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Mujeres Mundi, interviews de femmes extraordinaires

Catégories: Amérique latine, Afghanistan, Etats-Unis, France, Pérou, Singapour, Cyber-activisme, Femmes et genre, Médias citoyens, Portrait de blogueur

Ceci est la première partie sur deux d'un entretien. 

Les interviews publiées sur le blog Mujeres Mundi [1] mettent en lumière l'immense travail des femmes dans le développement social à travers le monde, depuis la Française Charlotte Dufour [2] dans l'humanitaire et Natasha Latif [3] qui défend les droits humains à Singapour, jusqu'à la photojournaliste Mariam Alimi [4] d'Afghanistan et la militante des droits des animaux Molly Mednikow [5] aux Etats-Unis.

Xaviera Medina de Albrand, née à Pucallpa [6] en Amazonie péruvienne, est le cerveau et la force motrice de ce blog. Dans son profil [7], elle explique que le “destin (et l'amour)” lui ont fait quitter le Pérou pour Paris : “Je n'avais jamais pensé être une globe-trotter, mais par le hasard du destin, je me suis envolée en Afghanistan, avec un détour par les Emirats, l'Azerbaïdjan et l'Inde.” Elle vit à présent à Bruxelles avec son mari et sa fille.

Xaviera explique qu'elle entend “utiliser la combinaison de communication, marketing et nouvelles technologies comme outil pour promouvoir la prise de conscience et transformer la communication en action. “Comme créatrice de Mujeres Mundi (Femmes du Monde), je suis convaincue que ceci est mon premier pas dans ce sens.” Dans cet entretien, Xaviera nous en dit plus sur sa vie et son blog.

Pourquoi ce nom de “Mujeres Mundi” ?

El nombre salió de casualidad. Pasé de “Mujeres Trabajando” a “Mujeres Mundi” porque pensé que el primero iba a encerrarme en la idea de mujeres trabajadoras = negocios, quería ir más allá y tocar temas sociales también. Probé con otros nombres como Femina pero tenía la impresión que sonaba a revista de modas, no tengo nada en contra, pero no va realmente con el objetivo principal del proyecto. Luego pensé en Women World, pero ya hay bastante o solo en “W” (por Women) o “M” (por Mujer), al final salió el Mundi y me gustó el sonido.

Le nom est un produit du hasard. Je suis passée de “Femmes au Travail” à “Mujeres Mundi” parce j'ai pensé que le premier allait m'enfermer dans l'idée que femmes qui travaillent = entreprises, mais je voulais aller plus loin et toucher aussi aux sujets sociaux. J'ai essayé avec d'autres noms comme Femina mais j'avais l'impression que ça sonnait comme un magazine de mode, et si je n'ai rien contre, ça ne va pas vraiment avec l'objectif principal du projet. Ensuite j'ai pensé à Women World, mais on en a déjà suffisamment en “W” (pour Women), ou “M” (pour Mujer), alors au final je suis tombée sur Mundi et ça m'a plu.

http://www.youtube.com/watch?v=ceAMzegXK-s&feature=plcp [8]

Mujeres Mundi veut créer une conscience de la capacité que nous femmes avons à développer la société. Qu'est-ce qui vous a amenée à centrer votre blog sur ce thème ? 

Mujeres Mundi como idea de proyecto lo tenía desarrollando en silencio, en mi cabeza y el corazón desde finales del 2009, cuando nació mi hija. Luego de mi experiencia trabajando en comunicación social en Afganistán vi la necesidad de comunicar los esfuerzos que muchos individuos realizan en pro del desarrollo de sus comunidades, sobre todo en pequeña escala.

Me explico en este punto: a lo largo de mi carrera como expatriada, tuve la oportunidad de conocer y colaborar con mujeres y varones comprometidos en una carrera humanitaria, poniendo en primer lugar la utilidad de sus acciones sobre cualquier otra consideración. Yo tenía un universo cercano al suyo pero no era el mismo – siempre trabajé para empresas privadas pero manejando proyectos sociales -. Con el correr del tiempo reflexionaba sobre la acción de estas personas y veía sus personalidades y proyectos como ejemplos a seguir con la convicción de que sus ejemplos pueden convertirse en fuentes de cambio en comunidades similares, quizás a kilómetros de distancia.

