[Liens en espagnol ou anglais] Trente ans après le débarquement des Argentins aux iles Malouines, un 2 avril 1982, on se souvient du début d'un guerre pour la souveraineté de ces iles qui se solda par la mort de 649 Argentins. On trouve sur la page Voces Escritas ( les voix écrites) un bilan chiffré du conflit.
649 argentins ont perdus la vie pendant la guerre des Malouines et 1 188 ont été blessés. Mais dans les années qui ont suivi cette guerre, plus de 500 combattants se sont suicidés dans l'indifférence sociale et étatique la plus totale.
Du côté britannique, on reconnait également des pertes humaines. El Malvinense (Le Malouin) publie les résultats d'une enquête réactualisée qui, enfin, donne les bilans des morts britanniques et les pertes en matériel militaire :
Total des décès : 1029 ( estimation)
Total des navires endommagés ou perdus : 31
Total des avions perdus : 45
La Grande Bretagne n'a jamais officiellement publié le véritable chiffre de ses pertes en vies humaines et en armement. Ceci démontre l'importance des dommages qu'elle a subi, dépassant largement ceux de l'Argentine.
Par ailleurs, le blog Diálogos publie un dossier spécial de Marcos Brincci qui donne d'autre chiffres :
On n'oublie pas cette guerre, les 74 jours suivant le 2 avril 1982 qui rendent honneur aux 650 argentins et quelques 250 Britanniques morts. Les Malouines gardent les traces de ces jours terribles.
En Argentine, on a commémoré le 2 avril le 30ème anniversaire de la guerre des Malouines par un discours de la présidente Christina Fernandez de Kirchner. L'agence de presse officielle Telam publie une partie de celui-ci :
Le fait qu'en plein XXI° siècle subsiste des enclaves coloniales comme celle que nous avons ici à peu de kilomètres de distance de nos côtes, est une injustice….”
Elle a ajouté :
Des seize enclaves coloniales qui existent encore dans le monde, dix sont des possessions du Royaume-Uni, j'affirme qu'il demeure absurde pour ce pays de proclamer encore sa souveraineté sur ces iles.”
De son côté, la BBC commente le discours de la présidente et diffuse celui du premier ministre David Cameron :
La Grande Bretagne demeure résolument décidée à défendre les droits des habitants des Iles Falkland. A eux, et uniquement à eux, de choisir leur avenir”.
Falklands Island Gov ( @falklandsgov), sur le réseau social Twitter, voit d'abord dans cet anniversaire une reconnaissance des Falklands :
Aujourd'hui, plus qu'un jour de commémoration, c'est un jour de réflexion ! Trente ans après, nous sommes fiers de voir un tel intérêt pour ces îles à travers le monde”
Pendant la semaine précédant le 2 avril, le site#Malvinas Argentinas.Gwaa (@TheNorthGwaa) a été beaucoup visité, on y trouve entre autre ce commentaire :
Si on n'avait pas trouvé de pétrole dans la zone #MalvinasArgentinas, on n'aurait jamais demandé l'intervention de l'ONU pour reparler de la possession de ces terres”.
Francisco Angulo ( @fran spg) désapprouve, quand à lui, les chants entonnés par le public pendant les parties de football de la fin de semaine :
#MalvinasArgentinas: C'est bien de rappeler le souvenir des ex-combattants, mais entendre tout un stade chanter:” Celui qui ne saute pas est un Anglais”, me fait froid dans le dos!
Marcelo P (@my silver10), critique de son côté l'actuel gouvernement :
Toute cette histoire de #MalvinasArgentinas est un truc de Christina pour nous détourner des problèmes d'#'inflation, de# sécurité, et des choix politiques favorables aux évangélistes.
Egalement via Twitter,Natalia Rodriguez( @manatu15) fait circuler un extrait des paroles d'une chanson d'un auteur compositeur argentin, Atahualpa Yupanqui, qui fait référence aux iles Malouines.
Seguirán las mil banderas del mar, azules y blancas, pero queremos ver una sobre tus piedras clavada. (AYupanqui)
Il y aura toujours mille rubans de mer bleu et blanc mais nous voulons en voir un planté sur ta terre ! [Ndt : allusion aux couleurs du drapeau argentin]
Une page du blog Defonline comporte l’ interview de Martin Balza, ancien chef de l'armée argentine durant tout ce conflit, et vétéran de la Guerre des Malouines. A une question sur la nécessité d'inviter les Kelpers ( habitants des Iles Malouines) à participer aux négociations, il répond :
Je ne suis totalement d'accord avec ceux qui disent qu'il faut respecter les désirs des habitants des Malouines. Il faut évidemment respecter leurs intérêts : mode de vie, propriétés, langues, religions, etc ; mais les Anglais ne l'ont pas fait vis à vis des Argentins en 1833. De plus, une décision particulière de l'ONU, statuant à partir de 1965 au sein du comité de décolonisation sur le cas des Malouines, énonce que le principe d'autodétermination des peuples concernant les populations autochtones ne s'applique pas dans le cas présent du fait qu'on a expulsé ceux qui étaient là pour installer ceux qui sont là aujourd'hui !
En parallèle, voici l'avis de Roger Edwards, un habitant des Malouines, ancien combattant de la guerre de 1982, dans le quotidien britannique The Guardian :
Les Iliens des Falkland sont des gens pacifiques, travailleurs, tolérants. Nous sommes une communauté prospère face à son avenir. Tout ce que nous voulons, c'est qu'on nous laisse en paix, choisir notre futur et la responsabilité de construire un cadre de vie pour nos enfants et les générations à venir. Nous voudrions demander, en particulier à ceux qui s'autorisent en dépit de leur ignorance à planifier notre futur, que nos droits, nos opinions, et par dessus tout nos souhaits soient respectés, pris en considération, et officialisés par l'ONU.
Dans ce bouillonnement de commémorations, manifestations, prises de position, Adrian Bono ( @AdrianBono) a fait lui des recherches sur Twitter en Grande Bretagne :
En Angleterre, a l'inverse de ce qui se passe en Argentine où #MalvinasArgentinas est un sujet tendance, on ne trouve rien sur ce sujet. Éloquent, non ?
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