Les internautes qataris ont réagi avec indignation à un article publié sur le site du Sydney Morning Herald, qui affirme qu’au Qatar, les femmes n’ont pas le droit de faire les boutiques et ont un accès restreint à la technologie.
L’article, publié le 23 mai et intitulé « Des goûters “technologie” pour aider les femmes à rester connectées au monde », évoque les difficultés que rencontrent les femmes de certains pays pour accéder à la technologie.
Le Qatar est le premier pays mentionné ; le journaliste Matthew Hall écrit [en anglais] :
Le simple fait d’acheter un téléphone, qui nous paraît si anodin, peut être synonyme de stigmatisation dans certains pays si vous êtes une femme. Au Qatar, les femmes ne peuvent généralement communiquer qu’avec des hommes de leur famille. Se rendre dans un magasin est pour beaucoup inconcevable. Cela a donc empêché les femmes de se joindre à la révolution technologique dont leurs consœurs bénéficient si librement ailleurs. La solution ? Des goûters “technologie”, à la manière des réunions Tupperware, organisés par Vodafone et animés par des vendeuses au domicile même des femmes de la capitale qatarie, Doha.
“Les enjeux culturels se font sentir de diverses façons” a déclaré Ann Mei Chang, conseillère principale en matière de femmes et de technologie au Département d’Etat des Etats-Unis, et défenseuse du droit des femmes à bénéficier de la technologie. “Les maris, les frères ou les pères ont peur que les femmes et les filles se dévergondent si elles ont accès aux portables ou à Internet. C’est pourquoi ils leur en refusent l’accès, malgré les avantages qu’il offre.”
Sur le blog Doha News, Shabina Khatri répond à l'article du Sydney Morning Herald. Elle écrit :
Dans le dernier exemple des aberrations, absurdités et inexactitudes que les journalistes écrivent sur le Qatar, Hall présente le pays comme un de ces endroits où les femmes ne profitent pas des avancées technologiques parce que les hommes les en empêchent. Le Qatar n’est mentionné que dans les premiers paragraphes de l’article, principalement parce que des vendeuses de chez Vodafone y font des visites à domicile. Mais l’hypothèse du journaliste sur la raison de ces réunions est clairement fausse. […] Il est plus que probable que Vodafone réalise ce genre de visites parce que ça leur rapporte, pas parce que ces femmes sont cloîtrées chez elles sans pouvoir s’acheter de portable (ou deux, ou trois). L’article se poursuit en évoquant des exemples réels de pays dans lesquels les femmes subissent un retard en termes d’accès à la technologie, ce qui est un vrai problème. Mais, quiconque ayant passé cinq minutes dans un centre commercial de chez nous pourra témoigner que le Qatar – qui a récemment lancé une ligue de basketball féminin – ne fait pas partie de ces pays.
Les réactions de la twittosphère varient, il y a les incrédules, les sarcastiques, et ceux qui se sentent offensés.
Jennan demande:
@Dalla3ah: À quelle époque croient-ils qu'on vit ?!!!
VelvetinQatar tweete :
@VelvetinQatar: Sérieusement ? Je l'ai lu et je me suis dit “Qatar, LE Qatar ? Genre, le Qatar où je vis ? J'ai dû rater quelque chose !”
Sybil Knox déclare :
@SybnDoha: Pauvres, pauvres femmes du Qatar… Est-ce que ce sont des Blackberry FACTICES qu'elles portent à leur oreille ?!
Elle ajoute :
@SybnDoha: Ils [le Sydney Morning Herald] ont besoin d'un sérieux rappel à l'ordre. #ignorance
Sarah commente :
@quizzy_mj: Ridicule. Ils devraient savoir que chaque Qatarie possède au moins un Blackberry ou un iPhone et va souvent faire du shopping.
Au même moment, Vallath imagine le prochain article sur les femmes du Qatar :
@Vallath: Au moins, ils se montrent créatifs. Prochainement : le Qatar lance l'Internet réservé aux femmes.
1 commentaire
Des aberrations comme beaucoup d’autres à propos des pays arabes.