La protestation contre la vie chère et le chômage qui a débuté [1] la semaine dernière se poursuit dans les principales villes de Cisjordanie. Le 10 septembre, les transports publics et les écoles ont appelé à des grèves [2] [en anglais].
Les activistes palestiniens et internationaux ont participé aux manifestations et les ont commentées sur Twitter et les autres plates-formes de médias sociaux.
L'activiste Scott Campbell résume la situation dans de nombreuses cités palestiniennes :
@angrywhitekid [3]: Pas de transports publics à Ramallah, Hébron, Naplouse, Tulkarem… Des pneus brûlent à Naplouse, Hébron & sur la route Ramallah – Qalandia

Des employés du secteur public en grève se rassemblent devant les bureaux du Premier Ministre Fayyad. Image sur Twitter de @sheikhNB.
La blogueuse Ola Al-Tamimi, qui habite Hébron, a pris part à la manifestation et l'a tweetée. Elle a vu la manifestation pacifique, débutée avec des slogans contre le Premier Ministre Salam Fayyad [5], prendre un autre tour [en arabe] :
A la question de ce qu'il y a réellement derrière ce mouvement, et qui était responsable des jets de pierres sur la mairie plus tard, Ola Al-Tamimi a répondu [en arabe] :
Ces actes de vandalisme ont provoqué des heurts entre policiers et manifestants, dont le journaliste Noah Browning a été témoin :
@sheikhNB [9]: A Hébron, les policiers en tenue anti-émeute tirent des gaz lacrymogènes sur les manifestants, échangent avec eux des volées de pierre, reculent et avancent.
Même scène à Naplouse, de manifestations pacifiques dégénérant en émeute. Yamama Shakaa a tweeté [en arabe] :
Muhammad Masharqa, un blogueur de Hébron, a dit son désaccord avec l'utilisation de la violence dans les manifestations pacifiques. Il a écrit [11] [en arabe] :
Le 11 septembre, des centaines de Palestiniens ont répondu à un appel (lancé d'abord sur Facebook [12]) à manifester à Ramallah pour la dignité et la liberté et contre le Protocole de Paris [13] [en anglais], l'annexe économique des Accords d'Oslo [14].
Etonnamment, le cortège a pu aller jusqu'à la Mouqata'a, le siège de la présidence, et les manifestants ont scandé contre les accords d'Oslo, l'Autorité Palestinienne et le Président Mahmoud Abbas sans intervention avec les forces de sécurité à proximité ni heurts avec elles. Linah Al Saafin propose une explication :
@LinahAlsaafin [15]: En laissant les manifestants atteindre la Mouqata'a aujourd'hui, l'AP (Autorité Palestinienne), a montré son visage “démocratique” pour embrouiller les gens et les dissuader de manifester contre eux.
Ces manifestations ont immédiatement suivi l’annonce [16] [en anglais] par le Premier Ministre Salam Fayyad d'une baisse de la TVA à 15%, et que le diesel, le gaz et le kérosène retrouveraient les prix d'août – une annonce qui n'a pas satisfait les protestataires.
Le mouvement de protestation ciblait directement l'annexe économique aux Accords d'Oslo, connue sous le nom de Protocole de Paris. Signé en 1994 par l'Organisation de Libération de la Palestine et Israël, il définit leurs relations économiques, pour le commerce, les produits agricoles, et les importations et exportations. Les Palestiniens demandent aujourd'hui la révision et la modification de ce protocole, voire son annulation. La blogueuse Raya Ziada a expliqué dans un billet de blog [17] [en arabe] pourquoi les Palestiniens devraient se débarrasser du Protocole de Paris.
Abir Kopty est convaincue que les événements actuels ne sont qu'un début et que les Palestiniens vont élargir le mouvement à des questions politiques plus larges, notamment l'occupation israélienne. Elle a tweeté :
@AbirKopty [18]: J'espère vraiment qu'après cette vague de manifestations, nous #EndOslo (en finissions avec Oslo) et passions à Israël.
Pour plus de réactions sur Twitter, suivez le mot-clé #PalProtests [19]. Pour des photos voir la série intitulée Palestinian Social Struggles [20] (Luttes sociales palestiniennes) de Activestills sur Flickr.