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OpenWatch : Le contrôle citoyen à l'ère de la mobilité

Catégories: Gouvernance, Médias citoyens, Technologie, Rising Voices

Il arrive que des initiatives de contrôle public [1] de projets à grand budget financés par des donateurs ne soient pas si ouvertes au public ou soient spécifiques à certains secteurs. Toutefois, les TIC permettent aux gens ordinaires d'utliser les médias sociaux ainsi que des outils à bas coût tels que les téléphones mobiles pour améliorer la transparence et rendre le contrôle public plus aisé. OpenWatch [2] est un projet de média citoyen participatif utilisant les technologies mobiles au service du contrôle public des pratiques de corruption et de la répression.

Dans de nombreux pays, les gouvernements non démocratiques et les autorités répressives abusent de leur pouvoir et se livrent à la corruption. Actuellement, les technologies de surveillance sont réservées aux autorités, ce qui pousse à se demander “Quis custodiet ipsos custodes?” – Qui surveille ceux qui surveillent ? De l'autre côté, les citoyens équipés de téléphones mobiles grand public et d'autres outils forment de plus en plus une nouvelle génération de “dénonceurs” et partagent de plus en plus les preuves accumulés sur des pratiques de corruption et répression. OpenWatch s'inscrit précisément dans cette dynamique.

OpenWatch se compose de deux parties : une application mobile libre pour Android et iOS, qui réalise discrètement des enregistrements audio et vidéo, et un logiciel open source chargé de récupérer les enregistrements. Tous les contenus du site sont sous copyright des administrateurs et contributeurs OpenWatch et sont diffusés sous la licence Creative-Commons Paternité 3.0. Les utilisateurs n'ayant pas de smartphone pour installer les applications peuvent également appeler un numéro pour réaliser des enregistrements [3] à distance sur le système OpenWatch. L'objectif est de permettre l'utilisation de ces preuves pour mettre au jour des pratiques de corruption et de répression et d'aider à ce que les auteurs de ces actes en répondent devant la justice.

Cette vidéo explique le fonctionnement d'OpenWatch :

Cliquez sur la vidéo pour visionner [4]

Les différentes étapes sont expliquées [5] :

Étape 1 : Téléchargez l'une des applications [6] OpenWatch : soit “openwatch” soit “Cop Recorder”. Ces deux applications sont libres, ainsi que leur code source.

Étape 2 : Pour réaliser discrètement un enregistrement audio ou vidéo, ouvrez l’ application et cliquez soit sur “Record Audio” (Enregistrement audio) soit sur “Record Video” (enregistrement vidéo). L'application se met immédiatement à enregistrer mais elle semblera être fermée. Dans le cas d'un enregistrement audio, l'application réaffiche l'écran d'accueil. Si vous avez choisi de réaliser un enregistrement vidéo, l'écran s'éteint comme si le téléphone lui-même était éteint.

Étape 3 : Pour interrompre l'enregistrement, ouvrez à nouveau l'application. L'enregistrement est alors immédiatement interrompu, et vous êtes invité à définir une description à associer à l'enregistrement. Le contenu est ensuite transféré sur un serveur sécurisé [3] chez openwatch.net, où il sera examiné par openwatch et, si besoin, soumis pour une enquête plus approfondie.

Le fondateur d'OpenWatch Rich Jones (23) indique [7] que ce projet s'est inspiré du concept du “journalisme scientifique”, revendiqué par le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange : ce journalisme s'appuie non seulement sur des documents ou des données, mais il divulgue également les sources primaires auprès de l'auditoire. Il partage une leçon de Wikileaks – “pour assurer la pérennité d'un projet de transparence radicale aussi ambitieux, aucune faille n'est permise.” Il est convaincu [8] qu'il est possible de faire appel aux contributions citoyennes aux sources d'information (le “crowd-sourcing [9]“) pour exploiter les ensembles d'informations secrètes.

A lire : un entretien avec Rich Jones sur le NewsMeBack Blog [10].

Vous êtes invités à suivre ce projet sur Twitter [11] et le blog du projet [12].