Mujeres Mundi, comme idée de projet, se développait en silence, dans ma tête et mon coeur, depuis fin 2009, à la naissance de ma fille. Plus tard, mon expérience du travail dans la communication sociale en Afghanistan m'a donné à voir la nécessité de communiquer les efforts qu'accomplissent de nombreux individus pour le développement de leurs communautés, surtout à petite échelle.

Je m'explique là-dessus : au long de ma carrière d'expatriée, j'ai eu l'opportunité de faire connaisssance et collaborer avec des femmes et des hommes engagés dans des carrières humanitaires, qui donnaient la priorité à l'utilité de leurs actions sur toute autre considération. Mon univers était proche du leur mais pas le même  — j'ai toujours travaillé pour des entreprises privées mais je gérais des projets sociaux. Avec le temps, j'ai réfléchi sur l'action de ces gens et ai vu dans leurs personnalités et leurs projets des exemples à suivre avec la conviction que leurs exemples pouvaient devenir source de changement dans des communautés similaires, même à des kilomètres de là.

Quand a commencé Mujeres Mundi ? 

Mujeres Mundi empezó a cobrar forma en febrero del 2012, curiosamente cuando pierdo mi empleo en Bruselas (donde radico desde hace dos años) debido a la banca rota de la empresa. ¡A mal tiempo buena cara!, así que me dije a mi misma “ahora si tengo tiempo para mi proyecto”. Tenía muchas ideas en mente, ¡era como la teoría del Bing Bang pero en mi cabeza! pero había un punto sobre el que estaba clara: quería tocar el tema del desarrollo social, tomando ejemplos de vida, una vez más, para ser tomados como fuentes de cambio. En nuestra época, no podemos hablar de derechos humanos, desarrollo social, salud, política y hasta medio ambiente si no tocamos el tema de la mujer, es como si en cierta forma el tema de la mujer complementa los otros.

Mujeres Mundi a commencé à prendre forme en février 2012, curieusement quand j'ai perdu mon emploi à Bruxelles (où j'étais installée depuis deux ans) à cause de la faillite de l'entreprise. Contre mauvaise fortune bon coeur, me suis-je dit, “maintenant j'ai du temps pour mon projet.” J'avais beaucoup d'idées en tête — c'était comme la théorie du Big Bang, mais dans ma tête ! — mais il y avait un point qui était clair pour moi : je voulais me concentrer sur le thème du développement social, prendre des exemples dans la vie, une fois encore, pour qu'elles soient prises comme sources de changement. A notre époque, nous ne pouvons pas parler de droits humains, de développement social, de santé, de politiques, et même d'environnement, si nous ne prenons pas le sujet de la femme, c'est comme si d'une certaine manière le sujet de la femme complétait les autres.
Xaviera Medina de Albrand

Xaviera Medina de Albrand, photo utilisée avec permission

Vous considérez-vous comme une féministe ? 

[…] muchos me consideran feminista y a decir verdad, no me molesta, sin embargo me considero más que nada humanista (con cierta dosis de animalista). Provengo y he vivido en sociedades donde formatean a la mujer a ser menor que el varón y a servir solamente para limpiar los trastos….¡cuando en realidad los trastos los podemos limpiar juntos! No es necesario ser dueña de una empresa multinacional o presidente de un país para ser parte del desarrollo de nuestras sociedades, pero eso es un estado mental.

En Mujeres Mundi se entrevistan mujeres con todo tipo de perfiles, que van desde activistas hasta jefas de empresa, es un mezcla que dice “poco importa donde estés, lo que haces puede tener una repercusión y una importancia tal que no puedes imaginar”. Podría citar ejemplos específicos entre las entrevistadas por el proyecto…¡pero tendría que citarlas a todas porque todas son un ejemplo! Un detalle a mencionar, si bien la mayoría de entrevistadas son mujeres, ha habido también varones quienes en el desarrollo de sus actividades fomentan el rol de la mujer.

