme Twitter, Friendfeed ou Facebook ! Cela démontre ma réponse à la 1ère question, que cela n'affecte pas les utilisateurs iraniens de façon significative parce qu'ils savent comment résoudre leurs problèmes en téléchargeant Skype, GTalk, etc par d'autres moyens.
Mehdi Yahyanejad:
Pas encore.
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