Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, se terre [en anglais] depuis le 19 juin 2012 dans les locaux de l'ambassade d'Equateur à Londres. Comme déjà rapporté, dans la matinée du 16 août, le Ministre des Affaires Etrangères Ricardo Patiño a annoncé que l'Equateur lui accorderait l’asile diplomatique. L'Equateur a fondé sa décision sur 11 considérations [en anglais].
Au même moment, le Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères William Hague a fait savoir que le Royaume Uni ne délivrerait pas de sauf-conduit à Assange pour quitter l'ambassade d'Equateur, et a insisté sur l'obligation juridique pour son pays de “l'extrader vers la Suède”, selon ses propos rapportés par la BBC [en espagnol].
Assange est réclamé par la justice suédoise pour deux crimes sexuels allégués en 2010. En décembre de la même année, Assange était arrêté par la police britannique sur un mandat délivré par les Suédois. Le 6 décembre il obtint une liberté sous caution lui interdisant de quitter le pays.
Comme l'a expliqué Renata Avila sur Global Voices Advocacy :
Julian Assange était sous le coup d’une imminente procédure d’extradition vers la Suède pour être interrogé sur des accusations à caractère sexuel, pour lesquelles il n’avait pas été inculpé. Il aurait été détenu à l'isolement à son arrivée en Suède sans droit à la liberté sous caution, selon Fair Trials International. À la dernière minute, il a donc décidé d’exercer son droit de demander l’asile. Il s’est rendu à l’ambassade d’Équateur où il est resté sous protection diplomatique le temps que le président, Rafael Correa, réponde à sa demande.
Le gouvernement équatorien a pris sa décision en se basant sur les attaques, passées et actuelles, dont ont été victimes Wikileaks, son fondateur et les bénévoles collaborant avec le site, sans précédent tant en termes d'échelle que de dureté.
Efren Guerrero du blog Aura Neurotica [en espagnol comme les liens suivants] a expliqué l'affaire avant l'annonce de la décision d'accorder l'asile à Assange, avec les deux options pour l'Equateur dans cette hypothèse :
a. Dejar de manera indefinida al asilado en al embajada en Londres, o b. Transportarlo a territorio ecuatoriano. En el segundo caso hay la necesidad de un salvoconducto, que como han indicado las autoridades inglesas, no se va a dar.
La Corte Internacional de Justicia subrayó en varios fallos que “la seguridad que surge del asilo no puede ser interpretada como una protección contra la aplicación regular de las leyes y contra la jurisdicción de los tribunales legalmente constituidos “.
La Cour Internationale de Justice a statué en différentes espèces que “la sauvegarde découlant de l'asile ne peut être interprétée comme une protection contre l'application régulière des lois et contre la juridiction des tribunaux légalement constitués.”
Les réactions sur Twitter des Equatoriens ont été mitigées. Voici par exemple l'opinion de Mauricio Rodriguez (@maurisec) :
@maurisec: #asiloassange Bien sustentados “argumentos” del asilo pero no lo justifica. No m siento representado x estos “dignatarios” y sus decisiones
Ivanna Rodriguez Mori (@irodriguezmori) a consacré plusieurs tweets à la question, où elle exprime son désaccord avec la décision du gouvernement équatorien :
@irodriguezmori: Rebuscar leyes internacionales para otorgar asilo o velar por los derechos de una persona que no lo merece. Ese es mi Ecuador.
Pensant à la liberté d'expression dans le pays, Jorge Gonzalez (@clever_george) écrit :
@clever_george:
#AsiloAssange, hablan tanto de libertad de expresión cuando en nuestro propio país NO EXISTE!!!
Le journaliste Xavier Reyes, à Quito, (@xavivire) demande :
@xavivire: El presidente q rompe periódicos, q enjuicia e insulta a periodistas, q solo acepta SU verdad da asilo a
#Assange… ¿Paradojas? ¿intereses?
De même, le journaliste Marce Riera (@marceriera) interroge :
@marceriera: Y los periodistas ecuatorianos seremos igualmente defendidos por el gobierno en algún momento???
#AsiloAssange
A ce propos, Carlos Wiilkapy (@ve_to) tweete :
@ve_to: Todos los Periodistas Ecuatorianos se Creen Igual de victimas
#asiloassange
Divers utilisateurs de Twitter défendent la décision du gouvernement, tel Chelo Moreira (@moreirachelo) :
@moreirachelo: Lo felicito una vez mas Presidente q orgullo ser ecuatoriano y q nos represente se ve lo humanista q es al darle
#asiloassange @MashiRafael
Tandis que les fans d'Assange se réjouissent, pour preuve Jose Rafael (@raphael7252) et Felipe Ortiz (@Felo_777) :
@Felo_777: Julian Assange es un héroe contemporáneo #freeassange
#asiloassange
D'autres, comme @oscgamb, poussent des hourrah :
@oscgamb: que viva ecuador como patria soberana!!! #Asiloassange
Le journal El Comercio rapporte que la mère d'Assange, Christine Assange, a remercié l'Equateur de lui avoir accordé l'asile, “mais est inquiète sur le sort de son fils.” L'Equateur a demandé des réunions urgentes de l'Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR), de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) et de l'Organisation des Etats Américains (OEA) pour discuter de l'affaire Assange.