L’élection générale québécoise de 2012 aura lieu le 4 septembre 2012. Elle devra élire les députés de la 40e législature de l’Assemblée nationale du Québec. Les derniers sondages montrent que les indépendantistes du Parti Québécois (PQ) sont en tête. Les luttes entre fédéralistes et indépendantistes ont longtemps façonnées la vie politique du Québec. Mais cette année, les conséquences de la grève des étudiants en réponse à l'augmentation des droits de scolarité universitaires seront un facteur important dans les choix des électeurs . Les internautes du Québec réagissent aux sondages à quelques semaines des élections.
Embruns propose un récapitulatif du paysage politique québecois et des forces en présence:
Le mode de scrutin québécois favorise les grands partis, sans garantir pour autant d’obtenir une majorité claire, et il mène la vie très dure aux petits partis. Le gouvernement en place n’a reçu l’appui que de 24% des électeurs inscrits. Entre abstention et système de scrutin, le second alimentant en partie la première, il se pose la question de la représentativité de l’Assemblée nationale et certains citoyens militent pour des proportionnelles. Sans partager toutes ses idées, de nombreux Québécois trouveraient dommage qu’un Amir Khadir du petit parti de gauche Québec solidaire n’obtienne pas un siège à l’Assemblée, il y va en effet de la richesse des débats et de la pluralité des points de vue. [..] Selon un sondage mené en 2010, Amir Khadir était la personnalité politique préférée des Québécois. Cela a pas mal baissé depuis, mais il y a toujours un attachement de bien des Québécois pour le personnage et notamment de la part des jeunes, surtout après qu’il ait endossé à 100% le mouvement du “Printemps québécois”.
A l'aube des élections, le printemps québécois (ou printemps érable) est présent dans tous les esprits. Cette élection anticipée est après tout les conséquences de la grève la plus longue de l'histoire du Québec. Mireille Fournier explique :
Après avoir dissout le Parlement, le Premier ministre de la province du Québec, Jean Charest a annoncé la tenue d’élections législatives anticipées en septembre prochain. Les élections ne se tiennent pas à date fixe au Québec, ce qui aurait permis au gouvernement de rester en place jusqu’à la fin de 2012. Mais devant l’imminence de la rentrée scolaire, le 15 août prochain, le Premier ministre s’est vu forcé de renoncer à ses fonctions pour demander à la population de se prononcer sur la légitimité de son gouvernement.
Elle explique aussi les subtilités de cette élection :
Pour comprendre les enjeux de cette élection sur fond de crise, il est nécessaire d’être familiarisé avec certains aspects de la politique québécoise. tous les partis souverainistes se disent officiellement sociaux-démocrates et appuient à divers degrés la cause étudiante, tandis que les partis fédéralistes défendent tous deux l’idéologie libérale de centre droite et sont fermés aux revendications des étudiants. Par conséquent un profond vide politique s’est creusé au Québec : il n’est pas possible de voter à gauche sans soutenir l’idéal indépendantiste. Mis à part le manque de diversité d’opinion chez les partis politiques québécois, un autre problème de notre système politique est la disparité qui existe entre le poids d’un électeur vivant dans un centre urbain vis-à-vis d’un électeur des régions rurales. En effet, la carte électorale ne tenant pas compte de l’augmentation de la densité de la population urbaine, elle favorise certaines régions au dépend des villes.
Malgré le mode de scrutin, il est fort probable que les étudiants joueront un rôle clé dans les résultats du scrutin :
Habituellement, les jeunes québécois s'abstiennent massivement de voter lors des législatives, mais le vote des deux millions de 18-35 ans, s'ils traduisent leur “printemps érable” dans les urnes, pourra changer l'issue du scrutin du 4 septembre.[..] Bien qu'avec la mobilisation étudiante, l'expérience citoyenne des jeunes Québécois au cours des sept derniers mois ait été importante, le phénomène d'abstention chez les jeunes est “une tendance lourde”, explique Michel Venne, directeur de l'Institut du nouveau monde (INM), “Quatre Québécois sur 10 ne votent plus. Le problème atteint des proportions dramatiques chez les jeunes. Dans une société vieillissante, c'est un suicide politique pour une génération”, commente-t-il.
Le poids de la grève des étudiants dans le scrutin jouera dans les deux sens. En effet, nombreux au Québéc sont d'avis que les doléances des étudiants sont injustifiées. Gary Mason explique [en] :
They don’t know how lucky they have it. They have the lowest tuition fees in the country. Even with the proposed $1,625 tuition increase – which the government has now agreed to spread over seven years instead of five – Quebec students would still enjoy costs their counterparts in the rest of the country would kill for.