Tunisie : Les affrontements de la Journée des Martyrs ont fait de nombreux blessés

[Liens en français et en anglais] Les internautes et les  manifestants tunisiens ont été bouleversés le 9 avril 2012 par la réaction de la police à une manifestation prévue pour marquer la commémoration de la Journée des Martyrs [en français]. Ces faits sont survenus au lendemain d'une manifestation de jeunes chômeurs déjà réprimée par la police. [en français]

Les manifestants avaient prévu de contourner l'interdiction de manifester sur l'avenue Habib Bourguiba en démarrant la manifestation sur l'avenue Mohamed V. La police a répondu en dispersant les manifestants avec des tirs de gaz lacrymogènes, des coups de matraques et de matraques électriques. Des parlementaires de l'Assemblée nationale constituante, des journalistes, des blogueurs, des juristes et des militants ont été sauvagement tabassés. Les internautes tunisiens expriment leur colère, leur émotion et une impression de déjà vu.

 

  • Des manifestants encerclés par la police à Tunis le 9 avril 2012. Photo de Amin Ghrabi sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0).
  • Les gaz lacrymogènes se répandent. Photo de Amin Ghrabi sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0).

Afef Abrougui, contributrice de Global Voices en Tunisie a  tweeté :

@AfefTN: عيد شهداء حافل بالغاز المسيل للدموع ‎#9avril‪ #tunisie‪
Une Journée des martyrs  pleine de gaz lacrymogènes ‏‪#9avril #tunisie

Les manifestants fuient les lacrymogènes à Tunis. Photo de Lina Ben Mhenni (CC BY-NC-ND 3.0).

Tunis dans la fumée des gaz lacrymogènes. Photo de Lina Ben Mhenni (CC BY-NC-ND 3.0).

Une abonnée Twitter de Tunisienne Libre (@Fleursdecactus) a tweeté que la répression s'était étendue à d'autres rues :

@Fleursdecactus: C'est le chaos à Jean Jaures, av. de Paris, rue de Marseille… Poursuites, agressions, lacrymo.

Les manifestants s'éparpillent d'une rue à l'autre dans Tunis. Photo de Lina Ben Mhenni (CC BY-NC-ND 3.0).

Affrontement entre la police et les manifestants, avenue Mohamed V à Tunis. Photo de Lina Ben Mhenni (CC BY-NC-ND 3.0).

Slim Amamou, blogueur tunisien connu, fondateur du Parti Pirate Tunisien, décrit la situation :

@slim404: #9avril Le nombre de bras fracturés est anormal. Il y a qlq chose qui a changé dans l'équipement ou les méthodes de la police

Fatma Riahi, alias Fatma Arabicca, blogueuse connue et co-fondatrice de l'Association des blogueurs tunisiens, a été tabassée par la police anti-émeute et hospitalisée. Sur la vidéo qui suit, elle explique ce qu'il s'est passé :

Alef Abrougui a critiqué les raisons données par le gouvernement pour interdire l'avenue Habib Bourguiba aux manifestants, qui étaient de protéger les commerces et d'attirer les touristes :

@AfefTN: des manifestants, des parlementaires, des journalistes, des militants et du personnel médical ont été agressés pendant 2 jours à #Tunis |belle façon d'attirer les touristes, gouvernement de bouffons #9avril

Le blogueur Keyser Söze écrit un billet ayant pour titre ‘La boîte de Pandore‘ :

Le 9 avril 2012 restera un jour triste dans la mémoire de tout Tunisien.  Il portera  à jamais la marque de l’ingratitude des autocrates en poste envers le  peuple qui les a libérés.

Il ajoute :

Toute la panoplie de la répression de l’ère dictatoriale  a été employée pour casser du Tunisien.  Ils ont même eu recours à des milices inconnues, comme à la belle époque.

La vidéo suivante publiée par Tunisia Talks sur YouTube montre comment la police pourchasse les manifestants et les brutalise.

Mustapha Ben Jafar, Président de l'Assemblée nationale constituante, a demandé au gouvernement d'instruire une enquête pour trouver les responsables. Le Président Moncef Marzouki s'est excusé pour l'extrême violence exercée à l'encontre les manifestants.

 

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