Palestine : Les manifestations contre la vie chère continuent

La protestation contre la vie chère et le chômage qui a débuté la semaine dernière se poursuit dans les principales villes de Cisjordanie. Le 10 septembre, les transports publics et les écoles ont appelé à des grèves [en anglais].

Les activistes palestiniens et internationaux ont participé aux manifestations et les ont commentées sur Twitter et les autres plates-formes de médias sociaux.

L'activiste Scott Campbell résume la situation dans de nombreuses cités palestiniennes :

‏@angrywhitekid: Pas de transports publics à Ramallah, Hébron, Naplouse, Tulkarem… Des pneus brûlent à Naplouse, Hébron & sur la route Ramallah – Qalandia

Des employés du secteur public en grève se rassemblent devant les bureaux du Premier Ministre Fayyad. Image sur Twitter de @sheikhNB.

La blogueuse Ola Al-Tamimi, qui habite Hébron, a pris part à la manifestation et l'a tweetée. Elle a vu la manifestation pacifique, débutée avec des slogans contre le Premier Ministre Salam Fayyad, prendre un autre tour [en arabe] :

@OlaAlTamimi: أخيرا ظهر الغاز المسيل للجموع المختبىء في مخازن الشرطة كل هادا عشان الهتاف ضد أبو مازن والسلطة #الخليل
Finalement, le gaz lacymogène caché dans les réserves de la police a fait son apparition. Tout ça à cause des slogans contre Abou Mazen [Mahmoud Abbas] et l'Autorité Palestinienne.

A la question de ce qu'il y a réellement derrière ce mouvement, et qui était responsable des jets de pierres sur la mairie plus tard, Ola Al-Tamimi a répondu [en arabe] :

@OlaAlTamimi: الي في الشارع ناس عاديين ومنهم نشطاء وطنيين ..فجأة طلع مين يكسر ويخرب وعددهم لا يتجاوز 50 شخص من مظاهرة شارك فيها 10 الاف شخص
Ceux dans la rue n'étaient que des gens ordinaires, avec quelques militants. Soudain des casseurs ont surgi, mais ils n'étaient pas plus d'une cinquantaine sur 10.000 manifestants.

Ces actes de vandalisme ont provoqué des heurts entre policiers et manifestants, dont le journaliste Noah Browning a été témoin :

‏@sheikhNB: A Hébron, les policiers en tenue anti-émeute tirent des gaz lacrymogènes sur les manifestants, échangent avec eux des volées de pierre, reculent et avancent.

Même scène à Naplouse, de manifestations pacifiques dégénérant en émeute. Yamama Shakaa a tweeté [en arabe] :

@yamama_sh: كان الاحتجاج ضد الغلاء .. بعدين ضد فياض.. بعدين ضد السلطة.. و هلأ صار ضد بعض ..
La manifestation était contre la vie chère, puis contre Fayyad, puis contre l'Autorité, et maintenant c'est les uns contre les autres.

Muhammad Masharqa, un blogueur de Hébron, a dit son désaccord avec l'utilisation de la violence dans les manifestations pacifiques. Il a écrit [en arabe] :

أقول لكل المستعجلين على العنف صبراً، فإن احتلالاً ينتظرنا، نجمع له ويجمع لنا، فحضر له دون أن تحرفنا عن مطالبنا، فالجماهير التي انطلقت بوعيها من إسقاط حكومة فياض إلى تحميل أبو مازن للمسؤولية سوف تتطور بوعيها إلى بناء البديل الوطني الشرعي والممثل انطلاقاً من برنامج نضالي شامل ضد الاحتلال.
Je dis à ceux qui sont pressés d'utiliser la violence d'être patients. L'occupation nous attend, se prépare pour nous comme nous nous préparons pour elle. Préparons-nous sans dévier de nos revendications. Les gens ont commencé par appeler à la chute du gouvernement Fayyad, puis ont appris à attribuer la responsabilité à Abou Mazen, ils vont encore évoluer et bâtir une alternative légitime, nationale, représentative, en lançant un programme extensif de lutte contre l'occupation.

Le 11 septembre, des centaines de Palestiniens ont répondu à un appel (lancé d'abord sur Facebook) à manifester à Ramallah pour la dignité et la liberté et contre le Protocole de Paris [en anglais], l'annexe économique des Accords d'Oslo.

Etonnamment, le cortège a pu aller jusqu'à la Mouqata'a, le siège de la présidence, et les manifestants ont scandé contre les accords d'Oslo, l'Autorité Palestinienne et le Président Mahmoud Abbas sans intervention avec les forces de sécurité à proximité ni heurts avec elles. Linah Al Saafin propose une explication :

@LinahAlsaafin: En laissant les manifestants atteindre la Mouqata'a aujourd'hui, l'AP (Autorité Palestinienne), a montré son visage “démocratique” pour embrouiller les gens et les dissuader de manifester contre eux.

Ces manifestations ont immédiatement suivi l’annonce [en anglais] par le Premier Ministre Salam Fayyad d'une baisse de la TVA à 15%, et que le diesel, le gaz et le kérosène retrouveraient les prix d'août – une annonce qui n'a pas satisfait les protestataires.

Le mouvement de protestation ciblait directement l'annexe économique aux Accords d'Oslo, connue sous le nom de Protocole de Paris. Signé en 1994 par l'Organisation de Libération de la Palestine et Israël, il définit leurs relations économiques, pour le commerce, les produits agricoles, et les importations et exportations. Les Palestiniens demandent aujourd'hui la révision et la modification de ce protocole, voire son annulation. La blogueuse Raya Ziada a expliqué dans un billet de blog [en arabe] pourquoi les Palestiniens devraient se débarrasser du Protocole de Paris.

Abir Kopty est convaincue que les événements actuels ne sont qu'un début et que les Palestiniens vont élargir le mouvement à des questions politiques plus larges, notamment l'occupation israélienne. Elle a tweeté :

@AbirKopty: J'espère vraiment qu'après cette vague de manifestations, nous #EndOslo (en finissions avec Oslo) et passions à Israël.

Pour plus de réactions sur Twitter, suivez le mot-clé #PalProtests. Pour des photos voir la série intitulée Palestinian Social Struggles (Luttes sociales palestiniennes) de Activestills sur Flickr.

1 commentaire

  • […] palestiniens: Fayyad tente d'apaiser la grogne sociale Palestine : Les manifestations contre la vie chère continuent La protestation contre la vie chère et le chômage qui a débuté la semaine dernière se […]

Ajouter un commentaire

Merci de... S'identifier »

Règles de modération des commentaires

  • Tous les commentaires sont modérés. N'envoyez pas plus d'une fois votre commentaire. Il pourrait être pris pour un spam par notre anti-virus.
  • Traitez les autres avec respect. Les commentaires contenant des incitations à la haine, des obscénités et des attaques nominatives contre des personnes ne seront pas approuvés.