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Macédoine : Un festival international de poésie vieux d'un demi-siècle

Catégories: Europe Centrale et de l'Est, Albanie, Chine, Estonie, France, Inde, Japon, Macédoine, Portugal, Russie, Arts et Culture, Film, Littérature, Médias citoyens

[liens en macédonien sauf mention contraire]

Le cinéaste portugais André Soares a mis en ligne un court documentaire [1] (en portugais) sur les soirées poétiques de Struga [2] (en anglais), un festival international de poésie qui se tient chaque année depuis un demi-siècle dans la ville de Struga [3] en Macédoine.

Le film présente les interventions de Vladimir Martinovski [4], un poète macédonien, Bei Ling [5], un poète chinois en exil, Rati Saxena [6] d'Inde, Corey Marks [7] des Etats-Unis, Siim Kera [8] d'Estonie et Mimoza Sali [9] d'Albanie. Les artistes s'expriment aussi sur la situation globale de la poésie et lisent leurs oeuvres dans différentes langues.

Expliquant les circonstances qui l'ont amené à devoir choisir entre la prison et l'exil à cause de ses désaccords avec le régime, Bei Ling affirme que sa patrie n'est plus la Chine, mais la langue chinoise. Curieusement, l'une des citations les plus célèbres du poète et linguiste macédonien de renom, Blaže Koneski [10] (1921-1993), inscrite sur son monument [11] récemment érigé, est : “Notre langue est notre patrie.”

Ce festival est l'un des éléments fondateurs de la culture officielle soutenue par l'Etat, si bien que les hommes politiques de haut vol tels que le Ministre de la Culture, le Premier Ministre et/ou le Président assistent généralement à son inauguration. En tant que tel, l'événement ne s'est pas avéré propice à la promotion de voix dissidentes au niveau local, comme en atteste ce billet de blog [12] du blogueur et poète Vnukot [13] critiquant l'édition 2009. En 2011, il y est retourné [14] spécialement pour donner une lecture de son poème [15] (en anglais) sur l'assassinat de Martin Neshkovski, l'événement déclencheur des manifestations populaires [16] (en anglais) de l'an dernier contre la brutalité policière.

Au fil des années, les blogueurs macédoniens ont fait référence au festival en citant des articles de Wikipédia et en initiant des discussions sur des poètes locaux tels que Koneski [17]Mateja Matevski [18] ou Jovan Koteski (1932-2001), qui étaient présents en 1964 [19] et en 1981 [20], ou encore en publiant des traductions en macédonien des oeuvres de participants étrangers tels que le japonais Shuntaro Tanikawa [21], le Français Pierre Béarn [22], et le Russe Vadim Fedorovič Terehin [23] (voir sa page sur Ru.wikipedia [24] en russe).

Le journaliste Vasko Markovski publie par le biais de son blog un reportage [25] sur le Parc de la poésie de Struga, où les arbres plantés par de nombreux poètes de renommée internationale poussent côte à côte.