[…] Beaucoup me considèrent comme une féministe et à dire vrai, cela ne me dérange pas, cependant je me considère avant tout comme une humaniste (avec une certaine dose d'animalisme). Mes origines et mon expérience viennent de sociétés où on formate la femme pour être inférieure au mâle et à servir seulement à nettoyer les vieux meubles… quand en réalité nous pouvons les nettoyer ensemble ! Il n'est pas nécessaire d'être à la tête d'une entreprise multinationale ou président d'un pays pour être partie au développement de nos sociétés, mais c'est un état d'esprit.

Sur Mujeres Mundi, des femmes de toutes sortes sont interviewées, qui vont des activistes aux chefs d'entreprise, c'est un mélange qui dit “qu'importe où vous êtes, ce que vous faites peut avoir des répercussions et une importance que vous ne pouvez imaginer.” Je pourrais citer des exemples particuliers parmi les femmes interviewées pour le projet… Mais il me faudrait les citer toutes parce qu'elles sont chacune un exemple ! Un détail à mentionner,  si la majorité des interviewées sont des femmes, il y a aussi eu des hommes qui ont pour le développement de leurs activités promu le rôle des femmes.

Pourquoi interviewer les femmes plutôt que de simplement écrire sur elles ? 

Porque le da un toque más personal. Incluso yo busco hablar con ellas y, hasta ahora, todas las entrevistas han sido orales. Es cierto que sería mas sencillo ‘googlearlas’, conseguir información y escribir sobre ellas pero yo necesito hablar con ellas, conocerlas. Las entrevistas en realidad al final parecen conversaciones entre amigas, doy mucha importancia al timbre de voz y a las emociones que se muestran cuando me narran sus anécdotas, eso no hay un Google que pueda darme. Además, no hay satisfacción más grande, al terminar el día de haber conversado con ellas. Cada una, a su manera, es una esencia de pasiones por lo que hacen ¡que terminan contagiándome! Son mi dosis de vitaminas.

Parce que cela donne une touche plus personnelle. Je cherche même parler avec elles et, jusqu'à maintenant, tous les entretiens ont été verbaux. Il serait certes plus simple de “les googler,” obtenir l'information et écrire sur elles, mais j'ai besoin de parler avec elles, de les connaître. Les entretiens, en réalité, ressemblent au final à des conversations entre amies. Je donne beaucoup d'importance au timbre de la voix et aux émotions qui apparaissent quand elles me racontent leurs anecdotes, ce qu'aucun Google ne peut me donner. De plus, il n'y a pas de satisfaction plus grande, à la fin de ma journée, que d'avoir conversé avec elles. Toutes, à leur manière, sont tellement une essence des passions pour ce qu'elles font qu'elles me contaminent ! Elles sont mes doses de vitamines.

Cela a été compliqué d'obtenir ces interviews en tant que blogueuse indépendante ? 

Lo que sucede es que tengo la suerte de conocer mujeres fantásticas, heroínas de verdad y es así como salieron las primeras entrevistas, porque simplemente entrevistaba mujeres que ya conocía y que son mis amigas. Seguí teniendo suerte porque muchas de ellas, sobre todo las artistas y activistas aceptaron sin dudar. Hay claro, gente que nunca respondió a mis emails, pero bueno… Lo que me emociona es cuando veo las respuestas positivas de gente que son ya conocidas y que me agradecen por dar a conocer sus proyectos…¡cuando soy yo quien les agradece por aceptarme!

Ce qui s'est passé, c'est que j'ai la chance de connaître des femmes fantastiques, de vraies héroïnes, et c'est ainsi que sont venus les premiers entretiens, simplement parce que j'ai interviewé des femmes que je connaissais déjà et qui étaient mes amies. J'ai continué à avoir de la chance parce que beaucoup d'entre elles, surtout les artistes et les activistes, ont accepté sans hésiter. Il y a bien sûr des gens qui n'ont jamais répondu à mes e-mails, mais bon… Ce qui m'émeut c'est quand je vois les réponses positives de gens déjà connus et qui me remercient de faire connaître leurs projets… quand c'est moi qui les remercie de m'accueillir !

Dans la deuxième partie de cet entretien, Xaviera nous parlera des versions anglaise et française de Mujeres Mundi, ainsi que d'un projet qui cherche à répondre à la question :”Quel est le rôle des femmes dans votre société ?”

Vous pouvez suivre Xaviera et Mujeres Mundi sur Twitter [9] et Facebook [10].