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Pérou : Iquitos inondée par les crues des fleuves amazoniens

Catégories: Amérique latine, Pérou, Catastrophe naturelle/attentat, Médias citoyens

Les pluies ne cessent de tomber au Pérou.  Aux fortes pluies de février [1] et de mars [2]qui se sont principalement abattues sur la côte, la Sierra [3] et la forêt péruviennes s'ajoutent maintenant les inondations de la forêt basse du pays, qui touchent surtout les régions de Loreto et d'Ucayali. Depuis des semaines déjà, le Service national de Météorologie et d'Hydrologie (Senamhi) de Loreto avait averti [4]des hauts niveaux de crue atteints par les fleuves Huallaga, Ucayali, Marañón et Amazone.

Et bien que quelques autorités aient pris [5]des mesures, il semblerait que celles-ci n'aient pas été prises suffisamment tôt puisque le Président régional de Loreto a, par exemple, demandé [6]que soit déclaré l'état d'urgence à Loreto alors que l'on dénombrait déjà  40000 sinistrés des inondations. Le gouvernement  central, quant à lui,  l’a finalement décrété [7] lorsque le nombre des  sinistrés  s'est élevé à 100 000.

Les inondations ont affecté [8]le déroulement normal des classes dans les écoles situées dans les zones basses de la région. De fait, des locaux et certains domiciles de particuliers ont été transformés en salles de classe improvisées et les élèves sont arrivés en classe dans de petites embarcations appelées “peque-peque”. Malgré tout, il y a eu des cas semblables à celui illustré par la photo suivante diffusée par l'utilisateur  de Twitter @PacoBardales [9]. Elle appartient [10]au journaliste David Gonzales qui l'a prise à l'école N·601536, dans le hameau de Nuevo Campeon sur le fleuve Itaya, à Belén.

Incroyable: Les enfants de Belén, un quartier de la ville d'Iquitos, étudient dans ces conditions suite aux graves inondations  http://twitpic.com/931bx2 [11] 8:13 AM – 30 Mar 12 [12] via TweetDeck [13]

Colegio inundado, Belén, Iquitos, Perú [14]

Une école inondée à Belén, un quartier d'Iquitos au Pérou

Les estimations les plus récentes  indiquent [15] que le nombre de sinistrés des inondations s'élèveraient à près de 200 000 personnes pour la seule région de Loreto. Ceci n'est pas étonnant vu le niveau atteint [16]par le fleuve Amazone ces derniers jours, celui-ci ayant même dépassé son niveau maximal historique de 1986, à savoir 118,59 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cela a provoqué l'inondation de nombreuses zones de la ville d'Iquitos comme on peut le voir sur cette photo partagée par  Sebastián Faura (@SebastianFaura) [17] :

Il faut déclarer l'état d'urgence dans la ville d'Iquitos. http://pic.twitter.com/DNtmALue [18] 10:04 AM – 2 Apr 12 via web [19]

Iquitos inundado [20]

Iquitos inondé

Quelques photo [21]s [22] des  inondations ont aussi été partagées sur la page [23] Facebook de la Défense civile. La page du blog du Journal d'Iquito [24] fait de même [25] et Paco Bardales,  précédemment mentionné, fait le commentaire suivant :

A Iquitos, ce sont les fleuves Itaya et Nanay qui ont le plus endommagé les rives. Les zones les plus touchées ont été les communes rurales du district de Belén, son quartier, Prolongación Putumayo, Bellavista-Nanay, Avenue La Marina, Bellavista-Nanay. De plus, des tentes ont été installées dans le premier pâté de maisons de Ricardo Palma pour assister les sinistrés de Puerto Salaverry, sous le Boulevard de la ville.

Barrio de Iquitos inundado (Foto Revista CETA) [26]

Un quartier d'Iquitos inondé (Photo du Magazine CETA)

Dans son blog Iquitos News, le journaliste et blogueur de Loreto, Ramiro Celis, donne son avis  [27] sur l'inefficacité et l'indifférence des autorités locales d'Iquitos à prévenir ces situations d'urgence qui ont lieu tous les ans:

Lors de la marée descendante, se promener à pied à travers la zone basse de Belén est une expérience unique. Les maisons sont en bois et ont un toit de palme. Elles se situent à quelques mètres de la surface et ne bénéficient pas des services de base tels que l'eau ou une électricité de qualité – le raccordement au réseau se faisant via de petits tuyaux qui vont jusqu'aux maisons  et l'électricité étant fournie par des câbles qui ressemblent à des toiles d'araignée. […] Bien qu'elles datent du siècle dernier, aucun maire de Belén n'a élaboré pour cette zone de plan ou de projet de modernisation qui inclurait la construction d'habitations décentes et des services de base.

Punchana et Iquitos sont les districts les plus touchés lorsque les fleuves sont en crue. Il faut donc absolument penser à élaborer un projet qui éviterait le coût excessif de l'aide aux sinistrés puisque, assurément, il existe des solutions alternatives à ces problèmes. […] Et ce, même si en certaines juridictions, comme c'est le cas de Punchana, le maire a fait savoir que ce n'était pas son problème si ces personnes avaient choisi de vivre dans les zones périphériques – des propos qui ont, par ailleurs, été vivement critiqués par les médias et la population en général.

Tandis que le niveau du fleuve Amazone menace [28]de continuer à s'élever, à Iquitos, non seulement la population subit  des coupures d'électricité [29] qui sont effectuées en prévention d'éventuels court-circuits provoqués par les inondations mais s'inquiète de l’apparition [30] d'étranges animaux aquatiques. Ceux qui ont dû être déplacés se plaignent [31]quant à eux d'avoir été oubliés par les autorités.

A Iquitos, la télévision a diffusé ce reportage sur les inondations :

Enfin, la vidéo suivante propose diverses prises de vue de la ville d'Iquitos confrontée aux inondations :

Le billet original a été publié dans le blog [32] personnel de Juan Arellano.